Texte établi par Ernest Flammarion,  (Tome I : 1914-1916p. 182-193).


DÉCEMBRE 1915


— Le 1er. L’incorporation de la classe 1917 est votée pour le 5 janvier 1916, sur l’insistance de Gallieni. 200.000 enfants — tous n’ont pas 18 ans — sont envoyés aux armées. Que c’est triste, la lecture de cette séance de la Chambre où on vote cette loi, au son des mots retentissants, « sort de la race, défense nationale, suprêmes ressources, efforts décisifs… ».

— Répétition d’une revue de Rip. Un personnage y fait passer des mots de bon sens : « Le jeune homme malade est aussi respectable que l’homme ayant passé l’âge de se battre… La guerre est une catastrophe organisée… Les femmes auront tant pleuré que les hommes n’oseront plus faire la guerre. » On a applaudi, après une courte stupeur.

— Il y a aussi dans cette revue un couplet contre les lettres anonymes. À ce propos, Tristan me dit qu’il y a, au ministère de la Guerre, un véritable bureau de la Délation nationale, où on dépouille le courrier anonyme dénonçant les « embusqués », et où on utilise ces renseignements.

— Il y a une admirable surveillance de police sur les autos. C’est ainsi qu’on signale au bois de Vincennes la présence d’une dame dans l’auto d’Albert Thomas. Rapport. Enquête. Et ces gens-là se plaignent de manquer d’hommes !

— Gravures de l’Illustration sur l’emprunt. Un vieux couple bourgeois offre ses billets avec un geste pieux. Harpagon s’évade de la Comédie-Française pour aller prendre du fameux 5 0/0. Pénible.

— Des Belges s’embarquent à la gare P.-L.-M.  J’entends deux Flamands dire : « Je ne veux pas monter avec ces sales wallons. » Flamands et Wallons sont Belges. C’est beau, les nationalités !

— Au premier choc, chacun considère la paix actuelle comme une calamité. C’est automatique. Aux sentiments qui expliquent cette haine de la paix, Bouttieaux ajoute une raison : « une paix victorieuse imposerait le désarmement ; une paix bâtarde entraînerait le surarmement ». C’est à voir. En tous cas, nul ne pense aux 2.000 morts par jour sur le front français. (Eh oui ; divisez 700.000, chiffre officiel au 16 septembre 1915, par 365.)

— Le 3. Un décret du ministre de la Guerre nomme Joffre généralissime. Décision imprévue du public. Crozier et d’autres pensent que, dans un moment difficile, le Gouvernement a voulu passer la main et faire, en particulier, de l’expédition d’Orient la chose de Joffre.

D’autres disent qu’ainsi il deviendra plus partisan d’expéditions comme une diversion en Italie contre l’Autriche, avec concours français. Jusqu’ici, le G. Q. G. résisterait à toute demande de matériel pour un contingent qui ne fût pas sur le front français. Désormais, il régnera sur toutes les troupes, ne fussent-elles plus sur ce front.

Enfin, beaucoup sourient en se rappelant que Millerand fut débarqué parce qu’il laissait trop de pouvoir à Joffre. Ses successeurs lui en donnent davantage. D’ailleurs, récemment, devant une commission parlementaire, Galliéni, ministre de la Guerre, a déclaré qu’il n’avait pas d’ordres à donner à Joffre.

J’oubliais ceux qui voient là un bon tour joué par Galliéni à Joffre, en lui mettant sur les bras l’affaire d’Orient, plutôt critique. Ceux-là disent : « C’est la boulette empoisonnée. »

— Le 4. J’insiste sur ma stupeur, mon sentiment de marcher la tête en bas, quand je vois considérer la paix comme « le plus grand des maux ». J’ajoute encore une des raisons que j’entends donner de cette hostilité : « Ce ne serait pas la peine d’avoir fait tant de sacrifices. » Ainsi raisonnait Gribouille : nous avons eu tant de morts qu’il faut les doubler !

