L’empoisonneur/Nuit d’angoisse

Éditions Édouard Garand (42 Voir et modifier les données sur Wikidatap. 14-18).

II

NUIT D’ANGOISSE


Le conducteur du train est venu reprendre le petit rectangle de carton vert que Joseph avait posé sur l’appui du châssis, à son côté. On approche de la Tuque.

Plusieurs voyageurs se réveillent, s’étirent. Le petit homme âgé, aux regards inquisiteurs, est parmi ceux-là, ce qui agace un peu Joseph. Cet homme serait-il un détective chargé de le surveiller ?… Mais non ; cette hypothèse n’a aucun fondement. Pourquoi l’aurait-il laissé venir jusque-là ? Ne l’aurait-il pas plutôt appréhendé au moment où il achetait son billet ?

Les voyageurs descendent ; Joseph attend pour passer le dernier ; il cherche des yeux l’inconnu mystérieux, mais ne le trouve plus ; il aura sans doute traversé le wagon pour sortir par l’avant. Joseph descend à son tour et suit les voyageurs vers l’hôtel, situé en face de la gare. Au moment d’entrer, il se ravise. C’est là que vont presque tous les voyageurs, c’est là qu’il court le plus de chances d’être reconnu. Sans doute trouvera-t-il plus loin un autre hôtel moins fréquenté ; il se dirige à sa droite et gagne la rue principale où il s’engage après avoir promené un regard circulaire pour s’assurer qu’il n’est pas suivi.

Personne !

Il avance, libéré de ses craintes, quand, tout à coup, un bruit de pas retentit. Il se retourne malgré lui et voit, sur l’autre trottoir, l’homme aux yeux inquisiteurs qui marche rapidement. Il songe à presser le pas, mais ne serait-ce pas le moyen de confirmer les soupçons de cet homme, si toutefois il en a ?

Il préfère ralentir et se laisser dépasser, mais quand l’homme arrive à sa hauteur, il ne peut s’empêcher de le regarder pour surprendre son attitude. Ce geste encourage l’étranger qui l’interpelle :

— Eh ! l’ami, vous n’auriez pas une allumette ?

Sur son mouvement instinctif de porter la main à la poche, l’homme traverse et vient à lui, en ajoutant :

— Vous cherchez un bon petit hôtel pas cher ?… Venez avec moi. J’en connais un.

Malgré sa méfiance, Joseph, de peur de paraître suspect, n’ose refuser cette invitation, et voilà les deux hommes partis côte à côte.

Ils contournent le lac et s’arrêtent devant une modeste maison construite en planches et sur laquelle une pancarte rudimentaire porte ces mots, grossièrement écrits :

« Ici, on prend des Pensionnaires. »

Un colosse de six pieds vient ouvrir la porte et déclare qu’il n’a plus qu’une chambre à deux lits ; après une légère hésitation, ils acceptent, reçoivent une lampe fumeuse des mains de l’homme, derrière lequel ils montent l’escalier raide et gluant, jusqu’au taudis, où deux couchettes, d’une propreté douteuse, leur sont offertes. Le colosse redescend en soufflant ; l’inconnu retire ses vêtements qu’il place sous son oreiller. Par prudence, Joseph garde son pantalon et se glisse sous la couverture.

— On peut éteindre, demande l’homme ?

— Oui.

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Pour la première fois depuis le vol, Lespérance se trouve dans l’obscurité. Sous l’influence mystérieuse des ténèbres et du silence, toutes ses inquiétudes lui reviennent, aggravées par la présence de cet étranger qui lui a, en quelque sorte, imposé son voisinage.

Dans sa tête, il repasse tous les événements de cette journée où il a fait le premier pas dans le chemin du crime. Il se demande si les détectives sont déjà allés chez lui. Il éprouve un serrement de cœur à la pensée de celles qu’il a lâchement abandonnées et qui attendent là-bas. Mais bah ! il est trop tard pour songer à cela !… D’ailleurs, la Françoise n’a qu’à travailler et, avec l’argent que gagne Jeannette, sa famille ne connaîtra pas la misère !

Pourtant, il regrette son acte, car, depuis qu’il l’a commis, il est passé par tant d’émotions qu’il se demande s’il pourra longtemps en supporter de semblables.

Après sa fuite, pendant laquelle il se voyait poursuivi, traqué, étaient venus les remords ; maintenant lui vient l’inquiétude, la peur même, la crainte de cet inconnu qui se trouve dans cette chambre avec lui et qui, peut-être, est son ennemi.

Un ronflement discret, mais régulier, vient bientôt lui apprendre que l’inconnu n’est pas à craindre, pour le moment du moins et, terrassé de fatigue, il cède bientôt au sommeil, un sommeil lourd, peuplé de cauchemars.

