L’Encyclopédie/1re édition/VÉNIEL, péché

VÉNIEL, péché, (Théolog.) les théologiens catholiques définissent le péché véniel, un péché qui affoiblit en nous la grace sanctifiante, quoiqu’il ne nous l’ôte pas, telle qu’une legere impatience, un murmure, un doute involontaire contre la foi, &c.

La confession des péchés véniels n’est pas absolument nécessaire, mais elle est fort utile soit pour humilier, soit pour purifier de plus en plus le pécheur. Ce qui caractérise le péché véniel, & le différencie du péché mortel ; c’est quand sa matiere est legere, ou que le consentement de la volonté est imparfaite.

Les prétendus réformés rejettent cette distinction de péchés mortels & véniels, & soutiennent que tous les péchés, quelque griefs qu’ils soient, sont véniels, c’est-à-dire, pardonnables ; or tout cela n’est qu’une dispute de mots ; car les catholiques conviennent également qu’il n’y a point de péchés irrémissibles. Mais les protestans ajoutent que tous les péchés quelque legers qu’ils puissent être, sont mortels, parce qu’ils offensent tous Dieu. Doctrine également opposée à la religion, qui dicte que les plus justes ne sont pas exempts des fautes de foiblesse & d’infirmité ; & à la raison qui démontre que tous les péchés ne sont pas égaux, ainsi que le prétendoient les stoïciens. Voyez Stoïcien.