— Loti, à l’État-Major Castelnau, écrit à des amis une lettre où il appelle « l’obus libérateur » qui le fera évader de cette tragédie. À côté de cela, il n’échappe pas au besoin commun d’héroïsation, il décrit et redécrit le bois où les shrapnells pleuvent autour de lui, les Allemands le repérant, le ratant, etc.

— Le sergent D… dit que, dans les tranchées, pour narguer les fanfaronnades de journaux, en réaction contre elles, une voix crie : « On les aura ! » et toutes les autres de répondre : « Les pieds gelés ! » ou bien : « Les poux ! »

— Quand les réfugiés belges passèrent, en août 1914, aux environs de Sens, les habitants leur vendaient le verre d’eau deux sous. Admirable élan, etc…

— Des gens craignent que les soldats ne rapportent des tranchées des habitudes de violence. Dame !… On cite ce trait. Un propriétaire infirme, réformé, voit un permissionnaire chasser dans un champ voisin de son domaine. Il le lui reproche, se cite en exemple, lui qui n’a pas touché un fusil depuis 16 mois. Le permissionnaire de lui répliquer : « Eh bien, viens donc avec moi aux tranchées. Tu en toucheras un, de fusil ! » Et fier de son algarade, ce soldat ajoutait : « Ah ! Il ne faut pas croire qu’après on nous mettra dans un sac ! »

— Feuilletons : Les Gars de la Flotte. Après Haine Éternelle, le Petit Parisien publie les « Mémoires de l’Héroïne de Loos ». C’est une jeune fille de 18 ans. Elle a sauvé des blessés anglais et tué cinq Allemands de sa main. Son portrait couvre tous les murs. On lui a décerné la croix de guerre, en pompeuse cérémonie. Singulier mélange de publicité et d’honneurs militaires.

À citer aussi : L’Amour dans les ruines.

— Passant en auto à Chantilly, une dame dit : « C’est là qu’habite le gâteux. » Puis, songeant à une récente nomination : « Pardon ! Le gâtissime ! »

— Le 4, Albert Thomas a fait un discours, après Barrès, au monument de Champigny. Tel est la fatale déformation du pouvoir, que ce socialiste unifié a pris le ton des chauvins, le « jusqu’au bout », l’écrasement du militarisme et de l’impérialisme prussiens, etc., à croire qu’il s’était trompé de papier avec Barrès.

— Je dis à une dame : « Il y a eu hier une épouvantable catastrophe ; 1.500 morts, 1.500 blessés. » Elle s’effare : « ou ça ? » Je réponds : « Sur le front français. » Elle s’apaise.

— Une chose affreuse, c’est de voir que les prochaines générations sont préparées au goût de la guerre. On cultive chez les enfants l’excitation au meurtre. Tous les jouets d’étrennes sont militaires. On voit des caricatures comme celle-ci. Un enfant s’effare à la vue d’un Turco et demande : « Maman, c’est le loup qui a mangé le petit Chaperon Rouge ? » Réponse de la mère : « Non, mon enfant, c’est le bon loup, qui a tué des Boches. » Si, dès l’enfance, le meurtre est ainsi glorifié, comment inspirer l’horreur de la guerre ?

— D… est partisan de la continuation de la guerre, afin d’imposer à l’Allemagne des conditions économiques qui la diminuent plus de 60 ans. Cela dans l’intérêt des générations futures dont il se sent solidaire. Quant aux sacrifices, il prétend qu’ils ne sont guère plus coûteux que ceux qu’exigent la mine, l’usine, l’atelier, la misère. Ma réponse : une nation vigoureuse se relève en moins de 60 ans ; et toute cette diminution, si coûteuse, serait inutile si se réalisent les États-Unis d’Europe avec rapprochement franco-allemand.

— L’horreur qu’on affiche pour la paix détourne d’en examiner les conditions. Une dame me dit : « Et la France envahie ! » Ainsi, elle n’a pas lu que, dans toutes les tentatives de paix offertes, figurait la libération de ces territoires. De trois côtés, ces propositions s’agitent : au Congrès américain, au Reichstag, au Vatican.

