L’alcool était quadragénaire

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V


L’alcool était quadragénaire
Et, sur le guéridon,
L’idole, dont avait fait don
Guillaume Apollinaire,

Nous fixait de ses yeux cruels.
Riant à la séquelle,
La dame esquissait des pas qu’elle
Prétendait rituels.

Et moi, j’évoquais cette terre
Où, fille de beauté,
Ta danse tisse du mystère
Et de la volupté.


Ta danse, la naïade en joie
Au milieu des roseaux
Où, tournoyant, monte et s’éploie
Un millier d’oiseaux

Légers, ivres d’azur… ta danse
Où la paresse dort,
Où l’ardeur se couche et s’élance
Sur une flèche d’or…

Il fallait cesser d’être dupe.
Ayez pitié de nous.
La dame autour de ses genoux
Levait sa lourde jupe.