La Chaire d’archéologie égyptienne du Collége de France

LA CHAIRE D’ARCHÉOLOGIE ÉGYPTIENNE DU COLLÉGE DE FRANCE.

Une chaire d’archéologie a été créée au Collége de France, dans le mois de mars 1831. Voici les circonstances qui donnèrent lieu à cette fondation nouvelle.

Chargé d’aller sur les rives du Nil recueillir les matériaux d’un supplément au magnifique ouvrage publié par la commission d’Égypte, M. Champollion avait accompli cette mission. Il était de retour à Paris, possesseur d’une riche collection de dessins, ayant fait beaucoup pour la science et regrettant que les premières atteintes du mal auquel il succomba plus tard, ne lui eussent pas permis de faire davantage. Son absence avait duré deux années ; il en eût fallu le double pour remplir la tâche qu’il s’était proposée. D’autres, nous l’espérons, pourront quelque jour conduire à fin cette œuvre que la souffrance l’obligea de laisser inachevée.

L’importance des résultats obtenus par M. Champollion dans le cours de ses tentatives pour interpréter, à l’aide de la langue égyptienne, les écritures antiques, l’importance de ces résultats, disons-nous, parut assez grande pour qu’on en fît l’objet d’un enseignement public. Il n’y avait point encore une science bien arrêtée ; de nombreuses modifications aux opinions adoptées provisoirement devaient résulter, sans doute, des travaux des recherches qui se continuaient chaque jour ; mais des bases étaient posées, la langue égyptienne était reconnue comme seul moyen d’interprétation. Si les rapports des écritures avec elle devaient encore, long-temps peut-être, laisser des doutes, des incertitudes sur divers points, cette langue du moins donnait lieu elle-même à un enseignement tout-à-fait positif ; une chaire fut donc instituée à côté des riches collections égyptiennes du Louvre et de la Bibliothèque du Roi, et pour servir de complément à ces collections.

Un cours d’archéologie grecque et romaine existait déjà comme annexe du cabinet des antiques ; un cours d’archéologie égyptienne fut fondé au Collége de France, et M. Champollion dut prendre pour objet de son enseignement la langue égyptienne et ses rapports avec les anciennes écritures.

Dans les études qui ont pour objet les sociétés grecque et romaine, la langue est exclue du cadre de l’archéologie. Les nombreux écrits qui sont venus jusqu’à nous servent de base à cette science, mais leur interprétation constitue une science tout-à-fait différente. Il n’en est point de même pour les études relatives à l’Égypte ; qui dit archéologie égyptienne, ne dit pas autre chose, du moins quant à présent, que science de l’interprétation des écritures dont faisaient usage autrefois les habitans de la vallée du Nil, c’est-à-dire connaissance de la langue égyptienne et de ses rapports avec les caractères, soit écrits, soit sculptés, qui recouvrent tous les antiques débris dont est jonché le sol de l’Égypte, depuis l’objet de la plus petite dimension jusqu’aux constructions les plus gigantesques.

« M. Champollion exposera les principes de la grammaire égyptienne-copte, et développera le système entier des écritures sacrées, en faisant connaître toutes les formes grammaticales usitées dans les textes hiéroglyphiques et hiératiques. » Tel était le programme du cours d’archéologie ; et ce programme, commentaire contemporain de la fondation, fixe le sens dans lequel se trouvait pris, par le fondateur, ce mot si vague, si élastique, archéologie. Il n’était pas possible d’ailleurs, dès qu’on l’appliquait aux études qui ont l’Égypte pour objet, il n’était pas possible, nous l’avons déjà dit, de l’entendre autrement, et nous allons voir que c’est ainsi qu’il a été entendu de tout le monde, pendant les cinq années qui ont suivi l’institution de la chaire nouvelle.

