La Grande Révolution/Conclusion

P.-V. Stock (p. 734-746).


CONCLUSION


Lorsqu’on voit cette Convention, si terrible et si puissante, s’effondrer en 1794-1795, la République, si fière, si pleine de forces, disparaître, et la France tomber en 1799, après le régime démoralisant du Directoire, sous le joug militaire d’un Bonaparte, on est porté à se demander : « À quoi bon la Révolution, si la nation doit de nouveau retomber sous le joug ? » Et, dans tout le courant du dix-neuvième siècle, on n’a pas manqué de poser cette question, que les timides et les satisfaits ont exploitée à souhait comme un argument contre les révolutions en général.

Les pages précédente offrent la réponse. Ceux-là seulement qui n’ont vu dans la Révolution qu’un changement de gouvernement, ceux qui ont ignoré son œuvre économique, ainsi que son œuvre éducative, ceux-là, seuls, ont pu poser une question pareille.

La France que nous trouvons aux derniers jours du dix-huitième siècle, au moment du coup d’État du dix-huit brumaire, n’est plus la France d’avant 1789. Est-ce que celle-ci, abominablement pauvre, avec un tiers de sa population souffrant chaque année de la disette, aurait jamais pu supporter les guerres napoléoniennes, venues à la suite des guerres terribles que la République eut à soutenir en 1792-1799, lorsqu’elle avait toute l’Europe sur les bras ?

C’est une nouvelle France qui se constitue dès 1792, 1793. La disette règne bien dans beaucoup de départements, et elle se fait sentir avec toutes ses horreurs après le coup d’État de thermidor, lorsque le maximum du prix des subsistances est aboli. Il y a toujours des départements qui ne produisent pas assez de blé pour leur nourriture, et, comme la guerre continue, et que tous les moyens de transport sont absorbés par elle, il y a disette dans ces départements. Mais tout porte à prouver que la France produit déjà beaucoup plus de denrée de toute sorte qu’elle n’en produisait en 1789.

Jamais labour ne fut aussi énergique, dit Michelet, que celui de 1792, lorsque le paysan traçait le sillon sur les terres qu’il avait reprises aux seigneurs, aux couvents, aux églises, et qu’il criait, Allons, Prusse ! allons, Autriche ! en piquant ses bœufs. Jamais on n’a tant défriché de terres, — les écrivains royalistes en conviennent, — que pendant ces années de révolution. La première bonne récolte, en 1794, amena l’aisance dans les deux tiers de la France. Dans les villages, bien entendu, car les villes étaient tout le temps sous la menace de manquer de vivres. Non pas qu’il en manquât en France, ou que les municipalités sans-culottes n’eussent pas pris leurs mesures pour nourrir ceux qui ne trouvaient pas de travail, mais parce que toutes les bêtes de trait inoccupées au labour étaient réquisitionnées pour porter aux quatorze armées de la République les provisions et les munitions. Il n’y avait pas de chemins de fer à cette époque, et les routes secondaires étaient dans l’état où elles sont aujourd’hui en Russie.

Une nouvelle France était née en ces quatre années de Révolution. Le paysan mangeait à sa faim, pour la première fois depuis des siècles. Il redressait son dos courbé ! Il osait parler ! Lisez les rapports détaillés sur le retour de Louis XVI, amené captif de Varennes à Paris, en juin 1791, et dites : Chose pareille, cet intérêt à la cause publique, ce dévouement pour elle, et cette indépendance de jugement, étaient-ils possibles avant 1789 ? Une nouvelle nation était née, tout comme en ce moment nous voyons naître une nouvelle nation en Russie, en Turquie.

