L’Encyclopédie/1re édition/TOLE
TOLE, s. m. (Hist. nat. Botan.) substance végétale dont les habitans des Antilles se servent au défaut d’amadou pour se procurer du feu ; cette substance provient d’une grande & belle plante nommée karatas, que les botanistes rangent au nombre des aloës ; les feuilles de cette plante naissent directement de la racine ; elles sont longues, étroites par rapport à leur longueur, fermes, pliées en gouttieres, terminées en pointe aiguë, & disposées en rond à-peu-près comme celles de l’ananas, formant une grosse tousse du milieu de laquelle s’éleve un jet de plus de douze piés de hauteur, rond, droit comme une fleche, & terminé par une gerbe chargée de boutons qui s’épanouissent en fleurs à cinq pointes ; ce jet seche en peu de tems & se renverse de lui-même ; toute sa substance se trouve alors aussi légere que du liege, ayant quelque rapport à l’agaric, mais un peu plus ligneuse ; dans cet état on la coupe par tronçons, on la fait noircir au feu & on l’enferme dans des petites calebasses pour s’en servir au besoin, en employant la pierre & le briquet.
Tole, s. f. (Serrur.) fer mince ou en feuille, qui sert à faire les cloisons des moyennes serrures, les platines des verroux & targettes, & les ornemens de relief amboutis, c’est-à-dire, ciselés en coquille. On fait aussi des ornemens de tole évidée ou découpée à jour. Il y a de ces ornemens aux clôtures des chapelles de l’église des pp. Minimes à Paris. (D. J.)