L. Hachette et Cie (p. 185-186).

LXV

MARIE, SŒUR D’AARON, FRAPPÉE DE LÈPRE

(Même année, 1398 ans avant J.-C.)



Un jour Aaron et sa sœur Marie se mirent à mal parler de Moïse. Ils se plaignaient de ce que Moïse commandait toujours. « Pourquoi ne commanderions-nous pas aussi ? disaient-ils. Dieu nous a parlé aussi bien qu’à Moïse ; ne sommes-nous pas autant que lui ? »

Le Seigneur, les ayant entendus, appela Moïse, Aaron et Marie, et leur commanda d’aller au Tabernacle. Ils y allèrent ; le Seigneur, se tenant dans la nuée à la porte du Tabernacle, fit avancer Aaron et Marie.

« Pourquoi, leur dit-il, avez-vous ainsi parlé de mon serviteur Moïse, le plus doux et le plus humble de tous les hommes ? Je lui parle face à face comme à un ami, parce qu’il est mon plus fidèle et dévoué serviteur. »

Le Seigneur alors s’indigna contre eux, et, leur ayant encore reproché leur jalousie, il se retira avec la nuée de devant la porte du Tabernacle ; et Moïse et Aaron virent Marie toute couverte d’une lèpre blanche, et le corps à moitié rongé par cette lèpre.

Aaron, la voyant ainsi, conjura Moïse d’intercéder pour elle, et demanda pardon de la faute qu’ils avaient commise tous les deux.

Alors Moïse cria au Seigneur : « Ô Dieu ! guérissez-la, je vous en conjure.

— Qu’elle soit jetée hors du camp pendant sept jours, répondit le Seigneur, et après cela on la fera revenir guérie. »

Marie fut donc chassée hors du camp pendant sept jours, et au bout de ce temps elle revint en bonne santé. Ce qui eût été impossible sans miracle, car cette horrible maladie était à peu près incurable. Et ceux qui parvenaient à en être guéris, ne l’étaient que très-lentement et avec plusieurs reprises du mal.