L’Ostrevant - Enquête au sujet de la frontière française sous Philippe VI de Valois


L’Ostrevant
Enquête au sujet de la frontière française sous Philippe VI de Valois
Bibliothèque de l’École des chartes
Tome LXXXII, p. 316-329
1921

L’OSTREVANT
ENQUÊTE AU SUJET DE LA FRONTIÈRE FRANÇAISE
SOUS PHILIPPE VI DE VALOIS

Séparateur


Le partage de l’empire de Charlemagne effectué, en août 843, entre les trois fils de Louis le Débonnaire, fut la cause de nombreuses contestations et souvent de conflits entre les chefs des états formés à la suite de ce démembrement. Par le traité de Verdun, Lothaire eut une longue bande de terrain comprise entre l’Escaut et le Rhin jusqu’à la mer ; son royaume englobait en outre, dans cette région, le Cambrésis et le Hainaut, puis, suivant la Meuse, la Saône et le Rhône, s’étendait jusqu’à la Méditerranée[1]. Après la mort de Lothaire II (8 août 869), son royaume fut de nouveau divisé, et, d’après l’acte de partage de 870, la partie située à l’ouest de l’Escaut revint à Charles le Chauve ; par conséquent, le territoire formant le pagus Ostrebanti, plus tard l’Ostrevant, fut réuni à la France[2].

Quelles étaient l’étendue et les limites de l’Ostrevant ? Le mémoire présenté à Philippe de Valois permet de répondre avec précision. On y dit que ce pays avait huit lieues de long et au maximum cinq de large, et que, de plus, il était entouré d’eau. Il était borné, d’un côté par la Scarpe qui, d’Arras, passe à Biache-Saint-Vaast, à Douai, près de Lalaing, à Anchin, à Marchiennes, à Saint-Amand, puis va se jeter dans l’Escaut à Mortagne[3] ; d’un autre côté par la Sensée qui, après avoir baigné Étaing[4], faisant déjà partie de l’Ostrevant, arrive dans les étangs de Lécluse, passe ensuite devant Arleux et se perd dans l’Escaut sous les murs de Bouchain. À partir de cette ville, c’est l’Escaut qui, jusqu’à sa jonction avec la Scarpe, forme les limites de l’Ostrevant[5].

De prime abord, ce pays paraît bien délimité et il semblerait qu’aucune contestation ne pût surgir au sujet des droits, tant du roi de France que du comte de Hainaut ou des autres princes dont les possessions étaient sur les rives opposées des cours d’eau qui enserraient l’Ostrevant[6]. Mais, d’un côté, l’enchevêtrement des justices seigneuriales et ecclésiastiques au moyen âge ; d’un autre côté, la situation de certaines villes à cheval sur les rivières formant les limites du pays, furent souvent la cause de contestations entre la France et l’Empire ou ses vassaux. Ainsi, la situation de la seigneurie de Mortagne et celle de la ville de Valenciennes feront comprendre facilement comment les conflits purent surgir.

La seigneurie de Mortagne, à cheval sur l’Escaut et sur la Scarpe, relevait de trois pays et de trois diocèses[7]. La rive gauche de la Scarpe se trouvait dans cette région en Tournaisis et ressortissait au diocèse de Tournai ; la rive droite de l’Escaut était dans le Hainaut et le diocèse de Cambrai, et entre les deux cours d’eau se glissait l’Ostrevant qui relevait du diocèse d’Arras. Les différentes parties de cette petite seigneurie se trouvaient donc en Hainaut, en Ostrevant et en Tournaisis, par conséquent dans l’Empire et dans le royaume de France.

La situation de Valenciennes était analogue. Traversée par l’Escaut, une partie de la ville était en France et l’autre partie dans l’Empire. D’après Henri d’Outreman[8], le château et la plus grande partie de Valenciennes dépendaient de l’Empire, tandis que tout ce qui était au delà de l’Escaut relevait du roi de France et était en Ostrevant ; ce qui concorde avec le mémoire du xive siècle, d’après lequel l’Ostrevant s’étendait dans Valenciennes jusqu’à l’Escaut et au pont Noirron. Or, les Valenciennois, qui, en 1292, se plaignaient du comte de Hainaut, l’ayant vu prêter hommage au roi de France pour l’Ostrevant, prétendaient que toute la ville était en Ostrevant et devait ainsi se trouver en France[9].

Jusqu’à Philippe le Bel, il ne semble pas que des difficultés aient surgi entre les rois de France et l’Empire ou les vassaux de l’Empire au sujet de l’Ostrevant ; mais sous ce prince, des contestations s’élevèrent avec le comte de Hainaut à propos des limites de l’Ostrevant et des droits du roi en ce pays[10].