Et c’est grâce à cette nouvelle naissance que la France fut capable de supporter les guerres de la République et de Napoléon et de porter les principes de la Grande Révolution en Suisse, en Italie, en Espagne, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, — jusqu’aux confins de la Russie. Et quand, après toutes ces guerres, après avoir suivi les armées françaises jusqu’en Égypte et jusqu’à Moscou, on s’attend à trouver en 1815 une France appauvrie, réduite à une misère affreuse, dévastée, on y retrouve les campagnes — même celles de l’Est et du Jura — bien plus riantes qu’elles n’étaient du temps où Pétion, indiquant à Louis XVI les riches rivages de la Marne, lui demandait s’il y avait au monde un empire plus beau que celui-ci, dont le roi n’avait pas voulu ? Le ressort intérieur que contiennent ces villages est tel, qu’en quelques années la France devient le pays des paysans aisés, et bientôt on découvre que malgré toutes les saignées, toutes les pertes, elle est le pays le plus riche de l’Europe par sa productivité. Ses richesses, elle les tire, non des Indes ou du commerce lointain, mais de son sol, de son amour du sol, de son habileté et de son industrie. C’est le pays le plus riche par la subdivision de ses richesses ; et plus riche encore par les possibilités qu’il offre pour l’avenir.

Tel est l’effet de la Révolution. Et si un regard distrait ne voit dans la France napoléonienne que l’amour de la gloire, l’historien y découvre que les guerres mêmes que la France supporte dans cette période, elle le fait pour s’assurer les fruits de la Révolution : les terres reprise aux seigneurs, aux prêtres, aux riches, les libertés reprises au despotisme, à la Cour. Si la France est prête à se saigner à blanc, seulement pour empêcher que les Allemands, les Anglais et les Russes lui imposent un Louis XVIII, c’est parce qu’elle veut empêcher que le retour des émigrés royalistes signifie la reprise par les « ci-devant » des terres, déjà arrosées de la sueur des paysans, des libertés, déjà arrosées par le sang des patriotes. Et elle lutte si bien, pendant vingt-trois ans, que lorsqu’elle est forcée de recevoir les Bourbons, elle leur impose des conditions : les Bourbons pourront régner, mais les terres resteront à ceux qui les ont reprises aux seigneurs féodaux ; même la Terreur Blanche des Bourbons n’osera y toucher. L’ancien régime ne sera pas rétabli.

Voilà ce que l’on gagne à faire une Révolution.

Il y a autre chose à relever.

Il arrive, dans l’histoire des peuples, une période où un profond changement s’impose dans toute la vie de la nation. La royauté despotique et la féodalité se mouraient en 1789 : il n’était pas possible de les maintenir ; il fallait y renoncer.

Mais alors deux voies s’ouvraient : la réforme ou la révolution.

Il y a toujours un moment où la réforme est encore possible. Mais si l’on n’a pas profité de ce moment, si l’on s’est obstiné à résister aux exigences de la vie nouvelle, jusqu’au moment où le sang a dû couler dans la rue, comme il avait coulé le 14 juillet 1789, — alors c’est la Révolution. Et, une fois que c’est la Révolution, elle devra nécessairement se développer jusqu’à ses dernières conséquences, — c’est-à-dire jusqu’au point qu’elle sera capable d’atteindre, ne serait-ce que temporairement, étant donné l’état des esprits à ce moment de l’histoire.

Si nous représentons le lent progrès d’une période d’évolution par une ligne tracée sur le papier, nous verrons cette ligne monter graduellement, lentement. Mais alors vient une Révolution — et la ligne fait un soubresaut : elle monte soudain. Elle monte, en Angleterre, jusqu’à la République puritaine de Cromwell ; en France, jusqu’à la République sans-culotte de 1793. Mais à cette hauteur le progrès ne peut se maintenir ; les forces hostiles à lui se liguent pour le renverser, et, après s’être élevée à cette hauteur, la République cède ; la ligne tombe. Vient la réaction. En politique, au moins, la ligne du progrès tombe très bas. Mais peu à peu elle se relève, et lorsque la paix se rétablit, — en 1815 en France, en 1688 en Angleterre, — l’une et l’autre sont déjà à un niveau beaucoup plus élevé qu’elles n’étaient avant la Révolution.