Avec une rapidité affolante, il se voit arrêté, jeté en prison, puis traduit au tribunal, où on le torture de questions. Il veut se défendre, mais sa langue se paralyse, et, finalement, lassé du long interrogatoire, il avoue son crime :

« Eh bien ! oui, s’écrie-t-il, c’est vrai ! J’ai volé ! »

Sa propre voix le réveille, et, baigné de sueur, il s’assied sur son lit. L’homme aussi est réveillé, car il l’interpelle :

— Eh ! l’ami, vous en menez un train !

— Est-ce que j’ai parlé ?

La question vient de lui échapper. Déjà, il la regrette, se rendant compte combien elle est dangereuse, mais il est trop tard. L’autre reprend :

— Oh ! rassurez-vous ! Vous n’avez rien dit de trop compromettant. Allons, bonsoir !… Et tâchez de dormir comme du monde !

Joseph reste atterré !

« Vous n’avez rien dit de TROP compromettant ! … »

Il a donc dit quelque chose ?… Mais quoi ?… Jusqu’à quel point a-t-il trahi son secret ?… Est-ce que cet inconnu ne le livrera pas demain ?… Il a un mouvement de révolte. Ah ! çà, mais le sommeil va-t-il lui être refusé ?… Par crainte de se trahir, devra-t-il renoncer à tout repos ?…

Non ! C’est ridicule ! D’autres que lui ont commis de semblables fautes, de bien plus graves même, et les remords ne les poursuivaient pas sans cesse. D’ailleurs, est-ce bien le remords qui le rend si nerveux ?… La véritable raison de son état surexcité ne se trouve-t-elle pas dans le fait que, contrairement à son habitude, il n’a rien bu de la soirée ?

Comme pour le rassurer, le ronflement de l’étranger a repris. Alors, il cherche à tout oublier, il s’efforce de ne penser à rien, de s’endormir, mais d’une horloge voisine, les heures tombent les unes après les autres, et ce n’est qu’au petit jour que le malheureux peut enfin trouver un peu de repos dans l’oubli du sommeil.

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Tout à coup, Joseph se réveille en sursaut et bondit de son lit prêt à se défendre, mais il reste penaud en voyant son compagnon de nuit qui achève tranquillement de s’habiller. Celui-ci ricane en remarquant :

— Dites donc, l’ami, vous avez d’étranges façons de dormir et de vous éveiller !

Joseph bredouille une vague explication dans laquelle il est question de boisson.

— Je vois ce que c’est, dit l’étranger, vous aviez l’habitude de boire et vous avez cessé brusquement. Cela vous rend nerveux. Eh ! bien ! je vous offre un verre avant le déjeuner. Ça va ?

Joseph hésite un moment. Va-t-on essayer avec lui le coup classique de l’enivrer pour le faire se déclarer ?… Il se calme vite en réfléchissant que la police ne fait pas tant d’histoires pour un simple vol. D’ailleurs, pourquoi prendrait-on la peine de lui faire avouer sa faute ?… Est-ce que sa fuite n’est pas un aveu ?… Est-ce qu’à l’heure actuelle, un mandat d’arrêt n’est pas émis contre lui ?

Il ressent une courte honte à la pensée des détectives se présentant chez lui, interrogeant sa famille, ses voisins, mais bah ! tout était prévu ; il n’y faut plus songer.

L’étranger a pris ses hésitations pour un acquiescement et, déjà penché sur la rampe de l’escalier, il appelle le patron.

À ce moment, le regard de Joseph se pose sur un objet, bien insignifiant en apparence, mais qui lui cause cependant une émotion intense. Il reste là, les bras ballants, les yeux hagards, sentant le froid envahir son cerveau, avec l’impression que ses cheveux se hérissent sur sa tête !… Cet objet inoffensif en lui-même, c’est la preuve qu’on le trompe, qu’on l’a attiré dans un piège !

Sur le coin du bureau, une boîte d’allumette entrouverte fascine ainsi son regard ; cette boîte n’est pas vide, et l’étiquette l’indique, elle a été achetée à Montréal.

Donc, quand l’homme l’a accosté, sous prétexte de manquer d’allumettes, il mentait. Ce n’était qu’une manière d’entamer la conversation dans le but de l’entraîner dans ce bouge.

Sans doute, ces gens ne sont pas des policiers, mais bien plutôt des bandits et le conciliabule qui s’échange en ce moment à voix basse entre son compagnon et le colosse, c’est l’organisation d’un plan criminel, en vue de le dépouiller, de le tuer peut-être ?

Il se souvient de macabres récits dans lesquels on cite des voyageurs entrant dans une auberge pour n’en plus ressortir. Et si, un jour, la disparition d’un voyageur de marque entraînait une enquête de police, on découvrait dans une cave un tas d’ossements.

