La Figure de proue/Autrement

Eugène Fasquelle (p. 95).

Autrement

La rudesse des monts accroupis dans la brume
Dont la verdure est bleue en biais sur un ciel
Très gris où le couchant lui-même ne s’allume,
Fera mourir dans ma mémoire tout le miel
D’Orient, les jardins de la molle délice
Printanière, et ces nuits telles que des saphirs,
Si belles que l’amour même ne peut suffire,
Où, sentant bon parmi les clairs de lune lisses,
Le corps de la déesse est dans le creux des lys…

Quant à présent, c’est cette Afrique forestière
Avec ces monts frisés de chênes pour frontière.
Quant à présent, c’est cette nymphe on ne sait où,
Qui fait signe et s’enfuit dans le cri du coucou.