La Harpe d’Armorique/Petites rimes

La Harpe d’ArmoriqueAlphonse Lemerre, éditeur1 (p. 215-219).
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Petites Rimes



Hélas ! voici le jour où je dois quitter votre pays :
Adieu donc, Cornouaillais ! oui, braves gens, adieu !
— Adieu, jeune homme ! Mais venez encore, revenez !
Pourquoi partir lorsqu’on est aimé de tout le monde ?

à jasmin

Poète de Gascogne.

Cher poète, s’il faut nous défendre,
Disons aux Gaulois méchants :
« Pour chanter Dieu dans la campagne
Chaque petit oiseau a son langage. »

à hersart.

Temps ancien, ô temps sacré !
Alors on entendait en Bretagne
Dans chaque bois chanter les oiseaux,
Dans chaque village chanter les bardes.


à corentin.

Jeune barde instruit par moi,
Bon chanteur et bon fermier aussi,
Ton corps, tu le nourris avec le blé.
Et avec les vers ton esprit.

la ruche.

Jeune fille, votre cœur est semblable
A une petite ruche pleine de miel ;
Et en vous, comme en des abeilles,
Bourdonnent vos légères pensées.

les petites rimes.

Le chant de la mésange est court,
Mais dans son chant que de douceur !
Il n’est pas long non plus, le Pater.
 

jean doussal et son tailleur.

Doussall avec ses grandes braies était un homme ! — Doussall
Maintenant avec ses pantalons a l’air d’un poisson salé :
Tailleur ! petit tailleur !
Tu es un petit traître !

écrit sur la porte d’un vieux manoir.

Une Fée, en une nuit,
M’a construit avec son aiguille.

 

sur la tombe de m. le gonidec.

Peûlvan, apprends à tous le nom de Le Gonidec,
Homme instruit et homme sage, père du vrai langage breton

sur la maison de malo corret.

Glaive d’acier à la guerre ;
Livre d’or à mon foyer.