L’Encyclopédie/1re édition/VELABRE

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VELABRE, s. m. (Topogr. de Rome.) velabrum ; le vélabre étoit un lieu de Rome, proche le quartier des Toscans. Il étoit séparé en deux par le marché aux poissons, & tout garni de boutiques, surtout de vendeurs d’huile.

Velabrum pour vehiculabrum, lieu où l’on passe en voiture, velabrum dicitur à vehendo. La raison en est que le vélabre étant un lieu fort bas au pié du mont Aventin, il se trouvoit innondé toutes les fois que le Tibre se débordoit, & alors on avoit besoin de voitures pour y passer.

Ceux qui tirent ce nom de velum, voile, ne prennent pas garde, dit le P. Sanadon, que le velabre s’appelloit ainsi, long-tems avant que Quintus Catulus se fût avisé de le faire couvrir de toiles. Tarquin, cinquieme roi de Rome, remédia aux inondations que souffroit le vélabre, par ces prodigieux conduits souterrains & bien voutés, où l’eau du fleuve se retiroit dans les débordemens, & dont Pline admiroit encore la beauté & la fermeté 800 ans après. Agrippa y fit aussi d’autres ouvrages. (D. J.)