L’Idylle vénitienne/Jeux Innocents
Georges Crès et Cie, Éditeurs, (p. 18-19).
VI
JEUX INNOCENTS
Ce n’est, encore, qu’un flirt ingénu.
Elle est si sage !
Pendant le lunch, à travers le dining-room, nous nous regardons, en souriant, derrière le dos de son mari.
Quelquefois, sans le dire à personne, nous allons rêver ensemble, à San-Giorgio degli Schiavoni, près des Carpaccio qu’elle aime. Alors, je lui baise les mains, je m’agenouille, je l’appelle « Cara mia… Cara purissima mia ! »
Et, le soir, quand elle rentre de la Fenice et me croise dans le hall, elle écarte son manteau jusqu’au bord de son épaule nue, pour que je puisse respirer un peu l’odeur de ses aisselles moites.