La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 53

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LIII

Li Emperere aproismet sun repaire ; L’empereur Charles approche de son royaume :
Venuz en est à la citet de Galne, Le voilà arrivé à la cité de Galne,
Li quens Rollanz il l’ad e prise e fraite. Que, jadis, le comte Roland a prise et ruinée.
Puis icel jur en fut cent anz deserte. Et depuis ce jour-là elle fut cent ans déserte.
665 De Guenelun atent li Reis nuveles Le Roi y attend des nouvelles de Ganelon,
E le tréut d’Espaigne la grant tere. Et le tribut d’Espagne, la grande terre.
Par main en l’albe, si cum li jurz esclairet,
Or, un matin, à l’aube, quand le jour jette sa première clarté,
Guenes li quens est venuz as herberges. Aoi. Le comte Ganelon arrive au campement.


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Vers 661.Empereres. O. V. la note du v. 1.

Vers 662.Galne. On n’a pu retrouver le nom de cette localité que nous supposons, d’après l’itinéraire de Charles, située à une quinzaine de lieues S.-E. des Pyrénées. (V. notre note géographique, au vers 706.) Comme l’observe M. G. Paris (Revue critique, 1869, n° 37), il faudrait pour l’assonance Gelne ou plutôt Gailne. Je ne pense pas d’ailleurs qu’on puisse ici suppléer Valterne (Valtierra). Il ne s’agit évidemment ni de Gan, près de Pau, ni d’Eaulne (pour Elne).

Vers 664.Puis icel jur en fut cent anz deserte. De cette destruction de Galne, il ne reste aucune trace dans aucune Chanson de geste. Cela prouve, une fois de plus, que nous avons perdu un certain nombre de nos vieux poëmes.

Vers 666.Treüd. O. Pour le t substitué au d, voyez la note du v. 2.

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