La Commune de 1871Bureau d’édition (p. 47-53).





INDEX DES NOMS CITÉS


Babeuf François, dit Gracchus (1760-1797). — Révolutionnaire français, chef de la conspiration « pour l’Égalité », dont les membre s’appelaient les « Égaux ». Son but final était l’établissement du communisme. Dénoncé par un traître, il fut condamné à mort et guillotiné.


Baudin (1814-1851). — Médecin et homme politique français. Représentant du peuple à l’Assemblée nationale de 1850. Tué sur une barricade le 2 décembre 1851, en appelant le peuple parisien à la résistance au coup d’État bonapartiste.


Bebel Auguste (1840-1018). — Leader et fondateur de la social-démocratie allemande. S’abstint, comme Liebknecht, au vote des crédits pour la guerre de 1870. Après la proclamation de la République en France (4 septembre), vota contre la guerre et l’annexion de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne.


Berryer Antoine (1790-1808). — Homme politique français, avocat, légitimiste, adversaire du second Empire.


Blanc Louis (1811-1882). — Historien et homme politique français. Auteur de l’Histoire de dix ans et de l’Histoire de la Révolution française. Écrivit également une brochure célèbre sur l’Organisation du travail, Ce fut un simple réformiste social. Farouche adversaire de la Commune.


Blanqui Louis-Auguste (1805-1881). — Célèbre révolutionnaire et socialiste qui passa trente années en prison. Influencé par les conceptions de Babeuf. Participa à de nombreuses sociétés secrètes et à de nombreuses insurrections (1845, 1870…). Blanqui voyait dans la révolution sociale et dans la dictature de l’avant-garde révolutionnaire le seul moyen d’établir le régime socialiste.


Bonjean (1804-1871). — Président de la Cour de cassation. Otage de la Commune. Fusillé le 24 mai.


Bouchotte (1754-1840). — Ministre de la Guerre français en 1792. Patriote vigilant, administrateur habile et honnête, il eut une grande part dans l’organisation des armées de la République.
Bréa (1790-1848). — Général français, tué en combattant l’insurrection ouvrière de juin 1848.


Broglie (duc de) (1821-1901). — Historien et homme politique français. Un des chefs de la majorité conservatrice à l’Assemblée de Versailles, Monarchiste, essaya en vain de mettre sur le trône le comte de Chambord (Henri V). Poussa Mac-Mahon au « coup d’État du 16 mai 1877 » (renvoi du ministère « républicain » de Jules Simon, contre la volonté du pays).


Brunswick (manifeste de). — Ultimatum insolent adressé le 27 juillet 1792 à la France révolutionnaire, au nom de la première coalition, par le duc de Brunswick. Son auteur était un émigré français, le marquis de Liniers. Ce manifeste menaçait la France et surtout Paris d’une extermination générale si Louis XVI n’était pas rétabli dans la plénitude de ses droits. Il eut pour résultats la prise des Tuileries le 10 août et l’internement de Louis XVI à la prison du Temple.


Buffet Louis-Joseph (1818-1898). — Homme politique français, Président au Conseil sous Mac-Mahon. Un des chefs du parti conservateur au début de la troisième République.


Cabet Étienne (1788-1850). — Communiste français de la période utopique. Auteur d’un roman célèbre : Le Voyage en Icarie. Fit plusieurs tentatives de colonisation communiste aux États-Unis.


Campanella Thomas (1568-1639). — Philosophe italien, dominicain, préconisa la méthode expérimentale. Emprisonné pendant 24 ans pour la hardiesse de ses idées. Écrivit la Cité du soleil, exposé d’une société imaginaire vivant sous un régime de communisme religieux.


Coalition (armées de la). — En 1791, à Pillnitz, se conclut la coalition entre la Prusse et l’Autriche, auxquelles se joignirent successivement, après la mort de Louis XVI, l’Espagne, l’Angleterre et d’autres pays. Elle envahit la France, fut vaincue à Valmy, le 20 septembre 1792, et définitivement rompue par le traité de Campo-Formio, le 17 octobre 1797.


Commune. — Ce terme désigne : 1. Les villes qui, pendant le moyen Age, réussirent, soit, le plus souvent, par force, soit pécuniairement, à arracher leur émancipation à leurs seigneurs et à assurer l’autonomie plus ou moins complète de leur municipalité. 2. La municipalité de Paris, constituée en juillet 1789, et la « Commune insurrectionnelle de Paris », qui se substitua, le 10 août 1792, aux autorités existantes, assura le triomphe de la Révolution, et disparut lors de la chute de Robespierre, le 9 thermidor, an II (27 juillet 1794). 3. La « Commune de Paris » de 1871, mouvement insurrectionnel du prolétariat parisien consécutif à la guerre franco-allemande qui vécut du 18 mars au 21 mai 1871, et fut noyé dans le sang par l’armée versaillaise.