— Le 7. Inauguration de l’École Hôtelière. Mme S… évoque la France future, gaie, accueillante, bonne hôtesse. Cette femme oublie dans son discours les millions de familles en deuil. En somme, la dureté stoïque dont s’enorgueillit la population n’est que de l’insensibilité. On ne participe pas. Les mères, les épouses, les amantes vraies, tremblent dans la retraite. Les autres s’en foutent.

— Un médecin racontait que, dans le chaos du terrain d’attaque, dans l’enfer, souvent les hommes, une fois les officiers tombés, ne savent plus où aller. À peine peut-on se guider à la boussole dans cet énorme cataclysme. Mais les patriotes qui l’entendaient et qui ne s’imaginaient pas la réalité d’une bataille actuelle, s’indignèrent : « Où aller ? Mais en avant ! Toujours en avant ! »

— Le 11. Le discours de Bethmann-Holweg surprend ceux qui croyaient vraiment à des propositions de paix allemandes. Il est violent, annexionniste. D’autre part, en France, c’est toujours l’horreur de la paix. On couvre de ridicule et d’injures la tentative de l’industriel américain Ford, qui vient faire en Europe une croisade pacifiste. On se demande comment ces pays qui tournent si furieusement le dos à la paix arriveront à la regarder en face.

Tel petit bourgeois se lamente sur ses angoisses paternelles — son fils aux tranchées — sur ses dernières années de vie amoindries par la diminution de ses revenus. Lui parle-t-on de la paix ? Il réplique violemment : « Oh ! On ne peut pas signer la paix maintenant ! » Qui lui souffle cette réponse ? D’abord son journal qui pense pour lui et qui, sous le joug de la censure, ne peut être que « jusqu’au boutiste ». Puis l’orgueil. Signer la paix équivaudrait à s’avouer vaincu (?) et on espère des lendemains meilleurs.

— Étienne a vu Joffre. Celui-ci prétend ignorer l’histoire de la phrase latine de Castelnau. Il espère que les troupes franco-anglaises pourront tenir à Salonique jusqu’aux diversions russe et italienne.

— Chez le couturier Gallet, il y a des robes de pierreries de 2.700 à 3.500 francs, destinées au gala de l’Opéra du 29 décembre. Et les hommes ont de la boue glacée jusqu’au ventre dans les tranchées…Il paraît d’ailleurs qu’à la matinée de réouverture de l’Opéra, le 8, il y eut un thé sous la coupole, éblouissant de brio, de gaîté, d’entrain.

— Le préfet de la Gironde est avisé de préparer l’hospitalisation de 800 aliénés et tuberculeux renvoyés d’Allemagne où ils étaient prisonniers civils. Quel déchet affreux cela laisse soupçonner !

— Le 14. Dîner avec Ferrero, l’historien italien, gendre de Lombroso. Il concourut à l’entrée en guerre de l’Italie et il s’étonne d’y avoir réussi, dans ce moment francophobe qui suivit les affaires du Carthage et du Manouba (guerre de Tripolitaine).

Il donne ces vues originales : 1o Les Allemands, pour détourner l’Italie de l’Entente, étalaient sous ses yeux les plans de leur prochaine offensive du printemps 1915 contre les Russes. Mais c’était si formidable que les Italiens crurent à du bluff ! S’ils avaient su que c’était la vérité, ils n’auraient pas marché ;

2o Cette guerre est la faillite des armées. On demandait aux armées un maximum d’effet dans un minimum de temps. On leur demandait une victoire qui décidât, en un jour, de la campagne. Or, elles ne répondent plus à ce programme. Elles opposent leurs masses, front à front, avec des flux et des reflux, mais en équilibre, pendant des années. C’est leur condamnation.