Avant les dernières années du xiiie siècle, l’Ostrevant appartenait au comte de Flandre ; Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre, morte le 10 février 1280 (n. st.), ayant assuré le Hainaut à son fils aîné, Jean d’Avesnes, mort avant sa mère le 24 décembre 1256, ce fut Jean II d’Avesnes, petit-fils de Marguerite, qui, à la mort de cette dernière, entra en possession du comté de Hainaut et de l’Ostrevant, sa dépendance, mais au moins pour une grande partie sous la suzeraineté du roi de France. En 1290, le 16 septembre, à la maison royale de La Feuillie, dans la forêt de Lyons, Jean II d’Avesnes rendit hommage à Philippe le Bel pour cette terre[11]. Cet hommage était l’hommage lige et le comte de Hainaut s’engageait à servir le roi avec cinq chevaliers. Il était bien spécifié, en outre, qu’une enquête devait être faite pour rechercher en Ostrevant les parties qui ne seraient pas dans le royaume, l’hommage ne devant pas alors s’étendre à ces parties. En conséquence, le 18 août 1291[12] Philippe le Bel recommanda au bailli de Vermandois et à ses autres officiers de ne pas troubler le comte de Hainaut dans son pays d’Ostrevant par des innovations ; mais il se réservait néanmoins le droit de souveraineté et la garde des quatre abbayes qui y étaient situées.

À la suite de démêlés que Jean d’Avesnes eut en 1292 avec les habitants de Valenciennes[13], ceux-ci offrirent à Philippe le Bel de se donner à lui et lui adressèrent un mémoire pour prouver que leur ville était française[14]. Le roi de France ayant envoyé, sous les ordres de Charles de Valois, une armée pour soutenir la ville, Jean d’Avesnes, abandonné par l’empereur auquel il avait eu recours, vint à Saint-Quentin demander merci, « un fil de soie entour son col en guise de hart ». Il fut ensuite condamné, par arrêt de la cour rendu la même année, entre autres peines, à faire jurer aux châtelains et aux grands hommes de Hainaut de l’abandonner et de prêter aide au roi de France, si lui, le comte, venait à lui désobéir en la terre de l’Ostrevant qu’il tient du roi de France[15].

À la suite des hostilités de 1292, Philippe le Bel ne chercha pas néanmoins à confisquer à son profit les droits que le comte de Hainaut pouvait avoir sur l’Ostrevant ou à jeter son dévolu sur cette province. En effet, le 11 octobre 1293[16] il ordonna au bailli de Vermandois de laisser jouir le comte de Hainaut de sa terre et baronnie d’Ostrevant sur le même pied que les autres barons du royaume, et voulut que les coutumes observées dans cette terre avant la prestation de l’hommage y fussent conservées. Les sergents ne devaient y exercer la justice et y faire des exploits que dans les cas concernant la supériorité du roi. Si la question des droits du comte, des coutumes du pays et de la juridiction royale était ainsi réglée, celle des limites de l’Ostrevant restait toujours en suspens. Nous verrons même qu’elle revint bien souvent sur le tapis au cours du xive siècle et que les deux parties ne parvinrent guère à s’entendre à ce sujet[17].

Le 12 juin 1297[18], Philippe le Bel déclara que son intention n’était pas que l’hommage fait par Jean d’Avesnes, comte de Hainaut, pour l’Ostrevant, s’étendît aux choses qui étaient hors des limites du royaume, et consentit en même temps à ce que quatre commissaires fussent nommés, deux de chaque côté, pour déterminer les parties de cette terre qui dépendaient de l’Empire et celles qui dépendaient du royaume. Au 14 mars 1300 (n. st.), cette enquête se poursuivait encore[19], et, dans la suite, cette nomination de commissaires pour rechercher ce qui pouvait être du royaume se renouvela toutes les fois que le comte de Hainaut rendit hommage. Il est bien probable qu’à la fin ils ne devaient être chargés que d’une simple constatation[20].

Il ne semble pas cependant qu’il dut en être ainsi des enquêtes commencées en 1331[21] par Pierre de Cugnières et l’évêque d’Arras, et qui furent continuées en 1337 par les mêmes personnages[22]. On voit, d’après les requêtes présentées au roi par le comte de Hainaut en 1333 et en 1334[23], qu’aucune solution n’avait encore été apportée à la question de l’Ostrevant, car, d’après la requête de 1334, « l’entencion dudit conte est que le Roy mette bon et brief remede ès demandes que fait ledit conte de l’Ostrevant et des autres lieux, dont debat est entre le Roy et ledit conte ». Au 17 novembre 1337, après avoir reçu l’hommage de Guillaume II, comte de Hainaut, successeur de Guillaume Ier, mort le 7 juin précédent, Philippe de Valois chargea encore l’évêque d’Arras et Pierre de Cugnières de rechercher avec les délégués du comte les parties de l’Ostrevant qui dépendaient soit du royaume de France, soit de l’Empire. Ce sont sans doute les résultats de cette enquête qui sont consignés dans le mémoire que nous publions[24].

