La Comtesse de Lesbos/Chapitre 10

(p. 130-142).

CHAPITRE X.
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Jeux Variés.


Pendant huit jours, la princesse russe, très assidue aux soirées de la comtesse de Lesbos, brûlait toujours d’une ardeur inassouvie ; la première disposée à l’amour, elle mettait les jeux en train, les prolongeait au delà des limites ordinaires, se prêtant à toutes les fantaisies, prodiguant sa tendresse. Un soir, elle arriva dans une disposition d’esprit toute différente, qui se manifesta par la froideur de son accueil ; elle recevait avec la plus complète indifférence les caresses de toute la bande, qui s’évertuait à la mettre au diapason. Devant l’inutilité de nos efforts réunis, on se décida à recourir aux grands moyens. Lola disparaît un moment, et revient avec un martinet, qu’on me met entre les mains. On dépouille la princesse de tous ses vêtements ; deux soubrettes la conduisent vers un fauteuil, où on la fait agenouiller, le front appuyé sur le dossier, maintenue ainsi inclinée par les deux soubrettes, bien qu’elle ne fasse pas un mouvement pour se dérober à la fustigation. Elle exhibe, pleins et gros, ses blancs hémisphères, laissant entrevoir, entre les cuisses écartées, la fente aux lèvres roses, resserrées l’une contre l’autre. Flic, flac, les lanières retombent d’abord doucement, laissant à peine des lignes roses, qui s’effacent aussitôt ; rien ne bouge, les fesses restent immobiles, les lèvres de la fente sont toujours étroitement unies. Flic, flac, je frappe un peu plus fort, les fesses se rosent, mais ne s’écartent pas ; flic, flac, le cul rougit, sans manifester la moindre émotion. Bientôt cependant, à un coup dirigé sur la grotte d’amour, les lèvres se disjoignent un peu ; flic, flac, elles s’entr’ouvrent ; je recommence sur les fesses, qui maintenant se remuent, s’écartent, se serrent, communiquant leurs impressions au centre des délices, dont les bords se dilatent, laissant paraître dans le haut, le petit museau rose du clitoris. Devant ce résultat, je suspends un moment la flagellation ; mais la princesse, sans se retourner, crie : « encore, encore ! » Pour utiliser les effets de la fustigation, on conduit la princesse au lit de repos. Lola, qui s’est dévêtue en un tour de main, s’étend sur le lit, couchée sur le dos ; la princesse s’étend sur Lola, renversée, le chat reposant sur les lèvres de la soubrette, qui va le fêter, pendant que je continue la distribution sur le gros derrière, qui étale, gros et gras, ses deux beaux-globes, légèrement zébrés par les lanières. Pendant que Lola fouille l’aimable asile, je reprends le piquant exercice, laissant retomber rudement les lanières, qui résonnent sur la peau tendue, sur les chairs. Maintenant le derrière, rouge sur toute la surface, se démène plaisamment, saute sur le nez de Lola, qui retient la croupe dans ses bras, puis, sous une grêle de coups, appliqués sévèrement, il se trémousse convulsivement, s’entr’ouvrant, se refermant. La princesse, en ce moment plonge la tête entre les cuisses de la soubrette, et lui rend l’ardente caresse qu’elle en reçoit, se dépêchant comme pour la mettre à l’unisson. Lola, qui n’a pas besoin de stimulants, s’y met bien vite, et de son côté elle active la caresse, car, tandis que je fustige toujours la mappemonde fumante, je vois un bout de langue resté dehors, qui précipite le mouvement ; la princesse serre les fesses, qui se trouent de deux fossettes, et restent un moment immobiles, pendant qu’elle est plongée dans un doux ravissement ; je jette l’instrument, et j’essaie vainement de glisser mon doigt dans l’anus contracté. Quand la princesse quitte le champ de bataille, Lola encore pâmée, laisse voir ses cuisses toutes mouillées.

