L’Encyclopédie/1re édition/TOMBER
TOMBER, v. n. (Gram.) c’est changer de lieu par l’action de la pesanteur. On dit la vîtesse des graves s’accélere en tombant. Les eaux tombent des montagnes. Les feuilles commencent à tomber. Les plumes tombent aux oiseaux. L’ennemi tomba sur notre arriere-garde & la dispersa. Tomber en quenouille. La foudre tombe quelquefois sur les lieux saints. Le brouillard tombe, nous aurons beau tems. Le vent est tombé. Ce manteau tombe trop bas. Ces fortifications tombent en ruine. Il est tombé en apoplexie. Les chairs tombent en pourriture. Sa fluxion lui est tombée sur la poitrine. Cette maison m’est tombée en partage. Les chiens sont tombés en défaut. Le sort est tombé sur lui. Il est tombé entre les mains de son ennemi. Ce trait satyrique tombe sur lui. Les plus parfaits tombent quelquefois. Il est tombé dans une grande faute. Je tombe dans ce sens. Cette piece est tombée à la premiere représentation. Il est tombé dans une erreur très-délicate. Nous tombâmes enfin sur cette matiere. Le poids de cette pendule est tout-à-fait tombé. D’où l’on voit qu’à-travers toute la variété de ses acceptions, le verbe tomber conserve quelque chose de son idée primitive.
Tomber, (Marine.) c’est pencher ou cesser. Ainsi un mât, une galere tombent, quand ils penchent ; le vent tombe quand il cesse, & qu’il fait place au calme. Ce terme a encore d’autres significations, selon qu’il est joint avec d’autres termes, comme on le verra dans les articles suivans.
Tomber sous le vent, (Marine.) c’est perdre l’avantage du vent qu’on avoit gagné, ou dont on étoit en possession, ou qu’on tâchoit de gagner.
Tomber sur un vaisseau, (Marine.) c’est arriver & fondre sur un vaisseau.