L’Encyclopédie/1re édition/TITANA
TITANA, (Géog. anc.) ville du Péloponnèse, dans la Sicyonie. Pausanias, l. II. c. xj. & xij. la met à soixante stades de Sicyone. On voyoit autrefois dans cette ville un temple d’Esculape, dont la statue étoit couverte d’une robe de laine & d’un manteau, ensorte qu’on ne lui voyoit que le visage, les mains, & la pointe des piés. Celle d’Hygia sa fille, déesse de la santé, étoit aussi tellement couverte, ou de ses habits, ou des cheveux que les femmes s’étoient coupés pour les lui offrir, qu’on avoit peine à la voir. Les statues d’Alexanor & d’Examérion étoient aussi dans ce temple ; ainsi que celle de Coronis, qui étoit de bois. Les habitans porterent cette derniere dans le temple de Minerve, où ils l’adoroient, brûlant toutes les victimes, à la réserve des oiseaux, qu’ils mettoient sur les autels ; quant aux serpens, consacrés à Esculape, les hommes n’osoient en approcher, & mettoient seulement la viande à l’entrée du lieu où ils étoient.
Près de Titana, on voyoit l’autel des vents, où le prêtre sacrifioit une nuit toutes les années, & faisoit certains mysteres en quatre fosses qui leur étoient dédiées, chantant même quelques vers magiques. Entre cette même ville & Sicyone, on trouvoit le temple des déesses nommées Séveres par les Athéniens, & Euménides par les Sicyoniens : on leur sacrifioit tous les ans, en un certain jour, des brebis pleines, de même qu’aux parques dont les autels étoient près de-la. M. Fourmont découvrit en 1729. à deux lieues de Phliasia, sur un des bras de l’Asopus, un temple des dieux de la Titanie, où il trouva encore l’autel consacré à Titan même, avec une inscription en Boustrophédon.
2. Titana, ville d’Egypte, dont Claudien, in Phænic. fait l’éloge dans ces vers :
Clara per Ægyptum placidis notissima sacris,
Urbs Titana colit.
On voit assez que par Titana, ce poëte entend la ville de Diospolis, ou la ville du soleil ; car le soleil a été aussi appellé Titan. (D. J.)