L’Encyclopédie/1re édition/TEPIDARIUM

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TEPIDARIUM, s. m. (Littérat.) chambre des thermes des anciens, appellée aussi concamerata sudatio : c’étoit une étuve voutée pour faire suer, un bain de vapeur ; ces lieux étoient arrondis au compas, afin qu’ils reçussent également en leur milieu la force de la vapeur chaude, qui tournoit & se répandoit dans toute leur cavité. Ils avoient autant de largeur que de hauteur jusqu’au commencement de la voute, au milieu de laquelle on laissoit une ouverture pour donner du jour, & on y suspendoit avec des chaînes un bouclier d’airain, par le moyen duquel, en le haussant & baissant, on pouvoit augmenter ou diminuer la chaleur qui faisoit suer. Le plancher de ces étuves étoit creux & suspendu, pour recevoir la chaleur de l’hypocauste, qui étoit un grand fourneau maçonné au-dessous, que l’on avoit soin de remplir de bois & d’autres matieres combustibles, & dont l’ardeur se communiquoit aux étuves, à la faveur du vuide qu’on laissoit sous leurs planchers.

Ce fourneau servoit non-seulement à échauffer les deux étuves, mais aussi une autre chambre appellée vasarium, située proche de ces mêmes étuves & des bains chauds : l’on plaçoit dans cet endroit trois grands vases d’airain appellés miliaria, à cause de leur capacité ; l’un étoit destiné pour l’eau chaude, l’autre pour la tiede, & le troisieme pour la froide. Ces vases étoient tellement disposés, que l’eau pouvoit passer de l’un dans l’autre par le moyen de plusieurs syphons, & se distribuoit par divers tuyaux ou robinets dans les bains voisins, suivant les besoins de ceux qui s’y baignoient.

Le tepidarium qui servoit aussi de garderobe, paroissoit d’une structure magnifique dans les thermes de Dioclétien avant la démolition : c’étoit un grand sallon octogone de figure oblongue, dont chaque face formoit un demi-cercle, & dont la voute étoit soutenue par plusieurs rangs de colonnes d’une hauteur extraordinaire.

On a trouvé à Lincoln, sous terre, en 1739, les restes d’un tepidarium des Romains, & l’on en peut voir la description dans les Trans. philosophiques n°. 461. sect. 29. (D. J.)