L’évolution recommence ; notre ligne va de nouveau monter lentement ; mais cette montée aura lieu à un niveau de beaucoup supérieur à celui où elle avait lieu avant la tourmente ; presque toujours sa montée sera plus rapide.

C’est une loi du progrès humain ; du progrès aussi de chaque individu. L’histoire moderne de la France, qui passe par la Commune pour arriver à la Troisième République, confirme encore cette même loi.


L’œuvre de la Révolution française ne se borne pas seulement à ce qu’elle a obtenu et à ce qui s’est maintenu en France ; elle est aussi dans les principes qu’elle a légué au siècle suivant, dans le jalon qu’elle a planté pour l’avenir.

Une réforme reste toujours un compromis avec le passé ; mais un progrès accompli par la voie révolutionnaire et toujours une promesse de nouveaux progrès. Si la Grande Révolution française résume un siècle d’évolution, c’est elle qui donne à son tour le programme de l’évolution qui s’accomplira dans tout le courant du dix-neuvième siècle. C’est une loi de l’histoire, que la période de cent ou cent trente ans environ, — plus ou moins — qui s’écoule entre deux grandes révolutions, reçoit son caractère de la révolution par laquelle cette période a débuté.

Les peuples s’efforcent de réaliser dans leurs institutions l’héritage légué par la dernière révolution. Tout ce qu’elle n’a pu mettre en pratique, toutes les grandes idées qui ont été mises en circulation pendant la tourmente, et que la Révolution n’a pu ou n’a su faire vivre, toutes les tentatives de reconstruction sociologique qui se sont fait jour pendant la Révolution, — tout cela sera le contenu de l’évolution pendant l’époque qui suivra la révolution. Viendront seulement s’y ajouter toutes les idées nouvelles que cette évolution fera surgir, lorsqu’elle cherchera à mettre en pratique le programme hérité de la dernière tourmente. Puis, une nouvelle grande révolution se fera dans une autre nation, et celle-ci, à son tour, posera le problème pour le siècle qui suivra.

Telle a été jusqu’à présent la marche de l’histoire.

Deux grandes conquêtes caractérisent en effet le siècle qui s’est écoulé depuis 1789-1793. L’une et l’autre ont leur origine dans la Révolution française, qui reprit pour son compte l’œuvre de la Révolution anglaise, en l’élargissant et en la vivifiant de tout le progrès accompli, depuis que la bourgeoisie anglaise avait décapité son roi et transféré le pouvoir aux mains du Parlement. Ces deux grandes conquêtes sont l’abolition du servage et l’abolition du pouvoir absolu, qui ont conféré à l’individu des libertés personnelles dont le serf et le sujet du roi n’osaient rêver, et qui ont amené, en même temps, le développement de la bourgeoisie et du régime capitaliste.

Elles représentent l’œuvre principale du dix-neuvième siècle, commencée en France en 1789 et se répandant lentement sur l’Europe dans le courant du siècle que nous venons de traverser.

L’œuvre d’affranchissement, commencée par les paysans française en 1789, fut continuée en Espagne, en Italie, en Suisse, en Allemagne et en Autriche par les armées des sans-culottes. Malheureusement elle ne pénétra qu’à peine en Pologne et pas du tout en Russie.

C’en eût été fait du servage en Europe dès la première moitié du dix-neuvième siècle, si la bourgeoisie française, arrivant au pouvoir en 1794 par dessus les cadavres des anarchistes, des Cordeliers et des Jacobins, n’avait arrêté l’impulsion révolutionnaire, rétabli la monarchie et livré la France à l’escamoteur impérial, le premier Napoléon. L’ex-général des sans-culottes s’empressa de raffermir l’aristocratie. Mais l’élan avait été donné et l’institution du servage avait reçu un coup mortel. On l’abolit en Italie et en Espagne, malgré le triomphe temporaire de la réaction. Grièvement atteint en Allemagne dès 1811, il disparut définitivement en 1848. La Russie se vit forcée d’émanciper ses serfs en 1861, et la guerre de 1878 mit fin au servage dans la péninsule des Balkans.

