L. Hachette et Cie (p. 379-381).

CXLVIII

JÉROBOAM ÉTABLIT LE CULTE DU VEAU D’OR

(869 ans avant J.-C.)



Jéroboam ne resta pas longtemps fidèle à la loi du Seigneur. Il se dit : « Si le peuple continue à aller adorer le Seigneur au temple de Jérusalem, le cœur de ce peuple reviendra à Roboam, petit-fils de David. Ils le reconnaîtront pour leur roi ; ils me chasseront et me tueront. »

Après avoir bien pensé au moyen de prévenir ce malheur, voici ce qu’il fit. Il fit faire deux veaux d’or. Puis il rassembla le peuple et dit :

« À l’avenir, n’allez plus au temple de Jérusalem. Voici vos dieux, ceux qui vous ont tirés d’Égypte. »

Et il fit placer les veaux sur des autels, l’un à Béthel, et l’autre à Dan.

Valentine. Et le peuple a été assez bête pour le croire ?

Grand’mère. Oui, ou du moins il a eu l’air de le croire, car il avait perdu la foi au Seigneur. Ils trouvaient plus commode d’adorer des idoles qui se trouvaient chez eux, près d’eux, que d’aller jusqu’à Jérusalem, qui était devenu pour eux un pays ennemi.

Le peuple d’Israël devint ainsi adorateur des faux dieux, c’est-à-dire du démon, ennemi du Seigneur.

Un jour, Jéroboam, étant à Béthel, offrait de l’encens et des sacrifices au veau d’or ; un prophète envoyé par Dieu arriva près de lui et s’écria : « Autel, autel, voici ce que dit le Seigneur : « Il naîtra de la maison de David, un fils qui s’appellera Josias. Il immolera sur toi les prêtres qui t’encensent maintenant, et brûlera sur toi les os des impies. » Et voici ce qui fera connaître que c’est le Seigneur qui parle par ma bouche. L’autel va se briser tout à l’heure, et la cendre qui est dessus se répandra par terre. »

Le roi Jéroboam, entendant ces paroles, se mit en colère, il étendit la main et s’écria : « Qu’on l’arrête ! » Au même moment, sa main se sécha, et il ne put plus la retirer à lui.

Aussitôt l’autel se rompit en deux ; et la cendre qui était dessus se répandit par terre, selon que l’avait prédit l’homme de Dieu.

Le roi effrayé lui dit : « Homme de Dieu, offre tes prières au Seigneur pour qu’il me rende l’usage de ma main. » Le prophète pria, et le roi put retirer sa main desséchée qui devint comme elle était auparavant.

Le roi lui dit : « Venez dîner avec moi dans mon palais ; je vous ferai des présents. »

Le prophète lui répondit : « Quand tu me donnerais la moitié de ton palais, je n’irais pas chez toi, je ne mangerai pas une bouchée de pain, je ne boirai pas une goutte d’eau en ce lieu-ci, car le Seigneur me l’a défendu. »

L’homme de Dieu s’en alla pour retourner chez lui ; mais il rencontra un faux prophète qui lui persuada qu’étant lui-même homme de Dieu, ils pouvaient, boire et manger ensemble.

Le vrai prophète le crut ; il but et mangea, car il avait soif et faim. Mais quand il partit, il avait à peine marché quelques instants, qu’il trouva un lion qui se jeta sur lui et l’étrangla.

Armand. Pauvre homme ! Il n’était pourtant pas bien coupable !

Grand’mère. Il était coupable d’avoir cru légèrement un homme qui l’engageait à désobéir à Dieu, un homme qui lui était inconnu et dont il aurait dû se méfier, précisément parce qu’il le poussait à la désobéissance. C’est comme cela qu’il faut fermer l’oreille aux conseils des gens qui ne sont pas chrétiens et qui ne se conduisent pas bien, quand même ils vous diraient de belles paroles. Il faut avant tout obéir au bon Dieu et à son Église.