La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts/Alcalis

ALCALIS. On donne le nom d’alcalis aux bases métalliques les plus énergiques, notamment à la potasse et à la soude. — Le mot alcali tire son origine de deux mots arabes, al, le, et kali, qui signifie brûler, torréfier, nom qui s’applique également, à la plante (Salsola soda) de laquelle on extrait par incinération et lixiviation des cendres alcalines constituées par du carbonate de soude, tandis que les végétaux terrestres donnent du carbonate de potasse (Potasse perlasse). — La nature composée des alcalis, soupçonnée par Lavoisier, a été démontrée par Davy, qui a décomposé la potasse en ses éléments, au moyen d’une pile énergique, Il fut démontré que la potasse caustique, par exemple, KHO2, est formée d’oxyde de potassium, uni aux éléments de l’eau. — Les bases alcalines sont solubles dans l’eau et fournissent des solutés qui ont pour caractères distinctifs de verdir le sirop de violette, de rougir le curcuma, de ramener au bleu le papier de tournesol, enfin, et surtout, de se combiner aux acides pour former des sels alcalins. — Les bases alcalino-terreuses, comme la baryte, la chaux, la strontiane, possèdent une composition analogue et jouissent des mêmes propriétés générales. — Quant à l’ammoniaque, alcali volatil des anciens chimistes, elle ne se comporte de la même manière qu’autant qu’elle est unie aux éléments de l’eau (V. Sels ammoniacaux).