Le cycle est maintenant accompli. Le droit du seigneur sur la personne du paysan n’existe plus en Europe, même là où le rachat des droits féodaux reste encore.

Les historiens négligent ce fait. Plongés dans les questions politiques, ils n’aperçoivent pas l’importance de l’abolition du servage, qui est cependant le trait essentiel du dix-neuvième siècle. Les rivalités entre nations et les guerres qui en furent la conséquence, la politique des grandes puissances, dont on s’occupe tant, — tout cela dérive d’un grand fait : l’abolition de la servitude personnelle et le développement du salariat qui l’a remplacée.

Le paysan français, en se révoltant, il y a cent ans, contre le seigneur qui l’envoyait battre les étangs pour empêcher les grenouilles de coasser pendant son sommeil, a ainsi affranchi les paysans de l’Europe. En brûlant les paperasses dans lesquelles sa soumission était consignée, en incendiant les châteaux et en exécutant pendant quatre ans les seigneurs qui refusaient de reconnaître ses droits à l’humanité, il a donné le branle à l’Europe, aujourd’hui délivrée partout de cette institution humiliante du servage.

D’autre part, l’abolition du pouvoir absolu a aussi mis cent ans pour faire le tour de l’Europe. Attaqué dès 1648 en Angleterre et vaincu en France en 1789, le pouvoir royal de droit divin ne s’exerce plus aujourd’hui qu’en Russie ; mais là aussi, il en est à ses dernières convulsions. Il n’y a pas jusqu’aux petits États des Balkans, et enfin la Turquie, qui n’aient aujourd’hui leurs assemblées de représentants. La Russie entre dans le même cycle.

Ainsi, sous ce rapport, la Révolution de 1789-1793 a fait son œuvre. L’égalité devant la loi et le gouvernement représentatif, l’Europe les a, à peu près, dans ses codes. En théorie, du moins, la loi est égale pour tous, et tous ont le droit de participer, plus ou moins, au gouvernement.


Le roi absolu — maître de ses sujets — et le seigneur — maître du sol et des paysans par droit de naissance — ont disparu. La bourgeoisie règne en Europe.

Mais en même temps, la Grande Révolution nous a légué d’autres principes, d’une portée infiniment plus haute : les principes communistes. Nous avons vu comment l’Idée communiste, pendant toute la Révolution, a travaillé à se faire jour, et comment, après la chute les Girondins, de nombreux essais et quelquefois de vaste essais furent faits dans cette direction. Le Fouriérisme descend en ligne directe de L’Ange, d’une part, et d’autre part, de Chalier. Babeuf est l’enfant direct des idées qui passionnèrent les masses populaires en 1793. Lui, Buonarroti, Sylvain Maréchal n’ont fait que les systématiser un peu ou bien même les exposer seulement sous une forme littéraire. Mais les sociétés secrètes de Babeuf et de Buonarroti deviennent l’origine des sociétés secrètes des « communistes-matérialistes » dans lesquelles Blanqui et Barbès conspirent sous la monarchie bourgeoise de Louis-Philippe. Plus tard l’Internationale en surgira par filiation directe.

Quant au « socialisme », on sait aujourd’hui que ce mot fut mis en vogue pour éviter de s’appeler « communiste », — ce qui, à une certaine époque était dangereux, parce que les sociétés secrètes communistes, devenues sociétés d’action, étaient poursuivies à outrance par la bourgeoisie gouvernante.

Ainsi, il y a filiation directe depuis les Enragés de 1793 et le Babeuf de 1795 jusqu’à l’Internationale.

Mais il y a aussi la filiation dans les idées. Le socialisme moderne n’a rien, absolument rien encore ajouté aux idées qui circulaient dans le peuple français en 1789-1794, et que le peuple français essaya de mettre en pratique pendant l’an II de la République. Le socialisme moderne a seulement mis ces idées en systèmes, et trouvé des arguments en leur faveur, soit en tournant contre les économistes bourgeois certaines de leurs propres définitions, soit en généralisant les faits du développement du capitalisme industriel au cours du dix-neuvième siècle.