Convention Nationale. — Assemblée révolutionnaire qui succéda à l’Assemblée législative le 20 septembre 1792. Elle proclama la République, condamna Louis XVI à mort, créa le Comité de salut public, vainquit la première coalition, écrasa les contre-révolutionnaires à l’intérieur, fonda toutes les institutions de la France moderne. Elle se sépara le 26 Octobre 1795, pour faire place au Directoire.


Coup d’État du 2 décembre 1851. — À cette date, Louis-Napoléon, président de la République depuis le 10 décembre 1848, déclara l’Assemblée dissoute, fit arrêter, condamner et déporter les opposants, se fit décerner par un plébiscite la présidence pour dix ans, et se fit proclamer empereur l’année suivante.


Crémieux (1790-1880). — Avocat et homme politique français. Membre du gouvernement de la Défense nationale en 1870.


Darbois Georges (1813-1871). — Archevêque de Paris. Otage de la Commune. Fusillé le 24 mai.


Deguerry (abbé) (1797-1871). — Curé de la Madeleine. Fusillé comme otage par la Commune. Thiers se refusa à l’échanger, ainsi que plusieurs autres personnages (notamment l’archevêque Darboy et le président Bonjean), contre le seul Blanqui.


Delescluze (1809-1871). — Révolutionnaire français de l’époque de la monarchie de juillet et du second Empire. Occupa un des postes dirigeants de la Commune. Delescluze, étranger aux idées socialistes, voyait le salut dans la dictature politique du « peuple », Tombé sur les barricades le 28 mai 1871.


Dufaure (1798-1881). — Avocat et homme politique français. Orléaniste. Garde des sceaux de Thiers. Un des chefs de la réaction.


Duval Émile-Victor (1840-1871). — Ouvrier fondeur. Blanquiste. Secrétaire du Conseil fédéral de Paris de l’Internationale. Membre du Conseil municipal du XXe arrondissement et du Comité central de la Garde nationale. Membre et général de la Commune. Fusillé le 4 avril 1871, pendant la sortie de Châtillon.


États généraux. — Devant la poussée croissante de l’opinion publique surtout bourgeoise, mécontente du régime et craignant la banqueroute, Louis XVI réunit, le 5 mai 1789, à Versailles, les États généraux, composés des délégués des deux ordres privilégiés (noblesse et clergé) et du tiers état (troisième état ou bourgeoisie). Le 17 juin, les États se transformèrent en Assemblée nationale constituante qui, le 30 Septembre 1791, fut remplacée par l’Assemblée législative, La Constituante supprima les privilèges féodaux (nuit du 4 août 1789), donna la Déclaration des droits de l’homme, vota la Constitution de 1791.
Favre Jules (1800-1880). — Homme politique français, chef de l’opposition contre l’Empire. Un des dirigeants du Parti républicain bourgeois vers 1848. Partisan actif du gouvernement de la Défense nationale en 1870. Un des ennemis les plus irréductibles de la Commune.


Ferré Théophile. — Membre du Comité central de la Commune (18e arrondissement). Délégué à la Sûreté générale, fusillé à Satory.


Ferry Jules (1832-1893). — Avocat, député de la Seine en 1860. Secrétaire du gouvernement de la Défense nationale, prit part à la répression de l’insurrection du 31 octobre 1870, après quoi il fut fait maire de Paris. Après la chute de la Commune, il fut préfet de la Seine, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. Inspirateur de la politique coloniale de la France.


Gallifet (1830-1909). — Général. Se distingua par une cruauté toute particulière pendant la répression de la Commune.


Grévy Jules (1807-1891). — Avocat et homme politique français. Succéda en 1870 comme président de la République à Mac-Mahon. Réélu en 1885, il démissionna en 1887 à la suite du scandale de l’affaire Wilson, son gendre, compromis dans un trafic de décorations.


Herbert Jacques-René (1757-1794). — Substitut du procureur de la Commune. Rédacteur du Père Duchêne. Exerça sur la Commune de Paris une influence prépondérante. Arrêté sur l’ordre de Robespierre, il mourut sur l’échafaud avec plusieurs de ses partisans dits hébertistes.


