La Chanson d’Ève/C’est de leurs voix que j’ai redit

Société du Mercure de France (p. 131-132).

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C’est de leurs voix que j’ai redit
Leurs paroles, mais plus haut qu’elles,
Tu voles, ma chanson aux ailes
Bleues d’oiseau de Paradis !

Ô ma chanson, tu les dépasses,
Tu leur ouvres l’immense azur !
Et tu jettes leur rire obscur
En mille étoiles dans l’espace.

Leur pauvre cœur silencieux,
S’approfondit quand tu le touches ;
L’haleine qui naît de leurs bouches,
En toi devient souffle des cieux.


Monte chanson ! Et si ta route,
Là-haut se perd dans le néant,
Monte encore, le ciel t’écoute,
Et peut-être qu’un dieu t’entend.