L’Encyclopédie/1re édition/TEMPÉRANT

TEMPÉRANT, adj. (Thérapeutiq.) remede tempérant, ou sédatif ; c’est un nom que les Médecins modernes donnent à certains remedes, ou bien c’est une certaine vertu de remede déterminée par les modernes, & assez mal déterminée, & qui consiste selon l’idée qu’ils attachent à ce mot, à calmer l’organe, ou la fougue des humeurs, & l’action excessive des solides : cette vertu paroît composée de l’anodine, de la rafraîchissante, de l’antiphlogistique, & de l’antispasmodique ; & de toutes celles-là, il paroît par la propriété dominante connue des remedes auxquels on a donné le titre de tempérant, ou sédatif, que c’est la vertu rafraîchissante à laquelle elle est le plus analogue.

Ces remedes sont les acides, le nitre, & le sel sédatif que M. Baron qui a plus travaillé sur ce sel qu’aucun autre chimiste, croit ne devoir sa vertu sédative qu’à un principe acide : sur quoi on peut observer que si ce principe acide n’est pas bien démontré, la vertu sédative du sel sédatif est moins démontrée encore.

Quant à la qualité tempérante du nitre, elle paroît un peu plus constatée ; mais malgré l’autorité de Sthal, & les éloges qu’il donne au nitre (voyez Nitre), ni ses effets le plus clairement annoncés, ni ses effets assurément moins bien définis par cette qualification de tempérant, ne sont encore des choses reconnues en médecine sans contradiction. (b)