Jacobins. — Membres d’une association politique sous la Révolution française. Les jacobins, placés à la gauche du mouvement révolutionnaire, soutinrent jusqu’au bout le Comité de salut public et Robespierre. Ils eurent une influence considérable sur l’activité de la Convention. Supprimés lors de la chute de Robespierre au 9 thermidor, ils furent définitivement dissous en 1799.


Lecomte Claude-Martin (1817-1871). — Général français. Le 18 mars, pour avoir donné l’ordre de tirer sur le peuple, fut arrêté et fusillé par ses propres soldats.


Levêque († 1871). — Ouvrier maçon. Membre du Comité central de la Commune, Défenseur de la barricade de la place Pigalle. Assassiné, après reddition, par un officier versaillais.


Liebknecht Wilhelm (1826-1900). — Un des chefs de la social-démocratie allemande. Disciple de Marx. Père de Karl Liebknecht. Député au Reichstag. S’abstint, comme Bebel, au vote des crédits pour la guerre de 1870. Arrêté pour sa campagne contre l’annexion de l’Alsace-Lorraine.


Mac-Mahon (1808-1893). — Maréchal de France. Chef de l’armée versaillaise chargée de la répression de la Commune. Partisan de la monarchie. Thiers ayant été renversé le 24 mai 1873, Mac-Mahon accepta la présidence de la République. Démissionna le 30 janvier 1879, se refusant à suivre le pays dans son évolution à gauche, marquée par le succès des républicains aux élections sénatoriales.


Malon Benoît (1841-1893). — Ouvrier teinturier. Membre de l’Internationale Socialiste français. Auteur du Socialisme intégral. Lors de la répression de la Commune, dont il fut membre, émigra en Suisse.


Millière Jean-Baptiste (1817-1871). — Ouvrier tonnelier puis avocat et journaliste, partisan du collectivisme. À partir de 1851, en butte aux persécutions gouvernementales. Député à l’Assemblée nationale de Versailles. Démasqua Jules Favre dans le journal Le Vengeur. Après le 18 mars, retourna à Paris, où il fut rédacteur du journal La Commune. Fusillé par les Versaillais, le 26 mai, sur les marches du Panthéon.


Moilin connu sous le nom de Tony Moilin (1882-1871). — Médecin français. Très populaire comme médecin parmi la population pauvre de Paris. Publia plusieurs livres sur la question ouvrière et adhéra au socialisme. Arrêté à la fin de l’Empire. Pendant la Commune, fut médecin de l’armée et collaborateur actif de la Commune. Fusillé pendant les journées de mai.


Moltke (de) (1800-1891). — Célèbre général prussien, dirigea l’armée allemande pendant la guerre de 1870-1871.


Morus Thomas (1478-1535). — Grand chancelier d’Angleterre sous Henri VIII. Décapité pour n’avoir pas voulu reconnaître la suprématie religieuse du roi. Auteur de l’Utopie, récit d’un voyage imaginaire dans une île où est instauré le régime communiste, tel qu’on pouvait le concevoir au xvie siècle.


Picard Ernest (1821-1877). — Avocat. Ministre des Finances du gouvernement de la Défense nationale et ministre de l’Intérieur de Thiers.


Platon (488-348 av. J.-C). — Philosophe grec idéaliste. Partisan de la communauté des biens pour la fraction dominante des aristocrates. Œuvres sociales : La République, Les Lois.


Prieur de la Comble. — Négociant bonapartiste, condamné le 10 mars 1877 à dix ans de travaux forcés par la Cour d’assises de la Seine pour avoir incendié sa maison dans le but de toucher sa prime d’assurances. Or, le 24 mai 1871, de la Comble étant en faillite, sa maison brûla ainsi que toutes ses pièces de comptabilité. Cet incendie, certainement allumé par la Comble, fut mis sur le compte des « pétroleuses » de la Commune.


Protot Eugène. — Avocat. Membre de la Commune (11e arrondissement). Délégué à la Justice. Fit voter par la Commune le soutien aux familles dont le chef serait tué par les Versaillais. Blessé sur les barricades. Proscrit à Londres.


Ranc Arthur (1831-1908). — Homme politique français, opposant à l’Empire. Membre de la Commune. Condamné à mort par contumace par les Versaillais. Proscrit. Sous la IIIe République, un des chefs du Parti radical.


