Briard (p. Pl.-ii).

Paris, le 22 Octob. 1869

Je suis désespéré, cher monsieur ! Dans le déménagement que je viens de faire j’ai perdu votre travail sur M. de Jouy.

Voilà plusieurs heures par jour que je passe à le chercher. Il faut que j’y renonce.

Croyez à tous mon regret. Je vais aviser à vous envoyer le plus tôt possible une préface quelconque. Ne m’accablez pas trop de reproches.

Mes meilleurs cordialités

[signature] Charles Monselet.

Nouvelle adresse : 13, quai Voltaire.


Nous espérions joindre à ce livre une notice descriptive des travaux littéraires et un aperçu de la vie de l’auteur des gracieux et charmants tableaux qui vont passer sous les yeux du lecteur.

Malgré tout notre désir, il nous a été impossible de réaliser ce projet.

Le livre était prêt, la notice faite allait être livrée à l’imprimeur, lorsque nous reçûmes la visite d’une de nos célébrités littéraires, qui, après avoir pris connaissance de ce travail, nous proposa de le revoir et d’y ajouter de nouvelles et intéressantes notes qu’il possédait.

« Je vous retournerai cela dans la huitaine, » nous dit-il.

Ce léger retard devant être largement compensé par l’intérêt qu’aurait offert à l’amateur une notice signée d’un nom aussi distingué, nous nous empressâmes d’accepter une offre aussi obligeante.

Sur sa demande, manuscrit et notes lui furent remis.

Après un mois d’une patiente attente nous fûmes obligé de nous rappeler à son souvenir.

Le temps fuyait, nous devînmes plus pressants ; toujours même silence.

Ne pouvant supporter un plus long délai, nous allions le prier de nous retourner le travail confié à ses soins lorsque nous reçûmes la lettre suivante qui mit fin à toutes nos espérances.

Nous offrons cette lettre à titre d’excuse aux amateurs qui s’attendaient de trouver à sa place un plus friand morceau.