L’Encyclopédie/1re édition/TROIS
TROIS, terme d’Arithmétique, nombre impair, composé d’un & deux, en chiffre arabe, il s’exprime par cette figure 3 ; en chiffre romain de cette maniere III, & en chiffre françois de compte ou de finance, ainsi iij. Savary. (D. J.)
Trois pour cent. On nomme ainsi en France, un droit qui se paye au fermier du domaine d’occident sur toutes les marchandises du cru des îles & colonies françoises de l’Amérique, même sur celles qui proviennent de la traite des negres, ainsi qu’il a été statué par un arrêt du conseil du 26 Mars 1722. Dictionn. de Commerce.
Trois coups, terme de Rubanier, dans le galon où l’on veut épargner le filé, en ne laissant paroître qu’un coup en-dessous, contre deux en-dessus, l’ouvrier marche à trois coups, c’est-à dire partant de la main gauche, il va à la droite ; de cette droite il retourne à la gauche ; & enfin de cette gauche à la droite, où il change de marche pour repartir de la main droite & continuer de même ; par ce moyen, il y a toujours un coup en-dessous contre deux en-dessus, ce qui forme un envers.
Trois quarres, en terme d’Eperonnier, est une grosse lime, de figure triangulaire, ainsi appellée, parce qu’elle a trois pans ou quarres.
Trois, deux, un, en termes de Blason, se dit de six pieces disposées, trois en chef sur une ligne, deux au milieu, & une en pointe de l’écu.
Illiers en Beauce, d’or, à six annelets de gueules, 3, 2, 1.
Trois-chapitres, les, (Hist. ecclésiast.) c’est ainsi qu’on a nommé les trois articles, qui furent le sujet de tant de disputes ecclésiastiques pendant tout le sixieme siecle, & qui regardoient Théodore de Mopsueste. On engagea l’empereur Justinien à condamner 1°. Théodore de Mopsueste & ses écrits, 2°. les écrits de Théodoret contre saint Cyrille, 3°. la lettre d’Ibas. L’empereur publia en 545 la condamnation sur ces trois points, qu’on nomma les trois-chapitres, en sous-entendant peut-être le mot de dissension. L’année suivante 546, ils furent aussi condamnés dans un concile de Constantinople. On prononça une nouvelle sentence de condamnation plus solemnelle encore en 553, dans le second concile de Constantinople ; mais tandis que l’Orient se déclaroit contre les trois-chapitres, presque tout l’Occident en prit la défense, & l’on vit un schisme dans l’Eglise sur des objets misérables. De quelle utilité, dit M. Dupin, étoit-il de condamner les trois-chapitres, & pourquoi les défendre avec opiniâtreté ? Pourquoi s’excommunier & se persécuter mutuellement à ce sujet ? L’empereur Justinien a la foiblesse de se prêter aux intrigues de Théodore, évêque de Césarée, & trouble la paix de l’Eglise par des conciles inutiles. On détourne les évêques d’Orient & d’Occident de la conduite de leurs diocèses, pour remplir leurs esprits de contestations frivoles, qui aboutirent à faire exiler & persécuter des personnages celebres qui eussent rendu de grands services à l’Eglise. C’est ainsi que les hommes, pour satisfaire leurs passions, ont sacrifié de tout tems les intérêts de la religion à des vues particulieres de vengeance. (D. J.)
Trois-Églises, (Géog. mod.) lieu de Perse, digne de remarque, en entrant dans ce royaume par l’Arménie. Il y a dans ce lieu, qui est à neuf milles d’Erivan, un célebre monastere de religieux, dont l’église est dédiée à S. Grégoire l’illuminateur. Les moines des Trois-Eglises sont arméniens, & font des souris moqueurs quand on leur parle de réunion avec le siege de Rome. La campagne qui est autour de leur monastere, peut donner, par ses agrémens & sa fertilité, une idée du paradis terrestre. (D. J.)
Trois-rivieres, les, (Géog. mod.) petite ville de l’Amérique septentrionale, au Canada, à 27 lieues de Québec, entre cette ville & Montréal, sur un côteau de sable, au pié duquel coule le fleuve de S. Laurent. Il y a dans son voisinage une riche mine de fer. Latit. 46. (D. J.)