La Mort de notre chère France en Orient/41

Calmann-Lévy (p. 219-220).


XLI

LETTRE D’ENVOI
DE M. LE CAPITAINE DE CORVETTE CHACK[1]


Toulon, 3 février 1920.
Commandant,

C’est un des plus grands honneurs de ma vie d’avoir été chargé de porter vers vous l’expression de ces âmes belles et suppliantes.

Puis-je vous dire aussi qu’en ce Constantinople, d’où j’arrive, nous sommes légion, marins et soldats qui luttons de toutes nos forces pour que la « Suprême Injustice » ne s’accomplisse pas, parce que nous avons compris et que nous aimons ce pays pour sa beauté, pour son âme, pour tout ce que nous en avons vu par nos yeux, et par tout ce que vos œuvres nous ont fait comprendre.

Puis-je vous demander, Commandant, de me dire si vous avez reçu ce pli afin que je puisse aussitôt prévenir ces dames qui sont anxieuses de savoir que leur pensée vous a rejoint.

Je vous demande aussi d’agréer l’hommage d’admiration respectueuse d’un officier qui a autrefois vécu deux années à Stamboul et qui vient d’y passer quatre mois, avec l’émotion d’un pèlerinage vers sa jeunesse, avec la joie toujours nouvelle de revoir un pays que vous avez chanté !

Signé : CAPITAINE DE CORVETTE CHACK.
  1. Qu’une association de dames turques chargea de transmettre une lettre de sympathie.