Ce fut le 10 mai 1831 que M. Champollion prononça le discours d’ouverture. Tous les faits nouveaux dont les études égyptiennes devaient enrichir les sciences historiques furent par lui signalés, puis il termina de la sorte : « D’aussi importans résultats ne sauraient acquérir leur poids et toute leur certitude que de l’intelligence réelle des innombrables inscriptions sculptées ou peintes sur les monumens égyptiens, et l’étude de la langue parlée doit précéder celle des textes où elle est employée. Ce sera donc par l’exposé approfondi des principes de la grammaire égyptienne et des signes qui leur sont propres, que nous commencerons des leçons d’où leur sujet même doit bannir tout ornement, etc. » Après trois ou quatre leçons, le cours fut interrompu par suite de l’état de souffrance du professeur. Le mal ne tarda point à s’aggraver ; l’interruption, qui semblait ne devoir être que de courte durée, se prolongea ; M. Champollion ne devait plus reparaître dans cette chaire fondée pour lui, et qu’il n’avait occupée qu’un instant ; la mort l’enleva dans les premiers mois de l’année suivante.

Si la chaire nouvelle eût eu pour objet les branches diverses de l’archéologie générale, on eût procédé sur-le-champ, suivant l’usage, au remplacement du professeur que la science venait de perdre ; mais, persuadés que cette chaire appartenait exclusivement à l’archéologie égyptienne, et ne voyant personne qui pût, à cette époque, être chargé de la continuation d’un enseignement si malheureusement interrompu, les professeurs du Collége de France obtinrent que le remplacement serait ajourné. Des études qui ne faisaient alors que commencer pouvaient être continuées, développées avec succès ; le temps aidant, un successeur se pouvait présenter, capable de suivre les traces du premier titulaire, et d’enseigner, avec la langue égyptienne-copte, les principes suivant lesquels on la doit appliquer à l’interprétation de ces monumens qui recouvrent le sol de l’Égypte et qui remplissent nos musées. Une année s’écoula de la sorte, puis deux, puis trois ; aujourd’hui l’ajournement date de cinq années entières, pendant lesquelles l’espoir de trouver un professeur d’archéologie égyptienne s’est toujours maintenu dans le sein du Collége de France. Cependant le délai devait avoir un terme. Le traitement attaché à la chaire vacante courait toujours ; le Collége le touchait exactement et l’employait à compléter ses collections scientifiques, ce qui était fort bien au fond, mais peu régulier pour la forme. Le ministre de l’instruction publique a donc cru devoir exiger que cette affaire se termine, qu’un professeur soit nommé s’il est possible, sinon, que la chaire, et par suite le traitement, soient supprimés. Là-dessus, première réunion des professeurs, décision préliminaire prise par eux, qui modifierait la nature de la chaire, et ajournement fixe de la présentation, dans les conditions nouvelles, aux premiers jours de novembre prochain. La décision dont nous parlons, fondée sur l’acception la plus étendue du mot archéologie, ouvrirait la chaire vacante à toutes les branches de l’histoire du passé, y compris une partie de notre histoire nationale.

