L’Encyclopédie/1re édition/TRAPP

TRAPP, s. m. (Hist. nat. Minéralogie.) les Suédois désignent sous ce nom une pierre composée d’un jaspe ferrugineux, tendre, & d’une argille durcie. Cette pierre forme quelquefois des montagnes entieres ; mais le plus communément elle forme des veines enveloppées de roche d’une autre espece. Le grain de cette pierre est plus ou moins fin ; quelquefois on y remarque des particules semblables à du spath calcaire, mais qui ne font point effervescence avec les acides.

Le trapp exposé au feu se convertit en un verre noir compacte ; par la calcination il devient rouge, & contient environ dix livres de fer par quintal. Dans la partie qui est la plus enfoncée en terre, cette pierre est communément pleine de gersures ou de fentes, & elle affecte une figure rhomboïdale. On en mêle en Suede dans la fritte dont on fait le verre de bouteilles. Il y en a de grise, de rougeâtre, de brune, de noire, de bleuâtre ; son grain est plus ou moins sensible ; il y en a de striée & de granulée ; celle qui est noire, prend le poli comme une agate, & est compacte comme elle. M. Cronstedt lui donne le nom de pierre de touche, lapis lydius. Voyez l’essai d’une nouvelle minéralogie publiée en suédois en 1758. (—)