La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts/Kao-tsong

Kao-ouang  ►

KAO-TSONG, c.-à-d. l’aïeul élevé. Nom de temple (miao hao) décerné après leur mort à plusieurs empereurs de la Chine :

1° Tang Kao-tsong, troisième empereur de la dynastie T’ang, succéda, en l’an 650 ap. J.-C, à son père Taitsong, dont il était le neuvième fils. Sa politique extérieure fut très glorieuse ; il dirigea de nombreuses campagnes contre les Turcs, et, en 657, son général Sou Ting-fang remporta une grande victoire sur Cha-po-lo, khan des Turcs occidentaux. Eu 660, ce même général attaqua le royaume coréen de Pe t si contre lequel le royaume également coréen de Sin-lo avait demandé l’appui des Chinois ; le royaume de Pe-tsi fut entièrement soumis et on y établit des fonctionnaires impériaux. En 062, Kao-tsong chercha à faire reconnaître Firouz, fils de Yzdigerd III, comme roi de la Perse, mais il vit ses propositions repoussées par les Arabes. En 668, les troupes impériales assiégèrent et prirent Ping-jang, capitale du Kao-li, le seul des trois Etats coréens qui n’eût pas encore reconnu la suprématie de la Chine. Il n’y eut guèrequ’un Etat qui tint tête avec succès aux armes de Kao-tsong, ce fut celui des Tou-fan ou Tibétains ; en 662, ce peuple guerrier envahit toute la région du Koukou-nor qui avait été jusque-là le siège de la domination des Tou-yu-hoen et en 671 le roi des Tou-yuhoen dut se réfugier en Chine avec les débris de sa tribu, qui n’eut plus dès lors d’existence indépendante. Sous le règne de Kao-tsong, il y eut de fréquents rapports entre la Chine et l’Inde, grâce aux religieux bouddhiques dont le [dus célèbre est I-tsing ; il semble même que la politique chinoise se soit ingérée dans les affaires de l’Inde à cette époque, puisque nous savons qu’après la mort (vers 655) du roi du Magadha, Cilàdilya, l’ambassadeur chinois, Wang lliuen-tse, appuyé par une armée de Tibétains et de Népalais, combattit et fit prisonnier l’usurpateur Arjouna. Aulant le règne de Kao-tsong est brillant au dehors, autant il est sombre au dedans : dès l’année 654, l’empereur avait pris au nombre de ses femmes une concubine de son père, la reine Ou ; cette femme ambitieuse ne recula devant aucun crime pour supplanter l’impératrice légitime, faire dégrader l’héritier présomptif et donner le trône à son propre fils ; tous les grands fonctionnaires qui blâmèrent sa conduite furent mis à mort. L’empereur Kao-tsong mourut en l’an 683.

2" Song Kao-tsong, premier empereur de la dynastie des Song méridionaux. Kao-tsong monta sur le trône en 1127 ap. J.-C. La capitale des’Song, Pien-leang (auj. hai-fong-fou), avait été prise l’année précédente par les Tartares Kin (V. ce mot), et le frère de Kao-tsong, Kiu