La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 267
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CCLXVII | |||
Quant Carles oit la sainte voiz de l’angle, | Quand Charles entend la sainte voix de l’Ange, | ||
Nen ad poür ne de murir dutance, | Il n’a plus peur, il ne craint plus de mourir : | ||
Repairet lui vigur e remembrance. | Les forces et le sentiment lui reviennent. | ||
3615 | Fiert l’Amiral de l’espée de France, | De son épée de France il frappe l’Émir, | |
L’helme li freint, ù les gemmes reflambent, | Brise le heaume où flamboient tant de pierres précieuses, | ||
Trenchet la teste pur la cervele espandre, | Tranche la tête d’où se répand la cervelle, | ||
E tut le vis tresqu’en la barbe blanche, | Jusqu’à la barbe blanche met en deux morceaux le visage ; | ||
Que mort l’abat seinz nule recuvrance ; | Bref, sans remède l’abat roide mort. | ||
3620 | Munjoie escriet pur la reconuisance. | Puis, pour se faire reconnaître, « Montjoie ! » s’écrie-t-il.
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A icest mot venuz i est dux Naimes, | À ce mot, le duc Naimes accourt ; | ||
Prent Tencendur, muntet i li reis magnes. | Il saisit Tencendur, et le grand roi y remonte. | ||
Païen s’en turnent, ne voelt Deus qu’il i remainent. | Quant aux païens, ils s’enfuient : Dieu ne veut pas qu’ils restent davantage,
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Or unt Franceis iço que il demandent. | Aoi. | Et les Français enfin ont ce qu’ils demandent. |
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Vers 3612. — Lire seinte, qui se trouve partout ailleurs.
Vers 3614. — Loi. O. Loi ne se trouve que rarement dans notre texte ; presque partout, c’est lui, qui est conforme à notre phonétique. (Vers 4, 13, 41, 239, 279, 364, 376, 380, 750, 842, 958, 1036, 1510, 2090, 2282, etc. etc.)
Vers 3615. — Amiraill. O. V. la note du vers 2615.
Vers 3616. — Elme. V. la note du vers 996. ═ Le manuscrit nous donne o. Nous avons partout adopté u. ═ Gemme. O. Erreur évidente.
Vers 3618. — E n’est pas dans le manuscrit.
Vers 3619. — Recuverance (?).
Vers 3623. — Volt. O. V. la note du vers 40. ═ Qu’il remainent. Mn.
Vers 3624. — Or sunt Franceis à icels que ils demandent. Correction de G. et de Mu., d’après Venise IV (Or a Fransois ço che illi domande), et Paris (Or ont Fransois tout ce que il demandent).
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