La Langue française au Canada/Lettres de NN. SS. les Évêques

La Compagnie de Publication de la Revue Canadienne (p. V-XII).

II

LETTRES DE NN. SS. LES ÉVÉQUES.


N. B. Ayant demandé « un mot d’encouragement » à NN. SS. les Évêques, M. Alphonse Leclaire a reçu de Leurs Grandeurs les lettres suivantes, que nous donnons, en suivant l’ordre des dates.


1o Mgr l’Archevêque de Montréal.


7 mai.


Monsieur. — L’analyse publiée par les journaux de Montréal, au lendemain de la conférence donnée par M. J.-P. Tardivel, à l’Union Catholique, sur la Langue Française au Canada, avait dans le temps attiré mon attention.

Je viens de lire le texte intégral de cette conférence dans la livraison de mai de la Revue Canadienne, que vous avez bien voulu m’envoyer.

C’est, à mon avis, une forte étude et une éloquente revendication, tout à l’honneur de la belle langue française que nous ont léguée nos ancêtres, et dont nous devons nous appliquer de plus en plus à conserver le précieux dépôt.

J’approuve le projet que vous avez formé de mettre en brochure le beau et substantiel travail de M. Tardivel, et je le verrais, avec plaisir, se répandre dans toutes les familles canadiennes, et plus particulièrement dans nos institutions scolaires, à tous les degrés de l’enseignement. Il est destiné à faire tomber beaucoup de préjugés, et à nous venger de plusieurs accusations fausses, qu’on était peut-être à la veille de laisser se perpétuer sans récrimination.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments et mes vœux pour le succès de votre entreprise.


2o NN. SS. de Saint-Hyacinthe et de Druzipara :
10 mai.

« L’Évêque de Saint-Hyacinthe et son humble Coadjuteur approuvent hautement le projet que vous avez formé de mettre en brochure la belle et forte étude de monsieur J.-P. Tardivel sur « La Langue française au Canada. »

À notre avis, c’est faire acte de véritable patriotisme que de travailler à répandre ce beau travail dans toutes nos familles canadiennes, et tout particulièrement dans nos maisons d’éducation. »


3o Mgr l’Archevêque d’Ottawa.
11 mai.

« Je suis heureux de vous dire que je joins bien volontiers mon approbation à celle que vous avez reçue de S. G. Mgr l’Archevêque de Montréal, au sujet du projet que vous avez formé de mettre en brochure l’excellente conférence de M. J.-P. Tardivel sur « La Langue française au Canada. » Je fais les mêmes vœux pour le succès de votre entreprise. »


4o Mgr l’Archevêque de Québec.
11 mai.

Monsieur. — Vous avez déjà publié dans la livraison de mai de la Revue Canadienne la conférence que monsieur J.-P. Tardivel a donnée à l’Union Catholique de Montréal sur « La langue française au Canada », et vous me manifestez votre intention de la mettre en brochure.

J’approuve de tout cœur votre projet. Cette conférence mérite les beaux éloges que notre public lui a décernés. Monsieur Tardivel a fait là un travail sérieux, substantiel, propre à faire aimer la langue française que nos pères nous ont transmise comme un précieux héritage, propre surtout à redresser bien des idées fausses sur la manière dont elle est parlée au Canada et à mettre notre peuple en garde contre l’invasion des anglicismes.

Je fais des vœux pour que cette conférence de monsieur Tardivel se trouve bientôt entre les mains de tous nos étudiants et de nos hommes instruits, et leur inspire de plus en plus le respect de notre belle langue française, en même temps qu’une vive et constante sollicitude pour la conserver dans toute sa pureté.

Agréez, bien cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.


5o Mgr l’Évêque de Pembroke
13 mai.

« J’approuve grandement l’heureuse idée que vous avez de faire publier en brochure la conférence donnée par M. J.-P Tardivel, devant l’Union Catholique de Montréal, sur « La langue française au Canada. »


6o Mgr l’Évêque de Valleyfield.
13 mai.

« J’ai lu, dans la Revue Canadienne, la conférence de M. Tardivel sur « La langue française au Canada » ; je l’ai trouvée très intéressante, très instructive et propre à faire tomber bien des préjugés. Comme ce beau travail doit être mis en brochure, je souhaite de le voir se répandre dans nos familles et nos maisons d’éducation. »


7o Mgr d’Antigonish, Nouvelle-Écosse.
17 mai.

“Not having had the opportunity of reading M. Tardivel’s conference, I cannot of course judge of its merits ; but I do not believe that it is possible for me to differ from a man whom I so highly admire as His Grace of Montreal.”


Mgr l’Archevêque de St-Boniface.
18 mai.
Mon cher M. Leclaire,

La conférence de M. J.-P. Tardivel sur la langue française m’intéresse d’autant plus que nous faisons ici un travail colossal pour la conservation de cette langue menacée non seulement par la loi et l’antagonisme d’une certaine classe d’esprits étroits, mais aussi par l’utilitarisme.

Je vous félicite de donner tant de publicité à ce travail intéressant, sérieux, et qui fera un bien immense à cette heure de la grande et universelle anglomanie, parce qu’il fera aimer notre chère langue française telle qu’elle est parlée par les Canadiens-français.

Je vous bénis de grand cœur au moment de partir pour le Yukon, et je vous donne l’assurance que je recommanderai cette conférence dans mon diocèse.


Mgr l’Évêque des Trois-Rivières.
20 mai.

« Votre projet est à mon sens un acte de patriotisme éclairé. L’éminent publiciste, en faisant l’histoire politique de notre langue, nous a donné la clef de son caractère propre, de ses qualités et de ses défauts. C’est ce que beaucoup n’avaient pas aperçu jusque-là.

Bien des critiques erronées et injustes auraient été évitées, je crois, si l’on s’était rendu compte de ces faits historiques, qui sont toute une orientation.

Quant aux qualités et aux défauts de notre langage, c’est d’une façon tout à fait probante qu’ils sont établis, et je suis sûr qu’il n’y a pas un canadien-français qui ne se dise, en lisant ces lignes : Que je suis content de connaître cela !

Assurément, il y a dans ces données un moyen efficace de conserver et d’épurer notre français, et nous ne devons pas négliger de l’employer. Pourrions-nous oublier qu’à notre langue, de même qu’à notre religion, se rattachent nos destinées comme peuple ?

Je vous encourage à poursuivre l’exécution de votre projet, et à répandre le plus possible dans nos maisons d’éducation, parmi les gens instruits et parmi le peuple, le travail sérieux, instructif et agréable de M. J.-P. Tardivel. »


10° Mgr l’Évêque de St-Albert (T. N. O.)
20 mai
Monsieur,

En réponse à votre lettre du 10 mai, je vous dirai que, sans avoir eu encore connaissance de la conférence de M. Tardivel, dès lors que c’est une revendication en faveur de notre langue française, je ne puis moins faire que d’y adhérer absolument et de désirer qu’elle se répandre parmi nous. Je regrette que trop de Canadiens français ne semblent point assez comprendre l’importance de la langue de leurs ancêtres. Beaucoup ayant séjourné aux États-Unis et en ayant fréquenté les écoles, ont fini par se familiariser tellement avec l’anglais qu’ils tiennent assez peu au français. Ajoutez que notre gouvernement local fait absolument tout ce qu’il peut pour faire disparaître notre langue. Croyez, monsieur, à mes vœux pour le succès de votre entreprise et à toute ma reconnaissance.