— Clemenceau applique à Poincaré, dans un article, les vers de Hugo dans les Châtiments : « Je brandis le fer rouge et sens ta chair fumer… » Il le tutoie ! Que nous voilà loin des jours où, à Bordeaux, ce même Poincaré se plaignait à Viviani que Clemenceau eût critiqué son rôle trop prépondérant au Conseil des ministres. « Car, ajoutait-il alors, la personne du président est intangible. »

— Le doux et charmant Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin, écrit un conte où une mère fait tuer d’un coup de fusil son mari par son petit garçon, le père par le fils, parce que le père faisait des signaux suspects…

— Séverine raconte que l’auteur dramatique Henry Bataille eut son château envahi par les Allemands. Ils le respectèrent. Puis les Français y installèrent une ambulance et firent du feu avec un mobilier Louis XVI. Bataille réclama. Un gradé l’accusa de vouloir se faire payer des meubles qui n’existaient pas.

— Séverine dit qu’un député devait parler, dans une réunion socialiste, à Paris, sur la vie chère. 3.000 auditeurs lui crièrent de parler de la paix.

— Guist’hau raconte qu’à Lyon le conseil municipal voulait émettre un vœu en faveur de la paix. Le maire s’y opposa. La majorité des convives devant qui parle Guist’hau tombe d’accord qu’il faut « boucler ces gens-là ». C’est-à-dire les partisans de la paix.

— Beaucoup de personnes réclament le général Lyautey au ministère de la Guerre.

— Anecdote en profondeur. Deux territoriaux bretons conduisent une troupe de prisonniers allemands à l’arrière. Un colonel demande à ces deux hommes où ils emmènent leurs prisonniers. Pas de réponse. Le colonel récidive, sans résultat. Alors, un des prisonniers s’avance et, dans le plus pur français : « Excusez-les, mon colonel. Ce sont des bretons. Ils ne parlent pas le français. »

La Liberté signale que l’Autriche cesse de publier des listes de morts. Elle en infère le grand nombre de ces morts. Mais que dire de la France, qui n’a jamais publié de ces listes ?

— Pour montrer le succès de l’emprunt qui a donné 14 milliards, les journaux font remarquer qu’il ne s’est écoulé qu’un milliard de minutes depuis Jésus-Christ.

— J’évoque l’affaire Dreyfus avec l’avocat G. Béret. Je m’aperçois que nous vivons dans une atmosphère cent fois plus oppressante qu’à cette époque. On pouvait alors discuter avec ses adversaires, on pouvait imprimer des idées. Aujourd’hui on est bâillonné, poings liés, du moment qu’on ne pense pas comme les dirigeants. Il y a des mots qu’on ne peut pas prononcer, des faits dont on ne peut pas raisonner. On ne peut rien dire de défavorable. On ne peut pas dire que la guerre est une chose horrible. On ne peut pas demander les conditions de la paix victorieuse. C’est de l’hallucination, de la démence. Jamais dogme plus écrasant ne s’est appesanti sur les consciences.

— Painlevé dit que c’est une lutte de souffrance et que la victoire sera à celui qui résistera le plus longtemps à cette souffrance.

— Des permissionnaires prennent d’assaut le tramway, montent en surcharge en disant : « Les soldats ont tous les droits. » C’est une phrase qu’on entend aussi dans les hôpitaux. Il est possible qu’on l’entende après la guerre.

— On me dit que la boue est telle dans les tranchées, que des hommes s’y enlisent, s’y noient. Et être là, impuissant, mains liées, bouche bâillonnée !

— Le 25. Le pacifiste Ford est raillé sans pitié, sans bornes, par les caricatures anglaises. Oh ! Les Anglais seront les derniers contre la paix, les derniers pour la guerre.

— Il s’est créé plusieurs Ligues contre les « embusqués ». Elles se donnent ouvertement pour but de les dénoncer. L’une s’appelle la Tête de Loup. L’autre est fondée par la réactionnaire Liberté.

