La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts/Canaye (Philippe)

CANAYE (Philippe), sieur du Fresne, diplomate français, né à Paris en 1551, mort le 25 fév. 1610. Il était fils de Jacques de Canaye, conseiller au parlement, né vers 1513, mort le 4 fév. 1593, qui le fit élever dans la religion réformée. Il alla d’abord voyager en Allemagne, en Italie, à Constantinople, et ne revint en France qu’en 1577. Il a écrit sous le titre d’Ephémérides le récit de ses voyages. À son retour, Henri III le nomma conseiller au grand Conseil. Il s’attacha ensuite à la fortune d’Henri IV, qui le chargea en 1586 d’une mission en Angleterre pour y contracter un emprunt, puis en Suisse en 1588. Après l’avènement au trône de ce prince, Canaye fut de nouveau envoyé auprès d’Elisabeth et des princes protestants d’Allemagne pour leur demander des secours contre la Ligue. Chargé, en 1595, de présider la Chambre mi-partie de Castres, il fut encore, en 1597, député de la Haute-Guyenne à l’assemblée réformée de Châtellerault. En 1600 il lut choisi comme juge de la conlérence de Fontainebleau entre le cardinal du Perron et du Plessis-Mornay. Il se convertit au catholicisme l’année suivante et fut nommé ambassadeur à Venise, où il termina le différend du pape Paul V avec la République. Il avait épousé Renée de Courcillon, dont il eut trois fils et trois filles, et portait pour armes : d’azur au chevron d’argent accompagné en chef de trois étoiles d’or, en pointe d’une rose figée et feuillée de même. On a de lui : une Réponse ad Tractatum Matt. Zampini de successione prerogativa primi principis Franciæ (1588, in-8) ; Organe (1589, in-fol.), c’est un essai sur la philosophie d’Aristote ; Remontrances et discours faits et prononcés en la chambre de l’Edit établie à Castres d’Albigeois (Montauban, 1597, et Paris, 1598, in-8) ; Lettres et Ambassades (1645, 3 vol. in-fol.). Louis Farges.

Bibl. : Haag, la France protestante.