L’Encyclopédie/1re édition/TRENIERE ROSE

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TRENIERE ROSE, (Botan.) la rose tréniere est autrement nommée la rose d’outre-mer ; c’est une espece de mauve fort usitée en Médecine ; elle est appellée par les Botanistes, malva hortensis, malva arborea, malva rosea, folio subrotundo.

Sa racine est longue, blanche, contenant un mucilage de même saveur que la mauve sauvage. Sa tige s’éleve à la hauteur d’un arbrisseau ; elle est épaisse, solide, velue, garnie de quelques branches ; ses feuilles naissent alternativement, portées sur des queues médiocrement longues ; celles qui sortent des premieres, sont arrondies, & les autres anguleuses, ayant cinq ou six découpures. Elles sont crénelées à leurs bords, d’un verd foncé en-dessus, blanchâtres en-dessous, velues des deux côtés ; cependant leur duvet est si court en-dessus, qu’on a bien de la peine à l’appercevoir.

Ses fleurs sortent des aisselles des feuilles, tantôt seules à seules, tantôt deux à deux, ou trois à trois, portées sur des pédicules courts. Elles deviennent successivement plus nombreuses, sont de la grosseur d’une rose ordinaire, mais sans odeur, d’une seule piece en cloche, évasées, & presque divisées en cinq parties jusqu’au fond, de couleur rouge purpurine, blanche ou jaune.

Ces fleurs sont tantôt simples, ayant leur centre occupé par un cône garni de sommets jaunâtres & purpurins ; tantôt elles sont doubles, portées sur un double calice, couvert d’un duvet blanchâtre ; elles laissent après elles un fruit applati comme une pastille, semblable à celui de la mauve, mais plus grand : on cultive avec raison cette plante dans les jardins. (D. J.)

Treniere rose, (Agriculture.) les fleurs de cette plante sont ordinairement doubles, ne pouvant sans doute être fécondées facilement par une autre farine que la leur. Elles ne pechent ni par défaut de beauté, ni par défaut de taille ; leurs tiges à fleurs, ont rarement moins de six piés, & sont chargées communément de leurs fleurs, semblables à des roses, à plus de moitié de cette hauteur. Leur graine se seme au mois de Mars dans une terre naturelle, & quoiqu’elle n’y reste pas bien long-tems sans lever, néanmoins les plantes ne fleurissent que l’année suivante. On doit les transplanter dans le mois de Septembre ou de Mars, & elles fleuriront en Juillet, ou Août. Elles se plaisent dans une bonne terre, & il faut les arroser fréquemment en été, pour les rendre plus fortes. Elles se conservent plusieurs années, & peuvent, tant à cause de leur durée, que pour leur grandeur, être placées parmi les arbrisseaux à fleurs dans les bosquets, ou rangées en ligne dans les avenues d’arbres, où les bestiaux ne puissent pas les venir détruire ; quelquefois il convient de les mettre dans les cantons les plus écartés & les plus couverts des grands jardins, où leurs fleurs rouges, blanches, pourpres, noires, font un très-beau coup d’œil. Elles meurent tous les hivers, jusqu’à ras-de-terre, & repoussent le printems suivant. Il y en a quelques-unes qui se multiplient en divisant leurs racines au mois de Mars ou de Septembre. (D. J.)