L’Encyclopédie/1re édition/TRAGAEDIA
TRAGÆDIA, (Géog. anc.) Pline le jeune, qui étoit de Côme, avoit plusieurs maisons de campagne auprès du lac de Côme : il donne entr’autres la description de deux de ces maisons : l’une, dit-il, l. IX. ep. 7. ad Rom. bâtie à la façon de celles qu’on voit du côté de Baies, s’éleve sur des rochers, & domine le lac ; l’autre bâtie de la même maniere, le touche. Il appelloit la premiere tragédie, & la seconde comédie : celle-là, parce qu’elle avoit comme chausse le cothurne, celle-ci parce qu’elle n’avoit que de simples brodequins. Elles ont, ajoute-t-il, chacune leurs agrémens, & leur diversité même en augmente la beauté pour celui qui les possede toutes deux. L’une jouit du lac de plus près ; l’autre en a la vue plus étendue : celle-là bâtie comme en demi-cercle, embrasse le port ; celle-ci forme comme deux ports différens, par sa hauteur qui s’avance dans le lac. Là vous avez une promenade unie, qui, par une longue allée, s’étend le long du rivage, ici un parterre très-spacieux, mais qui descend par une pente douce. Les flots n’approchent point de la premiere de ces maisons ; ils viennent se briser contre la seconde. De celles-là vous voyez pêcher ; de celle ci vous pouvez pêcher vous-même sans sortir de votre chambre, & presque sans sortir de votre lit, d’où vous jettez vos hameçons comme d’un bateau. (D. J.)