Mais je me permettrai d’affirmer que, si vague qu’il fût, si peu appuyé qu’il fût par des arguments d’allure scientifique, et si peu d’usage qu’il fît du jargon pseudo-scientifique des économistes bourgeois, le communisme populaire des deux premières années de la République voyait plus clair, et poussait son analyse plus profondément que le socialisme moderne. D’abord c’était le communisme dans la consommation — la communalisation et la nationalisation de la consommation — que visaient les fiers républicains de 1793, lorsqu’ils voulaient établir leurs magasins de blés et de comestibles dans chaque commune, lorsqu’ils se livraient à une enquête pour fixer la « vraie valeur » des objets de « première et de seconde nécessité », et lorsqu’il inspiraient à Robespierre ce mot profond, que le superflu seul des denrées pouvait être objet de commerce : que le nécessaire appartenait à tous.

Sorti des nécessités mêmes de la vie tourmentée de ces années, le communisme de 1793, avec son affirmation du droit de tous aux subsistances, et à la terre pour les produire, sa négation de droits fonciers en dehors de ce qu’une famille pouvait cultiver elle-même (la ferme de « 120 arpents, mesure de 22 pieds »), et sa tentative de communaliser le commerce, — ce communisme allait plus droit au fond des choses que tous les programmes minimum et même les considérants maximum de notre époque.

En tout cas, ce qu’on apprend aujourd’hui en étudiant la Grande Révolution, c’est qu’elle fut la source de toutes les conceptions communistes, anarchistes et socialistes de notre époque. Nous connaissions mal notre mère à nous tous : mais nous la retrouvons aujourd’hui au milieu des sans-culottes, et nous voyons ce que nous avons à apprendre chez elle.


L’humanité marche d’étape en étape, et ses étapes sont marquées depuis plusieurs centaines d’années par de grandes révolutions. Après les Pays-Bas, après l’Angleterre, qui fit sa révolution en 1648-1657, ce fut le tour de la France.

Chaque grande révolution a eu, en outre, quelque chose d’original, de spécial à elle. L’Angleterre et la France ont aboli, l’une et l’autre, l’absolutisme royal. Mais en le faisant, l’Angleterre s’est avant tout occupée des droits personnels de l’individu, — surtout en matière de religion, — ainsi que des droits locaux de chaque paroisse et de chaque commune. La France, elle, a porté son attention principalement sur la question foncière, et, en frappant au cœur le régime féodal, elle a frappé ainsi la grande propriété et lancé dans le monde l’idée de la nationalisation du sol, et de la socialisation du commerce et des principales industries.

Quelle sera la nation qui prendra sur elle la tâche terrible et glorieuse de la prochaine grande révolution ? On a pu croire un moment que ce serait la Russie. Mais, si elle pousse sa révolution au delà d’une simple limitation du pouvoir impérial, — si elle touche révolutionnairement à la grande question foncière, — jusqu’où ira-t-elle ? Saura-t-elle éviter la faute des assemblées françaises, et donnera-t-elle le sol, socialisé, à ceux qui veulent le cultiver de leurs bras ? — Nous ne le savons pas. Répondre à cette question, serait du domaine de la prophétie.

Ce qui est certain, c’est que, quelle que soit la nation qui entrera aujourd’hui dans la voie des révolutions, elle héritera de ce que nos aïeux ont fait en France. Le sang qu’ils ont versé, ils l’ont versé pour l’humanité. Les souffrances qu’ils ont endurées, ils les ont subies pour l’humanité entière. Leur lutte, les idées qu’ils ont lancées, le choc de ces idées, — tout cela est le patrimoine de l’humanité. Tout cela a porté ses fruits et en portera encore bien d’autres, bien plus beaux, en ouvrant à l’humanité de larges horizons, avec ces mots : Liberté, Égalité, Fraternité, luisant comme un phare, vers lequel nous marchons.




FIN