La Cithare (Gille)/Sur Éros endormi

La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 161-162).

SUR ÉROS ENDORMI


 
Dans la verte forêt à la cime azurée
Nous trouvâmes Éros, le fils de Cithérée,
Plus jeune qu’une fleur, plus beau qu’un fruit vermeil,
Tendrement enchaîné par un calme sommeil.
Sur un lit fait de mousse et de fougères sèches
Il dormait. Ni son arc recourbé, ni ses flèches,
Ni son frêle carquois ne brillaient en sa main.
Il les avait fixés aux arbres du chemin,
Et reposait, tranquille et divin, sous les roses,
Tandis que, doucement, sur ses lèvres mi-closes

 
Construisant à loisir leurs rayons parfumés,
Les abeilles de moire en essaims enflammés,
Oublieuses du thym sauvage et de la menthe,
Bourdonnaient à l’entour de sa bouche charmante.