La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 61
LXI | |||
« Dreit Emperere, dist Rollanz li barun, | « Droit Empereur, dit Roland le baron, | ||
« Dunez-mei l’ arc que vus tenez el puign ; | « Donnez-moi l’arc que vous tenez au poing. | ||
« Men escientre, ne l’ me reproverunt | « À mon escient, on ne me reprochera pas | ||
« Que il me chedet cum fist à Guenelun | « Qu’il me tombe des mains comme à Ganelon, | ||
770 | « De sa main destre, quant reçut le bastun. » | « Quand de sa main droite il reçut le bâton. » | |
Li Emperere en tint sun chef embrunc, | L’Empereur reste là, tête baissée ; | ||
Si duist sa barbe e detoerst sun gernun, | Il tourmente sa barbe et tord ses moustaches ; | ||
Ne poet muer que de ses oilz ne plurt. | Aoi. | Il ne peut s’empêcher de pleurer... |
Vers 766. — Dreiz. O. Le vocatif latin serait directe. V. notre Théorie des vocatifs au vers 15. ═ Le. O. À cause du cas sujet il faut li.
Vers 767. — Vos. O. ═ Poign. O. V. la note du vers 415. ═ Au vers suivant, lire mien.
Vers 769. — Cheded. O. Pour le changement du d final en t, v. la note du vers 2.
Vers 770. — Le bastun. Ces mots ont été ajoutés postérieurement.
Vers 771. — Empereres. O. V. la note du vers 1. ═ Lire Enbrunc. O.
Vers 773. — Deolz ne plurt. O. Erreur évidente.