La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle/Note du traducteur


NOTE DU TRADUCTEUR.


Cet ouvrage fait partie de la série connue en Angleterre sous le nom de Traités de Bridgewater. Voici à quelle circonstance ces traités doivent leur origine.

Le Révérend François-Henri, comte De Bridgewater, mort en février 1829, mit, par son testament, à la disposition du président de la Société royale de Londres une somme de 8,000 livres sterling (200, 000 francs), à titre d’encouragement pour un ou plusieurs auteurs auxquels l’honorable président confierait l’exécution d’ouvrages ayant pour but de démontrer la Puissance, la Sagesse et la Bonté de Dieu, manifestées dans les œuvres de la Création. La propriété de l’ouvrage n’en devait pas moins demeurer à l’auteur.

Aidé des conseils de l’archevêque de Cantorbery et de l’évêque de Londres, l’honorable M. Davies Gilbert, alors président de la Société royale, désigna huit hommes parmi ceux qui honorent les sciences en Angleterre, MM. Chalmers, Kidd, Whewell, Charles Bell, Roget, Buckland, Kirby et Prout ; c’est à eux que fut confiée la tâche de doter leur pays de huit traités conçus dans le but moral de rallier à la religion les sciences physiques et mathématiques, avec tout leur ensemble de travaux et de découvertes modernes. Cette liste de noms en dit plus que nous ne pourrions le faire sur l’élévation d’idées et l’étendue de connaissances qui distinguent ces remarquables ouvrages, que l’on ne doit comparer en rien à la plupart de ceux qui jusqu’ici ont été conçus dans le même but, et dans lesquels trop souvent les raisonnemens ne reposent que sur l’ignorance des faits la plus complète.

Le traité de M. W. Buckland sur la Géologie et la Minéralogie a obtenu en Angleterre un succès prodigieux ; deux éditions se sont succédé presque sans intervalle, l’une à 5,000, l’autre à 6, 000 exemplaires. Ce résultat, la valeur réelle de l’ouvrage, et les éloges dont il a été l’objet en France de la part d’un grand nombre de journaux, nous font espérer que cette traduction sera accueillie avec bienveillance. Rien n’a été négligé pour en assurer la fidélité. Abandonné à nos propres forces, nous n’eussions jamais osé l’entreprendre ; activement aidé, et sûr d’être soumis à une censure sévère de la part de savans qui ont fait leurs preuves, et qu’animait le désir de voir passer dans notre langue cet important ouvrage d’un homme auquel ils sont unis par les liens de la science et par ceux de l’amitié, nous n’avons pas cru refuser cette tâche qu’ils nous avaient offerte.

M. Milne Edwards nous a partout aidé de ses conseils, et a revu avec nous notre manuscrit, en le comparant scrupuleusement au texte, dans son entier, et en portant une attention spéciale sur la partie zoologique de l’ouvrage.

M. Alexandre Brongniart a donné ses soins à tout ce qui concerne la Géologie et la Minéralogie.

M. Adolphe Brongniart nous a aidé pour tout ce qui a trait à la Botanique fossile.

Enfin M. Buckland lui-même, à Oxford, a revu successivement la totalité de notre travail.

C’est encore à M. Buckland que nous sommes redevables de l’arrangement qui nous a permis de joindre à notre traduction l’atlas si remarquable qui accompagne l’édition anglaise. Une reproduction eût entraîné un retard considérable ; et quelque soin que nous eussions pu mettre à en assurer la fidélité, nous aurions eu à soutenir une comparaison trop redoutable avec le bel ensemble de planches originales que nous sommes heureux de pouvoir mettre entre les mains de nos lecteurs. On ne nous fera donc pas un reproche d’avoir joint à un texte français des planches à légendes anglaises ; grâce à l’explication très complète dont elles sont précédées, elles n’offrent pas plus d’obscurité que ne le feraient des planches portant de simples numéros de renvoi, comme celles de la plupart des ouvrages scientifiques.