La Chanson d’Ève/Et je vous suis, de mon cri, dans l’orage

Société du Mercure de France (p. 177-178).

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Et je vous suis, de mon cri, dans l’orage,
Ô Souffles des airs, Souffles sauvages,
Ô mes beaux anges impétueux,
Qui bondissez en foule à travers les éclairs,
Sur vos blanches cavales,
En chasse des nuages,
Sous vos flèches de feu.

Et je vous suis de mon cri sur les mers,
Souffles, qui dans un tourbillon d’ailes,
Tombez et retombez en tempête sur elles,
Souffles du ciel, dont les pieds foulent
Les flots qui s’écroulent
Parmi les rires du soleil.


Mais entre tous vous m’êtes chers,
Beaux Souffles clairs, douces haleines,
Anges, qui près de moi demeurez
Dans mes bosquets et dans mes plaines.
Par les sentes, à l’ombre des bois,
Vous allez comme l’on respire.
J’écoute vos voix,
Et je vois luire vos ailes bleues,
Quand vous passez,
Ô mes beaux Souffles enlacés.