À l’époque où cette chaire fut instituée, le ministre d’alors, dit-on, prévoyant telles circonstances dans lesquelles l’enseignement commencé par M. Champollion ne pourrait être continué, supprima la qualification d’égyptienne que l’on avait d’abord accolée au titre du cours nouveau. Nous acceptons ce fait. Si, après la mort prématurée de M. Champollion, qui ne laissait aucun élève capable de lui succéder, on eût immédiatement introduit dans la chaire devenue vacante une autre branche d’enseignement, cet arrangement n’eût permis aucune objection. Mais on a tardé cinq années, pendant lesquelles on a laissé aux amis des études égyptiennes l’espoir que dans cette chaire, veuve si promptement de son premier titulaire, l’enseignement de M. Champollion pourrait être repris ; et cet espoir a peut-être encouragé la continuation de bien des travaux. Faire aujourd’hui ce que l’on n’a point fait il y a cinq ans, serait, nous n’en doutons pas, porter un coup mortel aux études qui ont l’Égypte pour objet ; ce serait déclarer impuissans les efforts de tous ceux qui, depuis la mort de M. Champollion, ont fait de la langue égyptienne-copte le sujet de leurs travaux. Mais, si cette langue a été reconnue pour la seule voie qui puisse conduire à l’interprétation des légendes hiéroglyphiques ; si la langue égyptienne-copte a été signalée par le célèbre auteur de l’alphabet phonétique, comme formant la base de toutes ses découvertes et fournissant leur démonstration, elle n’est point elle-même une découverte récente. Imparfaitement connue pendant long-temps, elle n’attendait, pour l’être mieux, que les études auxquelles devait donner lieu son importance nouvelle ; les matériaux ne manquent pas pour la bien connaître ; mais pour que ces matériaux fussent recherchés, réunis, appréciés, pour qu’ils donnassent toutes les conséquences que l’on en peut tirer, il fallait qu’un intérêt puissant appelât sur la langue égyptienne l’attention qu’elle n’avait point obtenue par elle-même. Lorsque dans l’idiome copte, si long-temps dédaigné, on fut obligé de reconnaître le langage de ces Égyptiens qui, dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, élevaient, décoraient les temples d’Esné, de Denderah ; lorsqu’on vit cet idiome employé par M. Champollion porter la lumière dans les mystérieuses légendes dont sont couvertes les vastes parois de ces constructions gigantesques ; alors on sentit qu’il était appelé à se placer au premier rang parmi les idiomes orientaux qui, dans le Collége de France, sont l’objet d’un enseignement public. Malheureusement, M. Champollion n’eut que le temps d’annoncer dans son programme que la langue égyptienne-copte formerait le texte de ses leçons ; le nouvel enseignement fut suspendu avant d’avoir été commencé. Ne conviendrait-il pas aujourd’hui d’examiner avant tout si des études nouvelles n’ont point rendu possible la reprise de l’enseignement annoncé par M. Champollion ? Quand on aura reconnu l’impossibilité de marcher dans cette voie, que l’on songe à sortir de la spécialité primitive de la chaire, à la bonne heure ; mais que ce soit dans ce cas seulement. Les professeurs du Collége de France ne peuvent pas vouloir que l’œuvre de M. Champollion reste inachevée ; M. Silvestre de Sacy, dont les encouragemens et les éloges ont accompagné constamment l’illustre auteur de la Grammaire égyptienne ; M. Letronne, qui a pris part à ses travaux, n’approuveront certainement point un changement de destination qui frapperait d’un coup funeste des études créées par M. Champollion. Le ministre de l’instruction publique, nous en sommes sûrs, ne l’approuverait pas davantage. Est-ce, en effet, quand, aux riches collections égyptiennes qui ont peine à trouver place dans les vastes galeries du Louvre, quand, aux précieuses antiquités du même genre qui se groupent dans les salles de la Bibliothèque du Roi, il est question d’ajouter encore la collection, non moins riche, non moins précieuse, apportée par M. Mimant ; est-ce, quand sur une de nos places publiques vient de se dresser un des prodigieux obélisques de Thèbes, empreint sur chaque face d’une triple série de caractères sacrés ; est-ce, disons-nous, lorsque tant de faits s’accumulent qui témoignent de la sollicitude du gouvernement pour le progrès des études égyptiennes ; est-ce, au milieu de circonstances pareilles, qu’un ministre, protecteur ardent de tous les travaux de science, laisserait enlever à l’enseignement de la langue égyptienne, qui seule donne la clé de tant de richesses archéologiques, une chaire ouverte exprès pour cet enseignement, la seule chaire qui lui ait jamais été consacrée ? Non, le ministre de l’instruction publique n’y consentirait pas, nous en avons la certitude ; il n’y consentirait pas, parce qu’il sait que, chez nous, l’étude de la langue égyptienne est loin d’être abandonnée ; il sait que des gens de conscience et de dévouement ont sacrifié à cette étude obscure des carrières brillantes ; il sait que ce dévouement n’a point été sans quelque succès, que la patience, la persévérance, pendant longues années, n’ont point été sans porter des fruits qui méritent considération. Le ministre se rappelle avoir chargé un de nos amis, le docteur J. Dujardin, d’une mission qui supposait une connaissance approfondie de la langue égyptienne. Nous n’avons point appris que cette connaissance, assez chèrement achetée, selon nous, lui soit contestée par personne ; nous ne parlons, bien entendu, que de ceux qui sont en état de juger. Nous savons bien que l’expression franche, et parfois un peu âpre, d’un doute consciencieux à l’occasion de certaines assertions dénuées de preuves qui se présentent trop fréquemment dans les écrits de M. Champollion, a soulevé contre lui des préventions fâcheuses chez quelques personnes. Dès que la mort, enlevant si malheureusement M. Champollion à des recherches inachevées, ne lui avait point laissé le temps de joindre la preuve à bon nombre d’aperçus que son coup d’œil lui avait donnés pour vrais, que devaient faire ceux qui venaient après lui ? Croire sur parole ? Tel a pu être l’avis de quelques-uns. À notre avis, la seule marche raisonnable était de remettre en doute tout ce qui n’était point prouvé, jusqu’à l’instant où des recherches nouvelles auraient conduit à la démonstration nécessaire. Après un moment de réflexion, ceux qui ont pris pour une offense la demande d’une preuve, auraient senti que si cette vérité, qu’ils admettaient et voulaient faire admettre sans examen, était bien la vérité, des recherches sérieuses, faites avec conscience, et prenant pour base une connaissance aussi complète, aussi approfondie que possible de la langue égyptienne, devaient forcément conduire à la reconnaître, à lui rendre témoignage, celui-là même qui s’était établi sur le terrain du scepticisme le plus absolu. Le doute chez un adversaire consciencieux n’est-il pas toujours pour la vérité une occasion de triomphe ? et celui-là qui pèse avec scrupule, qui examine avec rigueur, n’est-il pas cent fois plus utile à la science qui vient de naître, à la science incomplète et subissant encore les mille transformations de cette première époque ; n’est-il pas plus utile que celui qui se jette en aveugle dans la route à peine tracée, incapable de redresser une erreur, de remplir une lacune ?