— Gustave Hervé était surtout connu avant la guerre comme pacifiste et révolutionnaire, et pour avoir dit qu’il fallait planter le drapeau napoléonien dans le fumier. Devenu le plus ardent des patriotes, il voit tous les bourgeois déguster sa prose dans son journal la Guerre Sociale. Il annonce qu’à partir du 1er janvier il appellera ce journal la Victoire. Le Docteur R… écrit qu’il aurait dû l’appeler le Drapeau.

— Séverine dit qu’un groupement socialiste de Lyon a voté à la quasi unanimité la rentrée en relations avec les socialistes allemands minoritaires qui sont pour la paix.

— Le 28. Le Congrès socialiste s’est réuni à Paris. Trois membres du Gouvernement y figuraient. On n’a su que peu à peu ce qui s’était passé. Le député Longuet a groupé un certain nombre de voix autour de la proposition d’entrer en relation avec les minoritaires allemands. Les socialistes de gouvernement s’y opposèrent. « La force des armes doit décider », a déclaré Sembat. Et un autre : « Puisque nous avons des munitions, il faut les user. » Hervé a levé le drapeau de la Victoire. Bref, le bloc socialiste est en deux morceaux. Il semble qu’on ait reproché à Sembat, Guesde et Thomas de n’avoir pas apporté l’esprit révolutionnaire dans le Gouvernement, de s’être assoupis ou assouplis.

Mme X… déclare qu’elle a dû s’endurcir pour tenir et que, à l’hôpital, si elle cueille sans broncher la jambe qu’on coupe à un soldat, c’est par patriotisme.

— Le 28. Galliéni a parlé au Sénat sur l’incorporation de la classe 1917. Il a déclaré que quiconque prononçait le mot de paix était un mauvais citoyen et qu’aujourd’hui la France voulait la guerre. Affichage. Le Sénat est galvanisé.

— Le directeur du Matin reprend une de ses légendes favorites, Jaurès touchant des millions de l’Allemagne. C’est une des faces de la demi-folie de cet homme. Et le contraste était douloureux, entre ces paroles prononcées dans un décor opulent et ce fait : la fille de Jaurès envoyant cent sous par mois à son frère soldat, sur les 150 francs que lui fait une œuvre d’assistance.

— J’y insiste : le drame se noue entre la bourgeoisie qui veut prolonger la guerre par orgueil et par crainte de l’après-guerre, et la minorité socialiste qui veut la fin de cette boucherie.

— Un marchand de manteaux exploite en réclame l’hostilité créée contre la mission Ford, disant que ses conférences pacifistes ont provoqué un tel froid qu’il importe de se couvrir chaudement.

— Quel mystère… Pourquoi n’a-t-on pas fait plus pour les régions envahies, pour rester en contact, leur envoyer des avions porteurs de nouvelles, etc. ?

— Le 30. Déjeuner avec Besnard, sous-secrétaire à l’Aviation. Il est vivement attaqué, pour diverses raisons. Certains de ses détracteurs sont intéressés. Les autres (Clemenceau) visent en lui le lieutenant de Poincaré. Il voulait travailler et ne pas répondre, mais il en a assez. Il avait pris comme chef de Cabinet un ingénieur des Manufactures de l’État, qui avait fait beaucoup de mécontents. Bunau-Varilla s’étonne un jour devant Briand que la place fût tenue par un ingénieur des Tabacs : « Bah ! dit Briand, comme les dirigeables ont la forme d’un cigare, il saura les reconnaître ! »

— Ce même Besnard dit que Barrès est très pessimiste et qu’il y a une forte ironie dans le fait qu’il est condamné à chanter victoire tous les matins dans l’Écho de Paris.

— Le 31. Sur le referendum possible des Alsaciens-Lorrains, l’industriel L… me dit que 75 0/0 des votes iraient à la France, les Allemands étant écartés du vote. Il ajoute qu’il existe un comité vosgien français qui est opposé au retour à la France, parce que l’industrie textile d’Alsace ferait passer au second plan celle de nos départements-frontières actuels…