L’Encyclopédie/1re édition/WALDECK

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WALDECK, (Géog. mod.) comté d’Allemagne, dans la Westphalie, entre l’évêché de Paderborn, le duché de Westphalie, la seigneurie d’Itter, & le landgraviat de Hesse. Waldeck, bourg, est le chef-lieu sur la riviere de Steinbach, avec un château. Long. de ce bourg, 26. 24. lat. 51. 10.

Martinius (Matthias) célebre philologue & sage théologien allemand du xvij. siecle, naquit l’an 1572 à Freienhagen dans le comté de Waldeck, & mourut en 1630 âgé de cinquante-huit ans. Il a fait un grand nombre d’ouvrages, dont vous trouverez le catalogue dans les mémoires du pere Niceron, tom. 36. pag. 238-243. mais le seul qui soit à-présent recherché, est son Lexicon philologicum præcipuè etymologicum, &c. Bremæ 1623. in-fol. Francof. 1655. in-fol. Utrecht 1697. in-fol. 2 vol. Amsterdam 1701. in-fol. 2 vol. avec une préface de M. le Clerc, qui a été ajoutée à l’édition de 1697, pour faire croire que c’étoit une édition nouvelle.

Les autres ouvrages de Martinius sont purement théologiques, & l’auteur s’y montre universaliste. Il assista en 1618 au synode de Dordrecht, où il fut maltraité par Gomarus & Sibrand Lubbertus.

« Je crois à-présent, disoit-il (en parlant du synode), ce que dit Grégoire de Nazianze, qu’il n’avoit jamais vu aucun concile qui eût eu un heureux succès, & qui n’eût augmenté le mal au lieu de le diminuer : je déclare donc avec ce pere, continuoit-il, que je ne mettrai plus le pié dans aucun synode ; celui-ci en particulier n’étoit qu’une comédie dans laquelle les politiques jouoient le principal rôle, & les états se moquoient des députés de tous les pays étrangers ».

Il avoit une si grande aversion pour les opinions rigides, qu’il ne pouvoit s’empêcher de dire : « j’aimerois mieux être pélagien, que d’embrasser la doctrine de Beze ou de Piscator ». Enfin, on peut recueillir de toute sa conduite & de ses écrits, que c’étoit un homme sage & pacifique, qui sans s’arrêter aux questions inutiles de la théologie, se bornoit à l’essentiel du christianisme. Au reste, on a remarqué qu’à l’exemple de Caton, de Cujas & de Blondel, il travailloit couché par terre, ayant autour de lui les livres qui lui étoient nécessaires ; mais la meilleure méthode est de travailler debout, ayant devant & derriere soi, avec un espace convenable, un grand pupitre continué, pour y placer tous les livres dont on a besoin. (D. J.)