L’Orient (Leconte de Lisle)

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Derniers Poèmes, Texte établi par (José-Maria de Heredia ; le Vicomte de Guerne), Alphonse Lemerre, éditeurL’Apollonide. La Passion. Les Poètes contemporains. Discours sur Victor Hugo (p. 9).






Vénérable Berceau du monde, où l’Aigle d’or,
Le Soleil, du milieu des Roses éternelles,
Dans l’espace ébloui qui sommeillait encor
Ouvrit sur l’Univers la splendeur de ses ailes !

Fleuves sacrés, forêts, mers aux flots radieux,
Âme ardente des fleurs, neiges des vierges cimes,
Ô très saint Orient, qui conçus tous les Dieux,
Puissant évocateur des visions sublimes !

Vainement, à l’étroit dans ton immensité,
Flagellés du désir de l’Occident mythique,
En des siècles lointains nos pères t’ont quitté ;

Le vivant souvenir de la Patrie antique
Fait toujours, dans notre ombre et nos rêves sans fin,
Resplendir ta lumière à l’horizon divin.