Un frisson de peur traverse Joseph. Il voit son cadavre jeté sur un amoncellement de débris humains pour y pourrir ou se fondre sous les dents des rongeurs voraces.

Un silence angoissant !… Les chuchotements ont cessé. Sans doute, derrière cette porte, les deux hommes se préparent pour s’élancer ensemble sur leur victime.

Leur victime ?… Non ! cela ne sera pas !… Sans arme, il ne peut songer à lutter, mais il a peut-être une chance de fuir. Brusquement, il ouvre la fenêtre et regarde, surpris, la hauteur à laquelle il se trouve. En effet, la maison étant construite sur le talus qui conduit au lac, la distance entre le sol et le second étage se trouve bien plus grande de ce côté que sur la façade. En bas, c’est l’eau, le lac, calme et limpide. Joseph sait nager, mais la profondeur n’est pas suffisante pour amortir sa chute ; d’ailleurs, il risque fort d’attirer l’attention des curieux, ce qui ne le tente guère.

Oui, mais, derrière lui, c’est peut-être la mort !…

Il va s’élancer, quand la porte s’ouvre et l’étranger entre goguenard :

— Besoin de prendre l’air, hé ! l’ami ?… Ça ne va pas ?… Voilà qui va vous ramener !… dit-il d’un ton jovial, en montrant son flacon.

Joseph qui, du premier coup d’œil, a vu la haute silhouette du patron s’engager dans l’escalier et disparaître, reste penaud de sa frayeur. Pourtant, avant de boire, il veut une explication. Justement, l’inconnu lui tend son flacon avec un ricanement qui veut être aimable. Joseph le prend, mais ne boit pas ; il plonge un regard décidé dans celui de l’homme et demande, avec le plus de calme possible :

— Vous ne pensiez pas avoir d’allumettes, hier soir ?

L’homme a suivi son coup d’œil vers la boîte entrouverte, et répond, parfaitement à son aise :

— Cette boîte ne m’appartient pas ! Elle devait être là quand nous sommes arrivés !

Trouvant l’explication plausible, Joseph débouche le flacon et frémit à l’odeur de son poison favori ; mais le soupçon lui revient et, avant de boire, il exprime tout haut sa pensée :

— C’est curieux !… Elle vient de Montréal !

L’inconnu semble impatienté de toutes ces questions à propos d’une boîte d’allumettes et répond d’un ton brusque :

— C’est sans doute un autre voyageur qui l’a oubliée !… Allons, buvez-vous ?

N’osant prolonger cet interrogatoire, Joseph porte le flacon à ses lèvres et ingurgite une large rasade ; malgré la sensation de brûlure que lui donne cette boisson frelatée, il éprouve une impression de bien-être, comme si, soudain, ses nerfs se détendaient ; sa figure s’anime, il se sent envie de rire et c’est du ton le plus cordial qu’il apprécie :

« Gee whiz !… Ça fait plus de bien qu’un coup de pied au derrière ! »

Tandis que l’inconnu boit à son tour, Joseph songe à sa frayeur passée et sourit, se moquant de soi-même. L’autre se sent également de belle humeur et c’est gaillardement qu’il déclare :

— À c’t’heure, faudrait penser à manger un peu !… Venez-vous ?… On se gardera, un coup pour après !

Et il glisse le flacon dans la poche intérieure de son paletot.

— On va y aller ! répond Joseph, laconiquement, en versant dans le bassin de l’eau pour sa toilette.

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Après le déjeuner, ils se retrouvent dans la même chambre, car il y a encore un coup à boire ; d’ailleurs, Joseph veut rendre la politesse et il se prépare à appeler le patron, mais son compagnon l’arrête :

— Attendez !… il ne vous en donnera pas !… À deux, on peut faire une cause !… Donnez moi une piastre ! J’vas aller en chercher !

Le raisonnement est parfaitement logique et Joseph porte la main à sa poche de côté. Elle est vide ; il a dépensé sa menue monnaie et il lui faut avoir recours à son « bunch ». Il hésite à sortir, devant cet étranger, son petit magot, composé de billets de cinq et dix piastres, mais il ne peut plus reculer ; alors, se retournant, il extrait un billet de cinq piastres qu’il remet à l’inconnu en disant :

— Tenez, vous ferez changer ça !

— O. K., fait l’homme, en disparaissant, pour revenir bientôt avec quatre piastres et le flacon rempli. Maintenant, Joseph a honte de ses craintes injustifiées ; pourtant, il ne peut s’empêcher de trouver dans le regard de cet homme, une expression inquiétante, mélange de ruse et de cruauté.

Le deuxième flacon vidé, un troisième a été acheté par l’inconnu et les idées de Joseph commencent à s’embrouiller, mais il se tient toujours sur ses gardes et tressaille quand il s’entend demander à brûle pourpoint :

— Et maintenant, qu’allez-vous faire ?