Ce mémoire, en effet, ne put être rédigé que sous le tègne de Philippe de Valois, puisqu’on fait allusion à Louis X, à Philippe V, à Charles IV et que l’on parle de la femme du comte de Hainaut, sœur du roy. Or, on ne peut désigner ainsi que Jeanne de Valois, épousée en 1305 par Guillaume Ier, dit le Bon. On dit également en parlant de ce comte : qui mors est derrains ; nous trouvons dans ces termes la preuve que ce mémoire fut rédigé peu après le 7 juin 1337, date de la mort de Guillaume Ier. Comme l’évêque d’Arras et Pierre de Cugnières furent chargés de faire leur enquête au sujet des limites de l’Ostrevant le 17 novembre 1337, on pourra donc dater ce mémoire, soit du dernier mois de cette année, soit, plus vraisemblablement, du courant de 1338.

À la suite de ce mémoire, Philippe de Valois dut sans doute prendre possession des lieux qui étaient contestés et occuper des villes sur lesquelles le comte de Hainaut prétendait avoit des droits ; c’est ce dont ce dernier l’accuse nettement dans le défi qu’il lui lança le 2 avril 1340 (n. st.)[25], après s’être rangé du côté d’Édouard III, roi d’Angleterre. Il reproche à Philippe VI de lui avoir fait « moult de grievetés en occupant et usurpant les metes et les parties de se conté de Haynnaut en pluseurs lieus en Ostrevant, à Saint Amans en Peble et vers les marches de ses castellenies d’Athe et de Leuse[26] ». Le comte de Hainaut ne combattit pas cependant longtemps aux côtés des ennemis de la France, car après les trêves d’Esplechin, conclues le 25 septembre 1340, il se retira et ne porta plus les armes contre notre pays.

Quelles qu’aient été les dispositions prises à la suite de l’enquête faite par l’évêque d’Arras et par Pierre de Cugnières, les comtes de Hainaut continuèrent pendant le reste du xive siècle à prêter hommage lige au roi de France pour l’Ostrevant. Il fut toujours également bien spécifié que cet hommage était seulement pour les terres situées hors de l’Empire, et que deux commissaires seraient nommés par chacune des parties pour faire une enquête, afin de savoir ce qui était du royaume et ce qui n’en était pas[27]. E, 1427, l’Ostrevant suivit le sort du Hainaut et passa aux pics de Bourgogne, puis à la maison d’Autriche. Pendant plus de deux siècles, il fut ainsi détaché de la France, et c’est seulement après le traité de Nimègue, en 1678, qu’il revint à notre pays avec une partie de la Flandre.

Jules Viard.


OSTREVANT.


Memoires sur le comté d’Ostrevent
et des droicts du Roi sur iceluy
.

[28]Du temps du roy Philippe le Bel, plusieurs questions murent entre le comte de Haynaut, d’une part, et les[29] eglises et autres gens de Ostrevant pour cause de l’Ostrevant. Et ainçois que le Roy voulsist les causes mettre en procès, il fit faire enqueste[30] pour sçavoir d’où et le Ostrevant venoir, et combien il duroit. Et sceut-on par chartes et chroniques[31] d’eglises que li Ostrevant fu jadis de la comté d’Artois au temps que li comtes d’Artois estoient comtes d’Artois et de Flandres. Trouve-on chartes[32] en plusieurs eglises seellées[33] de l’anel du roy Charles le Chauve gisant emmy le cuer de Sainct Denys. Cils Charles fu roys de France et emperieres de Rome  ; et tout ce que il donoit[34] en Haynau et en l’empire d’Allemagne, il selloit de son grand seel ; et ce que il[35] confermoit au royume de France, il selloit de son annel[36] ; ainsi declaircisoit que li Ostrevant . estoit du royaume de France. Et ou temps d’adonc, Haynau estoit nommé Loeraine ; et appert par une chronique qui dist : Castrum Valencianas, situm in marcha Franciae et Lothoringiae. Et[37] une autre chronique en roman dist que li cuens Philipes de Flandres[38] assist li chastel de Valencienes ; li emperieres Henrys d’Alemagne[39] manda au roy de France qu’il venist aydier à lever le siege où il avoit part ; et se il vouloit venir, li emperieres venroit à soulas[40] pour delivrer la part de sa ville. D’accord furent, et assemblerent au lieu en leurs personnes. Li comtes de Flandres, quand il sceut leur venue, se partit sans conroi, et ils entrerent enx la ville de Valencienes, chacun à soulas[41] ; li roy de France deça l’Escaut, et li Empereres par delà, et compaignerent li uns l’autre, par un jour ou par deux, reconcilierent leurs gens et puis se partirent.

Item, on treuve par l’information susdite que li païs d’Ostrevant a viii lieuees de long et v au plus de large, et est tout cils païs enclos d’yaux[42] ; et commence l’iau qui l’enclot [vers] Arras et va à Biares Saint Wast[43], et de là se part en deux à Douay, et va dehors Lalaim[44] et clot Anchin[45] et va à Marchiennes, à Saint Amant[46] et chiet à Antoing[47] en l’Escaut. Li autres bras va es viviers de l’Escluse[48], à Arleus, à Bouchaim[49] et chiet en l’Escaut et va à Valenchiennes et passe au pont Noirron[50], et de si là va Ostrevans ; et aussy fait l’eveschié d’Arras. Ainsy cil païs est tout enclos d’eaux et est du royaume ; et y a une chronique qui dist : a fonte[51] Scaldi usque ad mare Flandriae dividit regnum Franciae et Lothoringiae.