La princesse, dès qu’elle est debout, montre un visage souriant, des yeux brillants de plaisir ; puis, se précipitant vers moi, elle vient fouiller dans ma braguette, en retire mon priape triomphant, et, me tournant le dos, elle me montre le chemin qu’elle veut que je prenne. Je tâte le cul, il est brûlant ; maître Jacques y aura chaud, et y sera bien aise. Bientôt, toute la bande est nue et se dispose aux jeux amoureux. Les trois soubrettes s’arment d’un godmiché, plein de lait chaud ; on en donne un à la princesse, qui doit s’en servir par devant, pendant que je l’enfourcherai par derrière. Lola, Mina et Lison se couchent sur les reins, la verge en l’air ; la comtesse, Blanche et Agnès se dirigent vers leurs vis-à-vis, enfourchent leur monture, la comtesse sur Lola, Blanche sur Mina, Agnès sur Lison, et s’assoient sur la verge factice, qui s’enfonce dans le gouffre. La princesse, pendant ce temps penchée en avant, m’aide, du bout de ses doigts complaisants, à accoster le repaire. Je m’y glisse bientôt, non sans quelques efforts, mon membre est dans une fournaise, les fesses me brûlent le ventre ; la princesse pousse alors son godmiché dans son vagin, et s’en sert comme d’une verge libre, la faisant aller et venir dans le réduit, tandis que le groupe nous offre le plus ravissant spectacle. J’admire les trois splendides mappemondes du plus éblouissant satin, larges, épanouies, qui montent et descendent en cadence sur la quille qui les encloue ; et cet aimable fouillis de chairs blanches et roses, sur lesquelles courent des frissons avant-coureurs de la volupté, sont pour nos yeux un bien attrayant tableau. Mais la cadence remarquable de ces croupes mouvantes est rompue, et chacune se livre à un train démesuré. Celle-ci bondit sur le ventre, faisant claquer les chairs ; celle-là se remue sur la quille, engloutie jusqu’au bout, ondulant des fesses ; l’autre, par une succession rapide de coups de cul, l’avale et le vomit. La princesse, les yeux fixés sur le ravissant spectacle, manie régulièrement l’instrument dans son vagin, je fouille vigoureusement l’aimable gîte qui loge mon priape, et bientôt les parois qui se resserrent, étreignent fortement le prisonnier, qui décharge, étranglé dans sa gaine, sans pouvoir y faire un mouvement, tandis que la princesse, qui a tourné la tête, me prend les lèvres, un peu gênée dans cette position fatigante, et me mord jusqu’au sang, quand son corps se tord entre mes bras. Le sextuor pousse en même temps des soupirs enchantés. La princesse, qui s’est dégagée, contemple un moment ces belles croupes immobiles, qu’on dirait privées de sentiment. Soudain elle s’élance vers le groupe, la main levée, et leur distribue, en sautant de l’une à l’autre, des salves nourries de claques bien appliquées, qui rougissent le satin, et qui réveillent les mignonnes, qui sont vite debout. Les soubrettes, qui ont quitté leurs instruments, et qui sont encore enragées de rut, bien qu’elles aient pris part à la fête, ça se voit à la rosée qui couvre leurs cuisses, s’enlacent, se frottent les chairs comme des chattes amoureuses. La princesse se jette sur le groupe, arrache Lola au trio, et l’entraîne vers le lit de repos, où, prenant le dessous, elle fait mettre la soubrette sur elle, et les mignonnes, ainsi isolées, se gamahuchent à qui mieux mieux. Blanche a conduit Mina dans un coin, où elles échangent l’une sur l’autre des caresses réciproques ; Agnès est sur Lison dans la même posture. La comtesse, voyant mon membre un peu mollet, le prend d’abord dans sa main, puis le met dans sa bouche. Le gaillard, repris soudain d’une belle ardeur, se quille menaçant. La comtesse le laisse, le contemple, et s’en approche ; puis, tout debout, elle cherche à le mettre dans sa gaine. Ployé sur les genoux, je l’aide à l’introduire, et par quelques efforts laborieux, le sire prend possession de son palais. Je soulève le précieux fardeau, et, ainsi enchevillée, j’emporte Mercédès, la retenant dans mes bras, jusqu’au groupe, où Agnès évolue sur Lison ; j’étends délicatement mon fardeau sur les reins d’Agnès, et je manœuvre pendant deux minutes sur les deux corps, que notre accolade remue rudement. Reprenant Mercédès dans mes bras, je l’emporte toujours empalée, jusqu’au groupe de Blanche et de Mina, et je recommence sur les reins de Blanche mon aimable exercice, écrasant le couple sous notre pesée. Enfin, soulevant de nouveau mon aimable écuyère, je l’emporte vers le lit de repos, où Lola et la princesse vont nous servir d’autel pour l’accomplissement du sacrifice. La large mappemonde de Lola reçoit les opulents hémisphères de la comtesse, que j’étends sur les reins, moi, allongé dessus, et je reprends la douce besogne. Confortablement établie sur son moëlleux matelas, Mercédès, les lèvres sur mes lèvres, m’entoure de ses bras, croise ses jambes sur mes reins, et m’étreint de toutes ses forces, gesticulant sous moi, répondant à mes coups de reins par des bonds qui secouent le couple, pressé sous le poids de nos corps. Moi-même, doucement bercé sur ce corps adorablement potelé, la poitrine écrasant les beaux seins de la belle gorge, je continue la manœuvre, qui s’achève pour moi dans les plus suaves transports, que partagent les trois énamourées superposées, en même temps que les deux couples, disséminés dans la chambre, témoignent leur contentement par des soupirs étouffés.