Et cela, à la minute précise où, intérieurement, il se posait la même question, après avoir repassé rapidement dans son esprit les événements de la veille.

Cet homme est-il donc un sorcier ?… A-t-il le pouvoir mystérieux de suivre ses réflexions silencieuses ?…

Comme il ne répond pas, l’autre ajoute :

— Vous êtes venu chercher de l’ouvrage ici, à La Tuque ?

— Ici ?… Oui… Je ne sais pas… peut-être ailleurs !

— Ah ! vous ne savez pas ?… En somme, vous êtes parti de Montréal parce que vous y étiez obligé ?

— Obligé ?… Non ! Pourquoi obligé ?

Il est devenu soudainement agressif et le bonhomme, qui s’en aperçoit, reprend conciliant :

— Après tout, c’est pas de mes affaires !… Mais si vous cherchez un ouvrage payant, je peux vous aider à trouver.

— Comment ?

— Comme ça !

Et, d’un geste prompt de prestidigitateur, il a étalé un paquet de cartes sur le lit.

Malgré le whiskey absorbé, Joseph raisonne froidement la situation et en éprouve un soulagement relatif ; cet homme, cela s’affirmait de plus en plus, ne faisait pas partie de la police ; ce ne devait pas être non plus un bandit dangereux, mais plutôt un vulgaire filou qui comptait lui arracher son argent dans une partie de cartes.

Bien décidé à ne pas être aussi niais, il répondit résolument :

— Inutile d’insister, l’ami !… Je ne joue jamais à l’argent !

— Parce que vous ne savez pas jouer !

— Je sais jouer, mais…

— Vous ne savez pas jouer… comme moi. Regardez !… Je mélange les cartes. Coupez !… Coupez ! ça ne vous engage à rien ! Là !… Voulez-vous l’as de trèfle ?… Le voici !… La dame de cœur ?… La voilà !… Nommez une carte !

— Roi de pique !

— Le voici !

Joseph éprouvait une sorte d’admiration pour le triste personnage, mais il se contenta de dire, en riant :

— Je crois bien que j’avais raison de ne pas vouloir jouer !

— Je ne veux pas vous faire jouer CONTRE moi, mais AVEC moi. Pour faire beaucoup d’argent, il me faut un partenaire et en ce moment, je cherche un élève. Voulez-vous le devenir ?

Joseph se sentait subjugué par cet homme, aux allures de sorcier, qui venait de faire résonner à ses oreilles une phrase magique :

« Pour faire beaucoup d’argent ! »…

Oui, mais il devait y avoir des risques ! Encore une fois, il extériorisa sa pensée :

— Non, non, je prends pas de chances !… J’veux pas avoir affaire à la police !

— Vous la craignez donc bien ?… Dites donc, c’est pas pour meurtre, toujours ?…

— Mais non !

— Alors, peu importe !… D’ailleurs, vos affaires privées ne me regardent pas, mais si vous voulez devenir mon collaborateur, je vous emmènerai dans une place où vous serez tranquille, je vous fournirai des faux papiers, je vous montrerai comment transformer votre physionomie et nous gagnerons de l’argent, tous les deux, autant que nous le voudrons !

— Mais…

— Tenez !… Essayez-vous un peu !… Prenez les cartes comme ceci…

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Et Joseph, qui la veille avait fait le premier pas dans la voie du crime, prit sa première leçon dans l’art de voler les gens, armé d’un jeu de cartes.

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Pendant ce temps-là, à Montréal, sa femme et sa fille allaient supplier son ancien patron de retirer sa plainte, s’engageant à lui verser douze piastres par mois jusqu’au remboursement total. Le brave homme, ému devant les larmes des courageuses femmes, avait accepté ; dès cet instant, elles se mirent au travail avec ardeur pour sauver l’honneur de leur nom et pour éviter la prison à celui qui les avait abandonnées et méditait de nouveaux crimes.

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Pendant ce temps-là, aussi, un jeune homme de moins de vingt ans atteignait la ville de Timmins, dans l’Ontario, le pays des mines d’or. Il était venu là par étapes, travaillant dans les villes qu’il traversait, pour gagner le prix de son passage et le coût de son entretien.

En mettant le pied sur le sol qui recouvrait le métal précieux, de ses yeux francs et bien ouverts, il regardait l’avenir avec confiance. De cet or, il voulait assez pour aller, dans deux ans peut-être, retrouver celle qui lui avait donné sa parole de l’attendre, pour lui créer un foyer heureux et paisible, pour lui assurer une vie douce et joyeuse, en compensation de son enfance semée de deuils et de douleurs.

Hector Labelle, semblable au gladiateur antique, défiait l’adversité, sachant que son amour et son courage sauraient vaincre tous les obstacles.