La Flûte à Siebel (Waller)/Babolain

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BABOLAIN


Au professeur Wagener


Dans le boudoir où rien ne bouge
Il fait d’un doux à défaillir.
Elle me dit : Il va venir !
Qui ? — ” Babolain „ le diable rouge !

” J’ai fait mettre au lit parfumé
Des draps couleur moisson prochaine :
Les coquelicots, mon aimé,
Vont tomber toute une semaine.


“ Sur la neige il pleuvra du sang,
Du sang comme en une bataille ;
Non, ne me prends pas par la taille,
Dit-elle encore — en rougissant.

“ Va-t-en, rentre chez toi, sois sage :
Tu reviendras dans quelques jours
Voir si le diable est là toujours,
Et tu déferas mon corsage.

“ Et ce sera si bon d’avoir
Rassemblé des économies ;
Mais n’en souffle rien aux amies,
Je pourrais m’en apercevoir. „

Du cher boudoir où rien ne bouge
Qu’un tic-tac très clair et très gai,
Je suis revenu fatigué
Du passage de la Mer Rouge.