Item, on treuve[52] en l’enqueste que trois comtes marchisoient en l’Ostrevant. Li uns estoit li contes de Flandres, qui Douay tenoit, dont on veut dire que partie de Douay estoit en Ostrevant, et Marquette[53], Oscons[54], Fenains[55], or sont maintenant dessous li roys de France. Li autre cuens fu d’Artois ; sils tient Sailly en Ostrevant[56], Reebiere[57], Noyelle[58], Lambres[59] et autres. Li tiers cuens est cils de Haynault ; cils tient Waisiers[60] et tout le païs de ci au pont Noyroul à Valenciennes, excepté Anchyn, Ambrecicourt[61] et Pescquencourt[62] qui furent jadis des fiez le comte Ansel de Ribemont, qui l’eglise d’Anchyn fonda. Et quand li roy Philippes li Biaux eust oy ceste information, il oy les parties en leurs faits et cy après dit.

Premiers, li abbez de Hanon[63] plaida grant[64] temps en Parlement contre le comte Jean de Haynaut, et finalement, par les privileges que il avoit du roy de France qui fondés li avoit, il out jugement pour luy, et demoura l’eglise en l’especial garde du Roy, et y out grand temps gardiens de par le Roy. Auquel gardiens et à plusieurs sergens li cuens de Haynaut firent plusieurs desobeissances, et tant que li roy Philippe envoia monseigneur de Valois, son frere, ave gens d’armes pour contraindre ledit comte de mettre en obeissance. Et fu de cy à Saint Quentin, et là vint li comte de Haynaut amender à sa volonté, un fil de soie entour son col en guise de hart.

Item, depuis, li abbé d’Anchin plaida longtemps à Paris contre ledit compte de Haynaut pour la garde de l’eglise, et fu jugé la garde demourer au Roy. Et pour les enfraintures que li comtes de Haynaut avoit fait à l’eglise, il fu jugié à xxM livres tant au Roy comme à la partie, et en tint prison au Louvre.

Item, adonc, mist li Roys en l’eglise pour warder, Huon de Lesdaing[65], escuyer ; et depuis que les guerres commencerent, un chevalier nommé le seigneur de Lieramnon[66] ; et depuis, un sergent d’armes, Guillaume de Noyers. Et en ce temps devant, et depuis grant pieces, le bailly de Vermendois et le prevost de Saint Quentin usoient en tout Ostrevant en cas de ressort, et en droit domaine de Anchin et de Hanon, et y firent plusiuers exploicts, dont aucuns ensuivent.

Premier, messire Symon de Lalaing, peres au seigneur qui à present y est, fu soubsçoné d’avoir occis le seigneur d’Ynmer ( ?), son oncle ; et madame de Haynaut, mere à monseigneur de Beaumont[67] qui ores est, le voult pour ce faire pendre. Il s’alla pour ce fait mettre à loy à Bouchaing en Ostrevant, avec luy deux sergeans du Roy pour veoir le droit que on li feroit et pour commander qu’à loy on le receust. Sur ce, on l’em voult mener par les gens de Haynaut hors le royaume ; li sergens du Roy le prenssent en plain plaids à Bouchaing et l’emmenerent à Saint Quentin, où il attendit loy et fut purgié du fait.

Item, depuis, le sire de Lalaing eust à faire contre les religieux d’Anchin pour sauls que il plantoit par force en certains lieux, et en vilenerent un moyne qui les esrachoit. Sur ce, li prevost de Saint Quentin y vint par plusieurs fois et eracha les saux, et prit le contens en la main du Roy, et fu le sire de Lalain contraints à amender ce que meffait avoit, et l’amenda.

Item, messire Gerars de Sorel en Vermandois prit à femme la fille du comte de Samnes[68], que puessedi out monseigneur Renier de Choysel ; elle avoit un chastel dit Prouvy[69], fief d’Ostrevant enclavé en Haynaut. Une (sic) oncle à la dame li toloit ce chastel ; sur ce, le sires de Sorel ala plaider à Mons, et par les coustumes du lieu eut jugement contre luy. Il luy fu dit d’aucuns sages : « Vous avés fait folie de plaider de ce chastel, car il se demaine par les coustumes du royaume pour ce que c’est des fiefs d’Ostrevant ». Sur ce, il vint à Paris et amenda au Roy ce que plaidié avoit à Mons des fiefs du royaume, et eut lettres que li procez fu ramenez et renovelez à Bouchainz, tant que li sires de Sorel qui l’avoit perdu à Mons eut jugement à Bouchaing, et encore en joent li enfans de la femme audit chevalier, et avoit tousjours li diz chevalier à ses jours de plaiz des gens du Roy avec luy, car il fut depuis pour ceste cause moult haïs des comte et comtesse de Haynaut.

