La Figure de proue/Nostalgie

Eugène Fasquelle (p. 153).

Nostalgie

Ville de mon autocratie et de ma fête,
Paris, j’ai maintenant assez de ton péché.
Je voudrais de nouveau le soleil sur ma tête
Et l’Afrique à mes pieds comme un lion couché.

S’il faut, pour n’être plus despotique et câline,
Secouer d’un seul coup d’épaules tes parfums,
Partons ! Retournons-nous vers des visages bruns,
Refaisons-nous bientôt une âme bédouine,

Afin de revenir quelque jour sans desseins
Autres que contenter notre cœur variable,
Pour rouler plus sauvagement dans tes coussins
Un être ivre d’oubli, de Sud, de ciel, de sable…