Dès que le désordre est réparé, la comtesse demande une bonne valseuse. La princesse s’offre aussitôt. Les deux danseuses remettent leurs bas de soie noire et chaussent des fins brodequins. Mina, à qui je ne soupçonnais pas ce talent, s’assied au piano, et prélude par quelques arpèges brillants ; puis elle attaque l’introduction du Beau Danube Bleu, pendant que nos deux beautés se prennent par la taille, se promènent dans des fauteuils, nous préparant à être les admirateurs muets du délicieux spectacle qui s’apprête. Les deux mignonnes vont et viennent, laissant voir leurs belles gorges qui tremblent à chaque pas. L’introduction va finir, nos belles nudités s’enlacent, sein contre sein, ventre contre ventre, les cuisses entrelacées, prêtes à partir à la première mesure. La valse commence, le couple s’élance, tourne sur place un moment, puis parcourt l’appartement en tourbillonnant, rapide et frémissant, recommence à tourner sur place, marque le pas, allant et venant, puis repart, offrant à l’œil ébloui les plus riches trésors, qu’on revoit tour à tour, tandis que, les yeux sur les yeux, les bouches unies dans un ineffable baiser, la gorge pressée contre la gorge, les mignonnes semblent deux vierges de Lesbos, qui s’aiment deux à deux. Un bras blanc, rond, potelé, presse avec amour le buste qu’il enferme, et, dans l’étroit embrassement de ces deux corps merveilleux, on ne voit du buste qu’un beau sein en dehors, un sein de neige dure, dont la pointe vermeille, qu’on prendrait pour une fraise mûre, s’avance en saillie. Le dos, d’un satin éblouissant, descend vers la croupe opulente, qui montre dans son plein une splendide lune blanche, faite de deux quartiers bombés, larges, saillants, qui étalent, au bas des reins cambrés, l’aimable relief de deux superbes mamelons. On mordrait volontiers dans cette chair serrée, épaisse, appétissante ; on voudrait l’écraser dans ses doigts, la claquer, y mordre, la pincer, la faire rougir ; et tout ça valse et tourne, inondé des lumières de deux lustres en feu, qui jettent sur les derrières des lueurs éclatantes, laissant presque entrevoir l’humble byou qui se cache en ces lieux ; car ces superbes hémisphères sont tout plein de hardiesses dans leur rapide tournoiement. Il semble qu’on les voit s’entr’ouvrir dans leurs voltes, la durée d’un éclair, comme pour un soupir, tandis que le couple gracieux tourbillonne, effleurant à peine le tapis d’une pointe légère, en nous montrant ce double attrait, sans cesse ramené sous nos yeux ; deux gros culs satinés, dont les globes se balancent sous le dandinement cadencé des hanches. Mais la valse et les valseuses sont bientôt hors d’haleine. On les voit cependant se quitter à regret aux derniers accents de la valse mourante, désunissant avec peine leurs lèvres caressantes, et nous montrant enfin, quand elles rompent l’enlacement, leurs gorges frémissantes, berçant sur leurs mamelons soulevés la fraise mûre, qui a rougi sous l’étreinte qui vient de les unir.

Lola et Blanche s’élancent vers la comtesse, s’agenouillant la première devant, la seconde derrière. Agnès et Lison se précipitent aux pieds de la princesse. Agnès devant le chat, Lison le nez entre les fesses ; les quatre gougnottes inaugurent la douce fête dans les joyaux voisins, tandis que, debout, se faisant face, les deux mignonnes se penchent l’une vers l’autre, très inclinées, pour se prendre les lèvres par dessus les têtes des pourvoyeuses d’amour, qui les fêtent par devant. Cependant Mina, toujours au piano, joue la « Fileuse » de Mendelsohn ; la mignonne mérite bien qu’on la paye un peu de son dévouement ; je cours m’agenouiller devant elle, entre le piano et le tabouret, sur le bord duquel elle s’avance, pour offrir son chat à mon baiser, et, pendant que ses doigts courent sur l’ivoire, je prélude à mon tour sur son aimable clavier, dont l’unique touche vibre bientôt sous mes coups de langue. La mignonne ne s’arrête qu’à la fin. À la fin, par exemple, ses doigts restent sur un accord, et comme elle a le pied sur la pédale, le son dure tout le temps qu’elle jouit, ne mourant qu’avec son extase.


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