La Chanson d’Ève/Tu n’es donc plus, Esprit

Société du Mercure de France (p. 158-159).

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Tu n’es donc plus, Esprit, qui viens de mourir !
Ô mon ennemi mort, repose !…
La haine aussi est morte ;
L’amour seul survit.
Sur ta tombe je porte
Ces roses.

Je ne dirai sur toi
Que de douces paroles,
Comme un baume
Qu’on répand à genoux,
En y mêlant son âme.

Au matin de mon enfance,
Tu fus le songe de mon cœur

Tremblant, sa craintive espérance ;
Ô toi, qui m’enseignas la peur,
Reçois de moi l’amour.
Apprends de moi comme on pardonne
Sur la terre, et parmi les hommes.