L. Hachette et Cie (p. 13-I).

III

SEPTIÈME JOUR, JOUR DE REPOS

(4000 ans avant J.-C.)



Le ciel et la terre furent ainsi achevés avec tous leurs ornements.

Paul. Quels ornements ? Il n’y a aucun ornement sur la terre.

Henriette. Comment ! il n’y a pas d’ornements ? Et toutes les étoiles du ciel ? Et la lune qui est si jolie ? Et les arbres, les fleurs, la verdure des champs, la vue des montagnes, des rivières, des rochers, tu trouves que ce n’est pas beau et charmant ?

Paul. C’est très-joli, mais ce ne sont pas des ornements.

Henriette. Qu’est-ce que c’est donc, si ce ne sont pas des ornements ? Qu’est-ce que tu appelles ornements ?

Paul. J’appelle ornements, des draperies de velours, d’or, de soie, de beaux meubles, des tableaux et autres choses comme ça.

Les enfants se mettent à rire. Paul est un peu embarrassé.

Louis. Quelle bêtise tu dis ! Ces ornements dont tu parles sont faits par les hommes ; ce n’est rien auprès de toutes ces belles choses dont Dieu a rempli le monde.

Grand’mère. Mon cher petit Paul, je suis obligée de convenir que tu as dit une bêtise. Les ornements du bon Dieu ne s’usent jamais et sont mille fois plus beaux que ceux faits par les ouvriers ; ils sont tous utiles, et ils sont pour tous les hommes, pour le monde entier, tant que le monde existera. Reprenons maintenant l’histoire du premier homme.

Dieu, ayant terminé son œuvre, se reposa le septième jour.

Valentine. Il était donc fatigué ? Je croyais que le bon Dieu ne se fatiguait jamais.

Grand’mère. Et tu avais bien raison de le croire. Dieu se reposa, c’est-à-dire qu’il cessa de faire du nouveau, non pas parce qu’il était fatigué, mais parce que le monde avait tout ce qu’il lui fallait pour servir à l’utilité et à l’agrément de son maître, qui était l’homme.

Dieu bénit ce septième jour et voulut que l’homme le consacrât à son repos et à la gloire de son Créateur ; il voulut qu’en ce jour-là, particulièrement, il pensât à l’adorer, à le remercier des grâces qu’il en avait reçues et à lui demander son aide dans les nécessités de la vie. C’est ce septième jour qui est pour nous le dimanche, et que nous devons employer comme nous l’ordonne le Seigneur.

Jeanne. Le bon Dieu a très-bien fait d’ordonner cela. Le dimanche est un jour très-agréable : on se repose, on va à la messe, à vêpres ; on voit ses amis, on se promène.

Grand’mère. Et si c’est un jour agréable pour toi, il l’est bien plus encore pour les pauvres ouvriers, qui sont obligés de travailler toute la semaine pour gagner de quoi vivre et faire vivre leurs femmes et leurs enfants. Le dimanche, ils mettent leurs beaux habits, ils promènent leurs enfants, ils vont aux offices, ils font toutes leurs affaires négligées dans la semaine ; en un mot, ils se reposent et ils peuvent aller à l’église et prier Dieu. Aussi, ceux qui travaillent et qui font travailler le dimanche font une très-mauvaise action, et Dieu les en punira sévèrement dans l’autre monde. Le Sabhat