L’Encyclopédie/1re édition/URANIE

◄  URANIBOURG
URANOPOLIS  ►

URANIE, (Mytholog.) muse qui preside à l’astronomie ; on la représente vétue d’une robe couleur d’azur, couronnée d’étoiles, soutenant un globe, & environnée de plusieurs instrumens de mathématiques, quelquefois seulement elle a près d’elle un globe posé sur un trépié. (D. J.)

Uranie, (Littérature.) οὐρανια, jeu des enfans en Grece & en Italie. On jettoit dans ce jeu une balle en l’air, & celui qui l’attrapoit le plus souvent avant qu’elle touchât la terre, étoit le roi du jeu. Horace fait allusion, quand il dit avec une critique sensible & délicate :

Si quadringentis sex septem millia desunt,
Est animus tibi, suns mores, & lingua, fidesque,
Plebs eris. At pueri ludentes, rex eris, aiunt,
Si recte feceris.

Epist. j. l. I.

« Vous avez des sentimens, des mœurs, de l’éloquence, de la bonne foi, on le sait ; mais si avec tout cela vous n’avez pas un fond de cinquante mille livres, vous ne parviendrez à rien. Les enfans, au milieu de leurs jeux, raisonnent d’une maniere bien plus sensée : faites bien, disent-ils à leur camarade, & vous serez roi. » (D. J.)

Uranies, (Mythologie.) les Poetes nous disent que c’étoient les nymphes célestes qui gouvernoient les spheres du ciel. Vénus uranie ou la Vénus céleste méritoit bien d’avoir des nymphes qui, sous ses ordres, présidassent au maintien de toute la nature. (D. J.)