Item, li abbés de Saint Denys en France a terre à Solemmes[70] enclavée en Haynaut. Là avoit un gardien de par le Roy, lesquels fu hays de ii hommes qui le tuerent et furent bannis du royaume pour ledit fait, à Valenciennes alerent manoir ; mais ce fu par deçà l’Escaut de la partie d’Ostrevant. Fremins de Cocquerel[71], qui estoit lors bailly de Vermandois, prit gent qu’il mena à Valencienes et là prit les deux valets, et emna à Saint Quentin et les feit pendre ; et en telle saizine demoura sans faire amende.

S’ensuit comme li comtes de Hainaut out la garde des eglises d’Ostrevant et comme il a abusé et deceu le Roy.

Premierement, il fu voir que le comte Jean de Hainaut maria ses deux filles : l’une au comte d’Artois Robert[72], et l’autre au connestable Raoul de Neelle[73]. Et quand le Roy assiegea Lille, M CC XCVII, lidits cuens Jeans et Jeans, ses fils, furent à belle compagnie avec le Roy, et au partir de l’ost li dis cuens d’Artois et le conestable firent tant au Roy que il bailla les gardes d’eglises d’Ostrevant au comte de Haynaut ; et ce que il a, il a du Roy. Or feiGnit que ce n’est mie pour ce, ains est de leur droit demaine. Nea[n]moints, il n’a mie grant temps que les lettres du Roy du don que il li fist desdites gardes fu veuee et leue ; dont après l’ost s’en repentirent.

Item, à ce don ne voult oncques obéir li abbés d’Anchyn qui pour le temps estoit, ains disoit que par ses privilèges le Roy ne povoit oster la garde de sa main ; mais oncques n’y poit estre oïs pour le comte d’Artois et conestable, ains en mourut l’abés en la peine.

Item, li cuens de Haynau fet tant depuis, que à Hasnon out un abbé de son accord, frere Jean Biernier[74], lesquel asservi tout l’eglise envers le comte.

S’ensuivent cy-après comment li noble d’Ostrevant alerent plaider à Mons, et l’eglise aussy.

Il est vray que quant la bataille de Courtray eust esté, et li baron de France y furent mors, Lisle et Douay refurent aux Flamens, li comtes de Haynau demoura de l’accord du Roy ; auquel temps li Roys eust moult à faire sur les frontieres. Et adonc, li comte de Haynaut assembla les nobles d’Ostrevant et leur dist : « Vous sçavez le grand servage où vous estes en ce que vous allez plaider à Saint Quentin ; car si vous tuez un vilain, vous perdez corps ; et se vous n’estes tenuz, si perdés vos terres et chastiex. Or[75] vous sçavez que la coustume[76] de Haynaut est que qui tue un vilain, puisqu’il est chevalier ou fils de chevalier dessous XXVI ans, il est quitte pour XXVII blancs ; ce sont XXX tournois. Et avec ce, se nobles ou non forfait le corps en Haynaut, il ne pert ne heritage ne chastel ; et à ces noblesses je vous voudrais tenir. » Si que partant par les prieres[77], les promesses et li aucun doute, touts alerent de petit en petit plaider à Mons. Et en telle maniere le firent les eglises, excepté Anchin qui en a perdu belle franchise.

Or, quant li Roys eust desconfit les Flamens à Mons en Puelle, assés tost après, li comtes de Haynaut, qui mors est derrains[78], prist à femme la fille à Monsieur de Valois, sœur du Roy, qui moult soustint le comte de Haynaut en ses opinions ; car quand li roys Loys, Philippe et Charles contraignoient le comte à entrer en leur hommage de la terre d’Ostrevant, ils faisoient hommage, mais on ne le faisoit mie esclaercir de quoy. Or fest-on un accord du temps du Roy qui est, que quand li comtes de Haynau fit homage, que on bailla auditeurs pour sçavoir la verité ; par longeur la chose s’est delayé, et gens meurent ; et tandis, le comte de Haynaut joist et s’efforce de joir.

Item, li comte de Haynaut, qui mors est, monstra clerement du temps du roy Philipes le Long que li Ostrevant estoit du royaume de France. Car toutefois que le Saint Pere a octroyé les dismes au roy de France, li Roy l’a pris paisiblement en Ostrevant. Et en fu executeur pour le Roy et à son profit messire de Haynaut, qui mors est.

Item, en joy li Roys et depuis, paisiblement, longtemps. Mais avint que Mgr de Haynaut, qui mort est et qui du tout estoit en volonté et vouloit exempter Ostrevant du royaume, manda les prelats, prebstres et clercs, et voult que tous ceux qui desiroient payer en Ostrevant n’en paiassent point et qu’ils appellassent à l’encontre, dont plusieurs apellerent ; speciaument Anchin et Marchiennes n’apellerent neant, ains l’ont tousjours paié et paient encores.