Mais il semble que nous fassions une apologie, et cela n’est point dans notre intention. Nous avons voulu montrer seulement que changer aujourd’hui la destination primitive de la chaire d’archéologie du Collége de France serait contraire aux intentions du ministre qui l’a fondée, et fatal aux intérêts de la science dont M. Champollion a jeté les fondemens. Nous soumettons nos observations au jugement éclairé de M. de Salvandy, qui doit prononcer dans cette affaire, et à celui des professeurs appelés à donner leur avis. La chaire d’archéologie du Collége de France a été créée pour l’enseignement de la langue égyptienne et de ses rapports avec les écritures anciennes ; nous espérons qu’on ne l’enlèvera point à cet enseignement, tant qu’il ne sera point démontré que cet enseignement est impossible. Or, l’examen de la liste des candidats qui se présentent nous paraît fournir une démonstration contraire.

Nous y voyons figurer d’abord un membre de l’Académie des Inscriptions, M. Guérard, dont les recherches ont eu constamment pour objet les premiers siècles de notre histoire nationale ; puis, un autre membre de la même académie, M. Lajard, qui s’occupe depuis longues années de l’interprétation des symboles assyriens, persans, chaldéens ; ensuite, un conservateur-administrateur de la Bibliothèque du Roi, M. Lenormant, qui paraît embrasser dans ses recherches l’antiquité tout entière ; enfin, M. Dujardin, qui a fait de la langue égyptienne-copte l’objet d’une étude longue et approfondie. Nous ne citons point un étranger, M. Salvolini, dont les travaux ont été récemment appréciés dans la Revue, car il nous semble, à voir les résultats de cette appréciation, que, de sa part, la candidature ne saurait être sérieuse.

