La Maison de la Courtisane (recueil)/Le Véritable Savoir

LE VÉRITABLE SAVOIR

    anagkaiô ; d’echei
    bion therixein ôste karpimon stachun
    kai ton men einai ton de mê.

Tu sais tout : je cherche en vain quelle terre il faut labourer, quelle autre ensemencer avec du grain. Le sol est noir de ronces et de mauvaises herbes et n’a cure des larmes qui tombent ou de la pluie.

Tu sais tout : moi je reste assis, à attendre, les yeux bandés, les mains défaillantes, jusqu’à ce qu’enfin se lève le dernier voile, et que s’ouvre pour la première fois la porte.

Tu sais tout : moi, je ne puis voir. J’espère que ma vie n’aura pas été chose vaine. Je sais que nous nous retrouverons en quelque divine éternité.