Item, une convocation se fit afin que li Roy deust faire informacion d’où l’Ostrevant venoit. Et Mgr de Haynau, qui dernairement trespassa, fit homage de l’Ostrevant, par si que il demouroit en sa sai[si]ne, de ci à tant que la declaration seroit faite. Et ainsy le Roy est deceuz, et ceux qui sont en age de xl ans sçavent très bien parler des exploits que li comte de Haynau y a fait par les aisines ordonées, dont il s’est enseisinez comme dit est.

(Bibl. nat., ms. fr. 20691, pag. 89 à 95[79].)


Séparateur

    de Hainaut, et d’Albert de Bavière, ainsi que les pièces s’y rapportant, dans Devillers, Cartulaire des comtes de Hainaut, t. I, p. 350, no  218, p. 362, 364, 366 à 370, nos 229 et 230, p. 373, no  233, et nos 237, 139, 255, 256, 264, etc., et t. II, p. 494, no  709, p. 511, no  717.

  1. Longnon, Atlas historique de la France, texte explicatif des planches, p. 72.
  2. Longnon, Atlas historique de la France, pl. VIII. C’est ce que l’on s’efforce de prouver à l’aide d’arguments diplomatiques dans le mémoire que nous publions. Voir aussi sur l’Ostrevant : le comte de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, et sur la composition de l’archidiaconé d’Ostrevant, ibid., Introduction, p. xxxiv. Le Glay, Documents pour servir à l’histoire du comté d’Ostrevant, dans : Mémoires de la Société nationale des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille, 1851, p. 531 et suiv. Ce travail a été reproduit par le même auteur dans es Nouveaux analectes ou documents pour servir à l’histoire des faits, des mœurs et de la littérature… Paris, Techener, 1852, in-8o.
  3. Et non à Antoing, comme le dit le mémoire.
  4. Étaing, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. de Vitry-en-Artois.
  5. Le souvenir de l’Ostrevant a subsisté et subsiste encore dans les surnoms de plusieurs communes des départements du Nord et du Pas-de-Calais. On peut relever dans le Dictionnaire des postes : Sailly en Ostrevant, Marcq en Ostrevant, Montigny en ostrevant, et y ajouter, d’après Cassini : Marquette en Ostrevant, Masny en Ostrevant et Erre en Ostrevant.
  6. L’Ostrevant confinait au Cambrésis par le sud, à la Flandre par le nord, au Hainaut par l’est, à l’Artois par l’ouest (Le Glay, op. cit., p. 533).
  7. A. D’Herbomez, Un épisode du règne de Philippe le Bel : l’annexion de Mortagne à la France en 1314, dans Revue des Questions historiques, t. LIII, p. 27.
  8. Histoire de la ville et comté de Valentiennes, 1639, in-fol. p. 105.
  9. A. d’Herbomez, op. cit., p. 32.
  10. À la même époque, on peut signaler de semblables conflits, à propos des frontières, dans l’Argonne et dans le val d’Aran. Voir Julien Havet : la Frontière d’Empire dans l’Argonne, enquête faite par ordre de Rodolphe de Habsbourg à Verdun, en mai 1288, dans Bibl. Éc. des chartes, t. XLII (1881), p. 383. Cf. H. Stein et L. Le Grand, la Frontière d’Argonne (843-1659). Procès de Claude de La Vallée (1535-1561). Paris, Picard, 1905. Philippe Lauer, Une enquête au sujet de la frontière française dans le val d’Aran sous Philippe le Bel, dans : Comité des travaux historiques et scientifiques. Bulletin de la section de géographie, t. XXXV (1920), p. 17-28. Ces entreprises justifient bien ce que dit Wauters des vues ambitieuses de ce roi : « Philippe le Bel et ses conseillers étaient bien décidés à ne rien négliger pour maintenir ou étendre les droits et la prépondérance de la monarchie française. Ainsi qu’on la parfaitement établi, ils aspiraient à donner à la France les limites du Rhin et même à doter de la dignité impériale la race de Hugues Capet. » (le Hainaut pendant la guerre du comte Jean d’Avesnes contre la ville de Valenciennes (1290-1297), p. 16 et 17 ; extrait du t. II, no 6, 4e série des Bulletins de la Commission royale d’histoire de Belgique). Cf. Boutaric, la France sous Philippe le Bel, p. 410 et suiv.
  11. Arch. nat., JJ 16, fol. 7 vo, no 11, et JJ 34, no 51. Cf. Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 30, et Martène et Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. I, col. 1234.
  12. Martène et Durand, op. cit., col. 1243.
  13. Voir Wauters, le Hainaut pendant la guerre du comte Jean d’Avesnes contre la ville de Valenciennes.
