L’Encyclopédie/1re édition/VOLUBILIS

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VOLUBILIS ou grand Liseron, (Jatdinage.) les tiges de cette plante vivace sont longues & foibles ; elles cherchent à s’entortiller autour des plantes voisines. Le long de ces tiges sont des feuilles presque rondes, d’où sortent des pédicules avec des fleurs blanches à une seule feuille en forme de cloches. Cette fleur vient en automne ; sitôt qu’elle est passée il paroît un fruit cylindrique rempli de semences quarrées qui en multiplient l’espece.

Il y a un liseron appellé convolvulus, qui est de trois couleurs, jaune, bleu & blanc, & le petit liseron, dont les fleurs sont purpurines.

Cette plante vient souvent dans les haies ; elle se seme aussi sur couche & craint peu le froid. On la soutient avec des baguettes.

Volubilis, (Géog. anc.) ville de la Mauritanie tangitane, selon Pomponius Mela, l. III. c. x. & Ptolomée, l. IV. c. j. qui écrit Volobilis. Elle est marquée dans l’itinéraire d’Antonin, entre Tocolosida & Aquæ Dacicæ, à trois milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. C’étoit une colonie romaine. Pline, l. V. c. j. qui l’appelle Volubile oppidum la met à 35 milles de Banaza, & à une pareille distance de chacune des deux mers, ce qui est impossible ; car une place à 35 milles de Banaza (qui étoit à 94 milles de Tingis), ne pouvoit être à 35 milles de chacune des deux mers.

Le pere Hardouin, qui ne s’est pas apperçu de ce mécompte, a conclu que le gros des géographes avoit tort de prendre la ville de Fez pour l’ancienne Volubilis, parce que Fez est à plus de 120 milles de l’Océan & de la mer Méditerranée. Mais s’il eût fait attention que l’itinéraire d’Antonin marque Volubilis Colonia à 145 milles de Tingis, vers le midi oriental de cette ville, dans les terres, & par conséquent à une égale distance des deux mers, il eût aisément compris que cette ville pouvoit fort bien être la même que Fez. (D. J.)