Révolution de Juillet. — Les 27, 28 et 29 Juillet 1830 (les « Trois Glorieuses » ), le peuple parisien s’insurgea contre Charles X, à la suite de la promulgation des « Ordonnances » du ministre Polignac supprimant, notamment, la liberté de la presse et dissolvant les Chambres. La branche aînée des Bourbons disparut du trône avec Charles X, dont les partisans s’appelèrent désormais « légitimistes ». Louis-Philippe, duc d’Orléans (dont les partisans s’appelaient orléanistes), lui succéda. La bourgeoisie financière et industrielle venait de l’emporter sur la propriété terrienne. Il fut, à son tour, renversé par la révolution des 22, 28 et 24 février 1848, provoquée par le refus de l’extension du droit de suffrage, et remplacé par la deuxième République.


Septembre (journées de). — Le 2 septembre 1792, le peuple de Paris, devant l’invasion de la France par les armées étrangères coalisées, invasion due à l’action des ennemis de la Révolution, dont bon nombre étaient emprisonnés, — envahit plusieurs prisons de Paris et exécuta un certain nombre de prisonniers politiques comme complices des envahisseurs, après les avoir fait juger par le tribunal dit des Juges du peuple.


4-Septembre (révolution du). — Après la défaite de Sedan et la reddition de l’empereur, le 1er septembre 1870, la révolution éclata à Paris, le 4 septembre 1870. Le second Empire fut renversé et remplacé par la troisième République.


Simon Jules (1814-1896). — Homme politique français, républicain bourgeois. En 1848, républicain modéré, sous l’Empire, à la tête de l’opposition parlementaire. Membre du gouvernement provisoire de 1870 et un des chefs du gouvernement de Versailles dans la lutte contre les Communards.


Thiers Louis-Adolphe (1797-1877). — Homme politique et historien. Collabora à la révolution de juillet 1830 et à l’accession au trône de Louis-Philippe. Orléaniste. Comme ministre, il réprima cruellement les insurrections d’avril 1834 à Paris et à Lyon. Arrêté et exilé, lors du coup d’État du 2 décembre 1851. Amnistié par Napoléon III, devint chef de l’opposition au Corps législatif. Élu chef du pouvoir exécutif en 1871, réprima férocement la Commune de Paris. Président de la République de 1871 à 1873, date à laquelle il donna sa démission, son « message » proposant l’instauration définitive de la République ayant été repoussé.


Thomas Clément (1809-1871). — Général français, participa activement à la répression de l’insurrection ouvrière de juin 1848. Fusillé par les Gardes nationaux, le 18 mars 1871.


Tuileries. — Palais des rois de France, sur les rives de la Seine, commencé en 1564 par Catherine de Médicis, incendié par la Commune en 1871. Le 6 octobre 1789, le peuple de Paris, exaspéré par la faim et par les provocations de la cour, alla chercher le roi Louis XVI à Versailles et le ramena aux Tuileries. Le 10 août 1792, le peuple, menacé par la coalition étrangère, attaqué par des gardes du roi, s’empara des Tuileries. Louis XVI fut ensuite enfermé à la prison du Temple, d’où il devait monter à l’échafaud le 21 janvier 1793.


Varlin Eugène († 1871). — Ouvrier relieur. Fonda sous le second Empire des sociétés d’émancipation ouvrière. Membre de la 1re Internationale, membre de la Commune (6e arrondissement), délégué aux Finances, fusillé par les Versaillais.


Vendéens. — Paysans de l’Ouest de la France (Bas-Poitou) qui, sous la conduite de Cathelineau, Charette, etc., s’insurgèrent, en 1793, à l’instigation des nobles et des hobereaux, contre la Révolution française. Ils furent vaincus par les généraux de la Convention. En 1795, Hoche pacifia la Vendée. On donne le nom général de « chouans » aux paysans bretons, normands et vendéens qui s’insurgèrent en commun contre la Convention. La « chouannerie » continua, mais faiblement, en Bretagne et dans l’Anjou, après la reddition dés Vendéens, jusque sous le Consulat.


Vermorel Auguste (1841-1871). — Un des chefs de la Commune. Adhère à la majorité proudhonienne. Mortellement blessé sur une barricade, en mai 1871.


Vigny Alfred de (1797-1868). — Poète, romancier et auteur dramatique français. Auteur de Servitude et grandeur militaires, Cinq Mars, Chatterton, etc.


Vinoy Joseph (1800-1880). — Général bonapartiste, commandant en chef l’armée de Paris, pendant le siège (après Trochu). Pendant la Commune, commandant l’armée versaillaise de la rive gauche de la Seine.


Voltaire (1694-1778). — Illustre poète et prosateur français. Attaqua violemment l’ancien régime et l’Église catholique. Ses ouvrages eurent une grande influence révolutionnaire. Déiste, partisan « d’une religion pour le peuple ».