  14. Arch. nat., JJ 22. Cf. Bonamy, Notice historique du registre XXII du Trésor des chartes, dans Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XXXVII (1774), p. 443. Boutaric, la France sous Philippe le Bel, p. 384-387. Wauters, Table chronologique des diplômes imprimés concernant l’histoire de la Belgique, t. VI, Introduction, pag. iv-vi. Le 7 août 1292, le prévôt, les jurés, les échevins et la commune de Valenciennes, après avoir déclaré que cette ville était en grande partie située dans l’Ostrevant, promirent au roi de ne pas se retirer de sa souveraineté (A. Lacroix, Guerre de Jean d’Avesnes contre la ville de Valenciennes (1290-1297), p. 26).
  15. Comte Beugnot, les Olim, t. II, p. 346, no xxxi. Dans les mois d’avril et mai 1340, à la suite du défi porté à Philippe de Valois par le comte de Hainaut, un bon nombre de seigneurs renvoyèrent leur hommage à ce dernier (Kervyn de Lettenhove, Œuvres de Froissart, t. XVIII, p. 140-144, no xxxvi.
  16. Martène et Durand, op. cit., col. 1256.
  17. « Durant tout le moyen âge, on ne put parvenir à décider si le comté d’Ostrevant relevait de l’Empire ou bien de la France » (Le Glay, op. cit., p. 531).
  18. Martène et Durand, op. cit., col. 1292.
  19. L. Devillers, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, t. III, p. 788.
  20. Ainsi, au 30 décembre 1307, après que Guillaume Ier, comte de Hainaut, eut rendu hommage, Guillaume, évêque de Bayeux, et Robert, comte de Boulogne, furent chargés par Philippe le Bel de cette enquête (Devillers, op. cit., t. III, p. 578, et Arch. nat., JJ 42A, no 12). On relève encore de ces nominations de commissaires au 3 décembre 1314 par Louis, roi des Romains (Devillers, op. cit., t. III, p. 46), au 26 octobre et au 20 décembre 1315 par Louis| X (Ibid, p. 793 et p. 56), au 16 mai 1317 par Philippe le Long (Ibid., p. 77), au 19 mars 1319 (Ibid., p. 83), au 13 février et au 24 avril 1318 (Ibid., p. 188 et 191), au 23 décembre 1331 (Ibid., p. 264), au 17 novembre 1337 (op. cit., t. I, p. 9 à 11), au 3 juin 1353 (Arch. nat., JJ 88, no 624, et J 794, no 10 ; Devillers, op. cit., t. I, p. 364), au 7 février 1366 (Arch. nat., J 794, no 14), au 6 décembre 1391 (Devillers, op. cit., t. II, p. 511), etc.
  21. Devillers, op. cit., t. III, p. 262 et 264.
  22. Devillers, op. cit., t. I, p. 9, 10. L’evêque d’Arras était en 1331 André Ghini et, en 1337, Jean Mandevilain.
  23. Jassemin, les Papiers de Mile de Noyers, p. 35 et 40 ; extrait du Bulletin philologique et historique [jusqu’en 1715] (1918), p. 208 et 211.
  24. Le document publié par Le Glay dans les Mémoires de la Société des sciences de Lille (1851), p. 537, intitulé : Informations que Ostrevant est et estre doit del Empire, et qu’il attribue à Godefroi de Bavai, abbé de Vicogne, conseiller du comte de Hainaut, mort en 1344, semble être la contre-partie de celui que nous publions. Il fut fait sous Philippe de Valois pour répondre aux allégations des habitants de Valenciennes et de l’abbé de Hasnon affirmant « que li Ostrevant et Valencheinnes, au moins dusques al Escaut, estoit dou royaume de France pour chou c’on troeve es cronikes de Flandres que li Escaut, dou lieu où il sourt dusques en la mer, desoivre l’Empire et le conté de Flandres qui est dou royaume, et li Ostrevant siet entre l’Escaut et l’Escarp vers Flandre, et pour chou doit i estre ly Ostrevant dou royaume, si comme il dient ».
  25. Kervyn de Lettenhove, Œuvres de Froissart, t. XVIII, p. 136, no 35.
  26. Ath, Leuze, Belgique, prov. de Hainaut.
  27. Voir, en 1352, 1353, 1366 et 1391, les hommages de Marguerite, comtesse
  28. Dans le ms. de Rouen, ce mémoire début ainsi : « Il est vray que du temps, etc. »
  29. et plusieurs (Rouen).
  30. enquestre secrette (Rouen).
  31. trouvées ez eglises et par bonnes gens (Rouen).
  32. Et privileges (Rouen).
  33. et confermées (id.).
  34. et confermoit (Rouen).
  35. donnoit et confermoit (id.).
