La Fleur d’OrAlphonse Lemerre, éditeurvol. 3 (p. 55).


Symboles


À mes Frères


 
Jai vu, près du Blaved qui tombe en ses bassins,
Le port de Lorient, tout entouré d’écume,
Sauvagement le soir se coucher dans la brume ; —
Gênes sort de la mer avec ses hauts gradins,
Son môle en plein soleil, ses palais, ses jardins ;
L’odeur des orangers embaume ses approches,
Et le port retentit du carillon des cloches :
Si l’on entre, aussitôt mille détours obscurs ;
Vous sentez sur vos bras tomber l’air froid des murs ;
Tout est sombre et muet ; des boutiques d’orfèvres
Sortent des hommes bruns mordant leurs pâles lèvres ;
Quelque chose de triste et qu’on ne saurait voir
Glace cette cité de marbre blanc et noir : —
Dans notre Lorient tout est clair dès qu’on entre ;
De la porte de ville on va droit jusqu’au centre :
Ainsi marchent ses fils au sentier du devoir.