L. Hachette et Cie (p. 89-90).

XXVII

JACOB ARRIVE CHEZ LABAN

(1756 ans avant J.-C.)



Jacob continua son chemin, et arriva au pays de son grand-père Bathuël et de son oncle Laban. Il entra dans un champ où il vit un puits et trois troupeaux de brebis qui se reposaient auprès. C’était de ce puits qu’on tirait de l’eau pour donner à boire aux troupeaux ; il était couvert avec une grande pierre, qu’on enlevait quand on voulait abreuver les troupeaux et qu’on replaçait quand ils avaient bu.

Jacob dit aux pasteurs ou bergers qui gardaient les troupeaux : « Mes frères, d’où êtes-vous ? — De Haran, lui répondirent-ils. — Ne connaissez-vous pas Laban, fils de Nachor ? — Oui, nous le connaissons. — Vit-il encore ? se porte-t-il bien ? dit Jacob. — Il se porte très-bien, dirent les bergers ; et voilà sa fille Rachel qui vient avec son troupeau. »

Peu d’instants après, Rachel arriva avec les brebis de son père, car elle menait paître elle-même le troupeau.

Jacob, l’ayant vue et sachant qu’elle était sa cousine-germaine et que ces troupeaux étaient à Laban, son oncle, ôta la pierre qui fermait le puits. Il fit boire le troupeau de Rachel, et, pendant que les brebis buvaient, il s’approcha d’elle, lui dit qu’il était fils de Rebecca, et l’embrassa en pleurant.

Marie-Thérèse. Pourquoi pleurait-il ? Il n’y avait rien de triste à rencontrer une cousine ?

Grand’mère. Ce n’était pas la tristesse qui le faisait pleurer ; il pleura de joie de retrouver la famille que sa mère aimait. — Rebecca courut dire à son père que Jacob, son cousin, était arrivé. Laban alla aussitôt voir le fils de sa sœur ; il l’embrassa tendrement à plusieurs reprises et l’emmena dans sa maison.

Jeanne. À la bonne heure ! Voilà un bon oncle. J’en suis bien aise pour le pauvre Jacob.

Grand’mère. Lorsque Jacob lui eut dit l’objet de son voyage, Laban fut très-content de garder chez lui son neveu jusqu’à ce qu’il eût trouvé une femme qui lui convînt.