La Négresse blonde (recueil)/Pseudo-sonnet asiatique et littéraire


PSEUDO-SONNET
ASIATIQUE ET LITTÉRAIRE


L’extrême-orient s’européanise de plus en plus : l’Inde, le Japon, la Chine, la presqu’île Indochinoise dévorent aujourd’hui nos romans et nos brochures.
Télesphore Coulaud, juge de paix.


Emmi les hauts roseaux, les rotangs et les joncs que
réfléchit l’étang mauve où nagent les cyprins,
la frêle Hadja-Sari, Fille des mandarins
au teint jaune citrin navigue dans sa jonque ;

la salangane vole, effroi des moucherolles[1]
à son nid de fucus, potage expectatif ;
un friselis frivole affole les corolles
des lotus fiers d’avoir Loti pour génitif.


on entend miauler un tigre dans les jungles.
Or, de ses doigts menus que terminent des ongles
pointus Hadja-Sari, princesse de Bangkock

avec un geste mièvre et des mines jolies
feuillette, abandonnant la rame à ses coolies
un roman très-cochon que signa Paul de Kock.



  1. On dirait qu’on joue à pigeon vole, trouvez pas ?
    (Note de l’auteur.)