  36. Cette distinction est erronée, car l’expression « signer de l’anneau » (anuli impression esignare), qui remonte à l’antiquité, s’est conservée traditionnellement jusqu’au commencement du xie siècle, bien que les anciens cachets fussent devenus des sceaux et que leurs dimensions excluent toute possibilité que leurs matrices fussent fixées à des bagues. On disait indifféremment : signer ou sceller de l’anneau (Giry, Manuel de diplomatique, p. 632).
  37. Dont au lieu de et (Rouen).
  38. Philippe d’Alsace, comte de Flandre de 1168 à 1191.
  39. Henri VI le Cruel, empereur d’Allemagne de 1190 à 1197.
  40. soulas, compagnie ; ms. de Rouen sonles ; ms. B. N. sois les.
  41. Ms. de Rouen sonles ; ms. B. N. soy les.
  42. C’est ici que s’arrête la copie de Menant.
  43. Biaches-Saint-Vaast, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. de Vitry-en-Artois.
  44. Lalaing, Nord, arr. et cant. de Douai.
  45. Anchin, Nord, arr. de Douai, cant. de Marchiennes, comm. de Pecquencourt.
  46. Saint-Amand-les-Eaux, Nord, arr. de Valenciennes, ch.-l. de cant.
  47. Antoing, Belgique, prov. de Hainaut.
  48. L’Écluse, Nord, ar. de Douai, cant. d’Arleux.
  49. Bouhcain, Nord, arr. de Valenciennes, ch.-l. de cant.
  50. C’est aujourd’hui l’Escaupont (cf. Le Glay, Documents pour servir à l’histoire du comté d’Ostrevant, dans Mémoires de la Société nationale des sciences de Lille, 1851, p. 546, note 1).
  51. Ms. : ad fontem.
  52. Ms. : tienne.
  53. Marquette, Nord, arr. de Valenciennes, cant. de Bouchain.
  54. Oscons, auj. Abscon, Nord, arr. de Valenciennes, cant. de Denain.
  55. Fenain, Nord, arr. de Douai, cant. de Marchiennes.
  56. Sailly-en-Ostrevant, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. de Vitry-en-Artois.
  57. Sans doute pour Brebières, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. de Vitry-en-Artois.
  58. Noyelle-sous-Bellonne, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. de Vitry-en-Artois.
  59. Lambres, Nord, arr. et cant. de Douai.
  60. Waziers, Nord, arr. et cant. de Douai.
  61. Auberchicourt, Nord, arr. et cant. de Douai.
  62. Pecquencourt, Nord, arr. de Douai, cant. de Marchiennes.
  63. Hasnon, Nord, arr. de Valenciennes, cant. de Saint-Amand-les-Eaux.
  64. Ms. : quant.
  65. Lesdain, Nord, arr. de Cambrai, cant. de Marcoing.
  66. Probablement auj. Liéramont, Somme, arr. de Péronne, cant. de Roisel.
  67. Jean de Hainaut, sire de Beaumont, fils de Jean II d’Avesnes, comte de Hainaut, et de Philippe de Luxembourg, l’un des plus valeureux chevaliers du xive siècle ; il mourut à Valenciennes, le 11 mars 1356 (voir sur lui : Kervyn de Lettenhove, Œuvres de Froissart, t. XX, p. 289, et Biographie nationale de Belgique, t. II).
  68. Il faut lire Salmes. Renier III de Choiseul avait en effet épousé Isabelle de Salm, fille de Guillaume, comte de Salme (P. Anselme, Hist. généal., t. IV, p. 831).
  69. Prouvy, Nord, arr. et cant. de Valenciennes.
  70. Solesmes, Nord, arr. de Cambrai, ch.-l. de cant.
  71. Firmin de Coquerel fut bailli de Vermandois de 1308 à 1313 (Henri Waquet, le Bailliage de Vermandois aux XIIIe et XIVe siècles, p. 178). Il rectifie L. Delisle (Recueil des histoires des Gaules et de la France, t. XXIV, 1re partie, p. *75) qui le fait bailli de 1309 à 1315.
  72. Marguerite de Hainaut, fille de Jean II d’Avesnes et de Philippe de Luxembourg, épousa en 1298 Robert II, comte d’Artois, et mourut le 18 octobre 1342.
  73. Isabelle de Hainaut fut la seconde femme de Raoul II de Clermont, seigneur de Nesle, connétable de France.
  74. La Gallia christiana, t. III, c. 404, ne donne aucun abbé de ce nom à cette époque, ni l’abbé Jules Dewez dans son Histoire de l’abbaye de Saint-Pierre d’Hasnon.
  75. Ms. Ou.
  76. En marge, dans le ms. : « dangereuse coustume ».
  77. Ms. peres.
  78. Guillaume Ier, dit le Bon, mort à Valenciennes le 7 juin 1337, avait épousé en 1305 Jeanne de Valois.
  79. Menant, qui dans ses extraits a copié le début seulement de ce mémoire (Bibl. de Rouen, ms. Leber 5870, t. V, fol. 149-150), nous apprend qu’il l’emprunta au Livre rouge de la Chambre des comptes, fol 580. Il se trouvait aussi dans le mémorial H, fol. 44. Cf. Ch.-V. Langlois, Registres perdus des archives de la Chambre des comptes de Paris, p. 348, tiré des Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, t. XL, p. 380.