L. Hachette et Cie (p. 115-116).

XXXVIII

JOSEPH EN PRISON

(1715 ans avant J.-C.)



Les serviteurs, indignés et enchantés de faire tort à Joseph, dont ils étaient jaloux, allèrent avertir leur maître ; il crut aux paroles de sa femme, entra dans une grande colère contre Joseph et ordonna qu’on le jetât immédiatement dans une prison où on enfermait les grands criminels.

Valentine. Le pauvre Joseph a du malheur. Il était très-bien placé, et voilà cette méchante femme qui le fait mettre en prison.

Grand’mère. Il est vrai qu’il a eu du chagrin dans le moment ; mais Dieu, qui ne l’abandonnait pas, a fait servir ce malheur à sa gloire et à son bonheur à venir.

Armand. Comment cela ? Comment la prison pouvait-elle le rendre heureux ?

Grand’mère. Tu vas le voir. D’abord le gouverneur de la prison eut pitié de la jeunesse et de la bonne mine de Joseph ; il l’observa avec plus de soin que les autres prisonniers, et il lui trouva des sentiments si honnêtes et si bons qu’il eut confiance en lui, et qu’il lui confia la garde et la surveillance de tous les autres prisonniers.

Joseph s’acquitta si bien de sa charge que le gouverneur l’aima de plus en plus et le laissa commander à sa place dans la prison.