Convaincus comme nous le sommes que la chaire vacante doit conserver sa spécialité première, nous n’avons point à nous occuper des titres de M. Guérard, non plus que de ceux de M. Lajard ; nous dirons seulement que le ministre de l’instruction publique, disposé à créer toute chaire nouvelle dont l’utilité lui sera démontrée, ne consentirait point à laisser entrer notre histoire nationale au Collége de France par une porte dérobée. Que serait, en effet, une archéologie française, sinon un ingénieux artifice pour adapter l’histoire de France au titre de la chaire vacante ?

Passons à M. Lenormant. Du point de vue où nous nous sommes placés, nous n’avons à considérer dans ses travaux que ceux qui sont relatifs à l’Égypte. Il faut le dire, M. Lenormant nous paraît avoir pris à rebours la question de l’archéologie égyptienne ; au lieu de commencer par la base, il s’est adressé tout d’abord aux sommités de l’édifice ; il a pris le chemin le plus court pour arriver plus rapidement ; aussi la valeur des résultats obtenus a-t-elle été tout ce qu’elle pouvait être en cas pareil. Mais si des explications flottantes, creuses, sans appui réel, peuvent défrayer un cours d’histoire égyptienne fait dans une chaire d’histoire moderne, elles sont fort loin de convenir à un cours d’archéologie sérieuse. Il faut, pour occuper la chaire de M. Champollion, une connaissance complète, approfondie, de la langue égyptienne-copte, et cette connaissance manque tout-à-fait à M. Lenormant : il en convient lui-même. M. Lenormant paraît ne s’être pas fait une idée bien juste de la voie dans laquelle devaient être portées les découvertes de M. Champollion pour donner tous leurs fruits ; il s’est trompé grandement, s’il a cru que ces fruits se pouvaient obtenir indépendamment de la langue égyptienne. M. Lenormant, étranger à l’idiome copte, seule base de toute archéologie égyptienne, ne saurait occuper la chaire vacante, quelque familier qu’il puisse être avec la forme des monumens divers dont se composent nos musées. D’ailleurs, quand le motif dont nous venons de parler ne serait pas déjà plus que suffisant, nous avons peine à croire que le ministre de l’instruction publique, qui vient de placer M. Lenormant dans une position fort brillante à la Bibliothèque du Roi, consentît à le nommer, quelques mois plus tard, professeur au Collége de France.

Reste M. Dujardin, qui, pour arriver au but, l’interprétation des écritures hiéroglyphiques, a eu le courage de prendre la voie la plus longue, mais aussi la plus sûre, et, disons-le, la seule qui fût rationnelle ; sentant que dans la langue copte se trouvaient et les fondemens et la démonstration des découvertes de M. Champollion, il a dédaigné des fruits prématurés, mais aussi trompeurs que faciles à obtenir, pour acquérir, par une application sans partage, une connaissance de la langue égyptienne complète, autant qu’elle peut l’être dans l’état présent des choses. Nous n’hésitons point à le dire, M. Dujardin convient à la chaire de M. Champollion, et il est le seul qui lui convienne.

Nous espérons donc que l’enseignement commencé par M. Champollion sera repris et continué dans la chaire vacante ; cette continuation est devenue possible ; l’intérêt des études égyptiennes, pour lesquelles le gouvernement a tant fait jusqu’à ce jour, la demande, l’exige. Il n’en faut pas davantage, nous en sommes certains, pour prévoir l’avis qui sera donné par les professeurs du Collége de France et par les membres de l’Académie des Inscriptions ; il n’en faut pas davantage pour qu’il nous soit permis de préjuger la décision du ministre.

R.-F.